MSA
La MSA s’affiche en acteur des territoires

Cédric MICHELIN
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Lors de la conférence de presse de rentrée, la Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (CCMSA) a détaillé son contrat d’objectifs et de gestion pour 2025. Avec la volonté de s’ancrer dans les territoires, la MSA souhaite aussi accompagner les personnes vulnérables.

La MSA s’affiche en acteur des territoires

S’il n’y avait qu’un mot à retenir de la conférence de presse que la CCMSA a tenue, le 5 octobre, ce serait celui de « territoires ». Elle avait déjà remis au président Emmanuel Macron, lors du Salon international de l’agriculture en février dernier son livre blanc intitulé « Cohésion des territoires ».

L’autre grand chantier du régime de protection sociale agricole, après celui  du mal-être des agriculteurs (lire encadré) est celui de la dépendance, aussi appelé « cinquième risque » car il vient s’ajouter à la maladie, aux accidents du travail, à la vieillesse et à la famille. Avec notamment la volonté de « déployer des modes d’habitat inclusif au plus près des territoires » de vie, avec celle de « renforcer et moderniser le maintien à domicile » et de s’appuyer sur les collectivités locales, la CCMSA « veut prendre soin de nos aînés […] Nous serons au rendez-vous de cette réforme historique », ont indiqué les dirigeants de la Caisse. En lien avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), ces derniers veulent développer le modèle des Maison d’accueil et de résidence pour personnes âgées (Marpa). À ce titre, ils souhaitent que l’État facilite et simplifie leurs procédures de création en abandonnant le système d’appel à projets et en s’orientant plutôt vers un système d’autorisation.

Déjà 1.135 appels pour Agri’écoute

Alors que le député Olivier Damaisin (Lot-et-Garonne) devrait rendre son rapport sur le mal-être en agriculture avant la fin du mois d’octobre au gouvernement, la MSA continue de soutenir les agriculteurs en difficulté, à travers le dispositif Agri’écoute (09.69.39.29.19). « En 2019, nous avons reçu 3.100 appels. Au premier semestre 2020, nous étions à 1.135 avec une baisse lors du premier trimestre et une hausse lors du deuxième », a indiqué François-Emmanuel Blanc. « Nous sommes aujourd’hui le seul secteur d’activité à bénéficier de ce type de structure, avec des psychologues professionnels au bout du fil. Un service disponible 24/24 h et 7/7 jours », a ajouté le président de la CCMSA, Pascal Cormery. « Ce mal-être vécu dans nos campagnes c’est l’affaire de tous. Il faut aussi que les agriculteurs en difficulté acceptent d’être aidés ». Face à ce sujet délicat, la MSA essaie de former son vaste réseau aux moindres signes, y compris les vétérinaires. « Quand ils détectent un certain mal-être chez l’animal, c’est aussi, bien souvent, parce que l’agriculteur ne va pas bien. C’est un signal », a-t-il illustré. Une enquête de Santé publique France de 2019 estime que le taux de suicide chez les agriculteurs est 20 % supérieur à la mortalité de la population générale, et de 30 % pour les seuls éleveurs de bovins laitiers. Selon cette même enquête, on compte un suicide d'agriculteur tous les deux jours, des hommes de 45 à 54 ans en majorité.