Mobilisation contre les prédateurs : le loup n'est pas compatible avec l'élevage de Saône-et-Loire

Cédric MICHELIN
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La Saône-et-Loire fait désormais partie de la désagréable liste des fronts de colonisation. En avril 2021, un loup sévissait dans le clunisois quasi quotidiennement, avec un total de 25 attaques sur 200 animaux : 103 brebis tuées et 97 blessées. En 2020, le loup avait aussi attaqué sur le charolais : plus de 40 attaques, 150 ovins tués et plus de 50 blessés chez 25 éleveurs. Fin septembre, dans la région du Creusot, une nouvelle « suspicion non écartée du loup » selon les termes de l’OFB énervait à nouveau les éleveurs. Après avoir participé à la mobilisation à Grenoble, ce vendredi 15 octobre à la sous-préfecture de Charolles, une cinquantaine d’éleveurs ont interpellé l’Etat, les pouvoirs publics et les élus, sénateurs, députés du secteur. En plus des revendications syndicales nationales (révision plan Loup, comptage objectif…), la FDSEA et les JA de Saône-et-Loire ont rappelé les spécificités de l’élevage bocager de Saône-et-Loire. Le parcellaire est morcelé et « improtégeable » par des filets ou même des « cheptels » de patous. « Le plan Loup n’est pas applicable et la colère monte », prévenait Christian Bajard, le président de la FDSEA qui regrette surtout que ce soit la seule solution pour obtenir des tirs de prélèvements. Autre particularité avec les pertes des animaux en termes de génétique comme le rappelait l’OS Mouton Charollais. « J’ai dû rassembler mes lots en un seul. Je vais devoir faire des prises de sang pour tenter de garder la filiation de mes lignées », expliquait un éleveur de la race, réputée internationalement. Du travail et des frais supplémentaires non indemnisés. Fatigue, angoisse… des maux qui affectent les hommes et les animaux. « J’ai perdu 4 brebis à cause certainement d’un décrochage des agneaux suite à l’attaque et la mort de mes 5 brebis », là encore non indemnisée, expliquait l’éleveur prédaté. Les JA constatent que de jeunes éleveurs se découragent actuellement et réfléchissent à s’installer alors qu’un important renouvellement est nécessaire pour maintenir l’activité de ces territoires ruraux.

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