Bois et forêts
Un stage pour les affouagistes du Clunisois

Frédéric RENAUD
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« Permettre aux affouagistes de travailler en sécurité et en autonomie dans le respect du milieu forestier », c’étaient les objectifs de la formation proposée à Bergesserin fin septembre, pour les habitants du Clunisois. Organisation du chantier, entretien de base des matériels… un coup d’œil sur le déroulement de ce stage s’impose.

Un stage pour les affouagistes du Clunisois
« J’ai découvert la réflexion nécessaire sur la manière de faire tomber un arbre, sans abîmer les autres », explique Camille, qui veut demander un affouage dans son village.

« Ce qui me motive dans cette formation, c’est d’être autonome et de travailler en sécurité. Après quatre jours d’apprentissage, je me rends compte que j’étais loin de cette sécurité avant », explique Camille, 47 ans, artiste dans le spectacle vivant, qui souhaite demander un affouage dans sa commune.

Selon cette femme, qui va se chauffer avec des bûches, après avoir essayé les granulés, « il y a plein de choses à apprendre. Je souhaitais savoir comment entretenir le matériel, comment aiguiser des dents d’une tronçonneuse, assurer l’entretien de la chaîne. Dans ce stage, j’ai aussi découvert la réflexion nécessaire sur la manière de faire tomber un arbre, sans abîmer les autres, trouver une trajectoire. »

« Les stagiaires proviennent de sept communes du Clunisois », dévoile François Bonnevialle, l’un des formateurs. Il travaille pour Darbrazed, une Scop qui considère la forêt comme un milieu vivant qu’ils essaient de préserver. « Nous préférons que les gens s’approprient la forêt. Ce qui nous pousse à former les affouagistes, pour travailler dans la forêt autour de chez eux. »

Les formateurs sensibilisent en particulier les stagiaires à leur sécurité. « Nous travaillons avec les équipements de protection individuelle, casque, chaussures de sécurité, pantalons anti-coupures », poursuit François Bonnevialle. « Nous demandons aux participants de bien communiquer entre eux pour favoriser une pratique collective. Nous sommes treize dans la forêt : si chacun n’en fait qu’à sa tête, ça peut vite devenir dangereux. »

Au bout de cinq jours, « nous n’aurons pas formé des bûcherons top niveau, mais nous aurons des gens capables d’analyser leur situation, face à des soucis », souligne François Bonnevialle. Au programme de la formation : les techniques d’abattage ; l’organisation du chantier ; l’affûtage, la mécanique d’entretien de base.

« J’avais déjà fait des affouages avec des anciens ; je me sens plus en sécurité avec les techniques du stage. La différence vient surtout de l’angle, de la taille de la charnière, du plateau, du sens pour la tombée de l’arbre. On comprend aussi comment économiser son énergie, ainsi que celle de l’engin. C’est une vision globale du chantier d’abattage que permet cette formation », apprécie Camille.

Ce stage est organisé dans le cadre de la charte forestière de la communauté de communes du Clunisois. « Cette formation, nous y avons réfléchi depuis plusieurs années. Il nous semblait utile de former de nouveaux affouagistes, différents de ceux qu’on trouve traditionnellement lors de la distribution. C’est une première édition et nous espérons en organiser d’autres. Il y a déjà des candidats pour les sessions suivantes », précise François Bonnetain, vice-président de la communauté de communes du Clunisois, chargé de l’agriculture et de la forêt. « Nous avons la chance d’avoir des gens qui arrivent et qui ont envie de s‘investir dans la forêt. Ce stage leur permet de se former, pendant une semaine : des heures nécessaires car l’abattage des arbres reste un moment dangereux ».

Ce que confirme un autre stagiaire : « J’ai toujours manipulé la tronçonneuse, très mal en fait. J’avais appris avec le grand-père qui m’expliquait comment il travaillait. "Un arbre, ça tombe tout seul." C’était juste avant qu’il cabosse son camion ! »

De l’arbre à la bûche