40 ans d’Interfel
L’interprofession célèbre son unité

Publié par Cédric Michelin
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Le président de la République, François Hollande, était présent pour fêter les 40 ans d’existence d’Interfel, l’interprofession des fruits et légumes, le mercredi 6 juillet. Si la profession n’a pas toujours connu des moments faciles, ses acteurs, continuent d’afficher la même volonté de rassemblement.
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« C’est la France rurale que nous représentons, nous symbolisons ceux qui y ont cru. Toujours avec le même esprit collectif qui efface nos individualités », c’est par ces mots que Bruno Dupont, président d’Interfel, a débuté son discours à l’occasion des 40 ans de l’interprofession, le mercredi 6 juillet. Pour la circonstance, le président de la République, François Hollande, les a reçu le 6 juillet à l’Hôtel de Marigny, à deux pas de l’Elysée. Le chef de l’Etat en a profité pour saluer les valeurs « d’audace et de ténacité » de la profession, indispensables pour braver les oppositions et les difficultés en tout genre. L’intérêt général restant l’enjeu premier. « Maintenir les emplois et en créer d’autres, rester sur le territoire et multiplier les points de ventes pour donner davantage d’accès aux consommateurs », souligne François Hollande, qui rappelle le travail « très rigoureux » entrepris par ces filières, en ce qui concerne la qualité des produits et les informations prodiguées aux consommateurs. Face à ces derniers, considérés par Bruno Dupont comme « exigeants et imprévisibles », le rôle d’harmonisation des relations entre les différentes familles, assuré par Interfel, demeure essentiel.


Les fruits et légumes : un vrai « cocktail santé »



« Il y a vrai message à faire passer sur la qualité des produits », remarque Martine Pinville, secrétaire d’Etat au Commerce. Un vrai défi, selon elle, réside dans la formation et l’accompagnement des petits commerçants de détail, dans la manière de promouvoir les fruits et légumes. Les commerçants, d’après elle, ne doivent pas être seulement considérés comme de simples vendeurs. Leur valeur ajoutée se fait dans le service rendu. « Dans la théâtralisation du rayon, la confection des corbeilles à fruits ou l’application de la législation en vigueur en terme d’hygiène, de sécurité ou de pancartage » renchérit ainsi Christel Teyssèdre, présidente de l’Union nationale des syndicats de détaillants en fruits et légumes et primeurs (UNFD). A ce titre, un CAP « Primeur » est en cours de préparation pour 2018. « Nous serons bientôt les parapharmaciens de l’alimentation » ajoute, plein d’optimisme, Maxime Lafranceschina, meilleur ouvrier de France « Primeur ». D’après lui, les informations données de plus en plus précises, sur par exemple les taux de vitamine contenus dans les fruits, permettront de mieux guider le consommateur dans ses choix. Un atout supplémentaire pour la promotion de ces « aliments santé ».


Trois questions à Bruno Dupont, président d’Interfel



« L’interprofession, c’est fragile »

Alors qu’Interfel, l’interprofession des fruits et légumes, fête ses 40 ans cette année, son président, Bruno Dupont, nous rappelle, ô combien, son équilibre est instable. La confiance, sur laquelle elle se base, s’acquiert et se construit au quotidien.

Interfel célèbre ses 40 ans aujourd’hui, en présence de François Hollande. Quel est votre sentiment ?

Bruno Dupont : On avait sollicité les grandes instances de l’Etat pour les 40 ans de la filière. Compter, parmi nous, le président de la République, François Hollande, c’est assez exceptionnel. Vous savez, nous représentons des métiers où il faut se lever tôt et se coucher tard. Nous regroupons douze familles d’organisations qui vont de l’amont à l’aval. Il nous en manque d’ailleurs une ou deux, c’est un de nos défis, on veut faire entrer tout le monde. Tous ces acteurs doivent travailler ensemble dans un esprit collectif. Notre slogan c’est « seul on va plus vite, mais à plusieurs on va plus loin ».

Comment se construit une interprofession dans la durée ?

B.D : Quand j’ai repris la présidence il y a quatre ans, personne ne se donnait la parole, personne ne se faisait confiance. Ce que je peux dire, c’est qu’on n’est pas là pour faire de la politique syndicale. Vous savez, l’interprofession c’est fragile. Car elle se base sur la confiance. Et la confiance, elle peut se perdre. Mais on peut être fier de ce qu’on a accompli jusqu’à présent. Aujourd’hui, beaucoup de pays du monde viennent nous voir, pour comprendre ce que c’est qu’une « interprofession à la française ». C’est unique de pouvoir associer des acteurs de la production et de la distribution. C’est un défi de tous les jours.

Quels sont les enjeux actuels de la filière ?

B.D : On est là dans l’intérêt des consommateurs, avec qui on communique pendant la Fête des fruits et légumes frais (ndlr : auparavant la Fraich’ Attitude). Pour cette occasion, nous faisons des partenariats avec les maires de France. Notre cible, elle est quand même dans les villes… Mais notre principale cible, ce sont les enfants. On pense à la relève. Et on peut dire qu’on a le vent en poupe, avec toutes les recommandations de manger équilibré. Quand on n’a pas la chance d’être dans cette tendance, comme nos collègues de la viande, on a beaucoup plus de difficultés.