Fertilité des sols
La chimie mieux maîtrisée que les aspects physiques et biologiques

Arvalis
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Dans le cadre de ses prochaines Journées de l'innovation consacrées aux sols fertiles, Arvalis propose une série d'articles abordant plusieurs domaines liés à cette thématique. Aujourd'hui, on aborde le triptyque chimie-biologie-physique dans une optique de gestion durable des sols.

La chimie mieux maîtrisée  que les aspects physiques  et biologiques
La configuration physique, biologique et chimique d'un sol constitue un ensemble d'interactions difficiles à maîtriser et qui réclame des analyses régulières. (Crédit Christian Gloria)

Arvalis organise, début 2024, des Journées de l’innovation dédiées à des sujets d’avenir ancrés dans les problématiques régionales des exploitations. Les participants pourront y entendre des interventions, assister à des tables rondes présentant les dernières innovations et les perspectives offertes par la recherche. Ces journées sont ouvertes aux agriculteurs et techniciens et la thématique retenue pour l’édition 2024 est « Les sols fertiles au cœur des enjeux ». Pour les agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté, deux journées sont à noter sur les agendas : la première, le 6 février 2024 à Troyes, dans l’Aube, et la seconde, le 8 février, à Lyon. Dans ce cadre, Arvalis propose aujourd’hui un article abordant le triptyque chimie-biologie-physique dans une optique de gestion durable des sols. La fertilité du sol n’est pas seulement chimique, mais aussi physique et biologique. Un diagnostic permet d’estimer l’état du sol de sa parcelle, et de choisir, si cela est nécessaire, les leviers adéquats pour améliorer ces différents aspects. Avant de rechercher des solutions pour améliorer l’état de son sol, il est important de faire au préalable un diagnostic de sa fertilité. Celle-ci se décline en trois composantes : fertilité chimique, physique et biologique. La première concerne la quantité et la disponibilité des nutriments utiles à la croissance des plantes. La fertilité physique fait référence à l’état de la structure du sol, notamment sa porosité. Un sol tassé est défavorable car il va réduire la quantité d’eau disponible pour la culture et aussi l’accès aux éléments minéraux. Dans une moindre mesure, un sol présentant un excès de porosité l’est aussi. La fertilité biologique correspond aux services rendus par l’abondance, l’activité et la diversité des organismes du sol qui sont indispensables à son fonctionnement.

Des interactions complexes

Cependant, il y a encore peu de références sur la relation entre la quantité de bactéries, champignons, vers de terre… et le rendement des cultures. En cause : la complexité des interactions entre toutes ces espèces. Depuis plusieurs années, des projets de recherches ont pour but de mieux comprendre le rôle des organismes du sol, l’impact des pratiques culturales sur leur abondance et de mieux établir leur relation avec les cultures. La matière organique est en interaction avec les trois composantes précédentes puisqu’elle permet, par exemple, de stocker de l’eau, de fournir l’azote ou d’apporter de l’énergie pour les organismes du sol. De manière générale, les différentes composantes citées interagissent entre elles : une plante dans un sol tassé peut subir une carence induite même si le sol est bien pourvu en minéraux, les racines ne pouvant pas y accéder. L’analyse de terre permet une assez bonne maîtrise de la fertilité chimique grâce aux référentiels Comifer associés et à la connaissance des fertilisants (engrais minéraux, produits résiduaires organiques…). Aujourd’hui, l’analyse de terre est bien reconnue, ce qui est positif ! Il ne faut cependant pas baisser la garde : il est recommandé de réaliser une analyse chimique tous les cinq ans.

Prévention avant tout

Dans certains systèmes, il est un peu plus compliqué de maintenir une bonne fertilité physique à cause de l’augmentation de la taille, et donc du poids du matériel. Il existe plusieurs méthodes pour appréhender l’état physique du sol : test bêche, pénétromètre, profil cultural… La maîtrise de l’état structural passe d’abord par la prévention (poids des matériels, pneumatiques, conditions d’intervention, rotation…) puis par un travail du sol adapté si nécessaire. Au niveau de la fertilité biologique, les pratiques d’apport de matière organique sont connues pour avoir un effet positif : restitution des résidus de cultures, Produits résiduaires organiques (PRO), couverts végétaux… Le niveau de réponse n’est cependant pas universel, car le pédoclimat a un effet prépondérant sur les organismes du sol. Les travaux de recherche visent d’ailleurs à mieux référencer les indicateurs de biologie du sol et, à terme, permettre leur gestion dans la durée.

 

 

Renseignements et inscriptions sur les Journées de l’Innovation à Troyes le 6 février et à Lyon le 8 février 2024 : arvalis.fr