Le Président du Corel Avicole de Bourgogne Franche-Comté, Louis Accary nous a fait parvenir un billet de mauvaise humeur. La cause, le Plan Bâtiment du Conseil Régional.

Billets de mauvaise humeur !

Mais sur quelle planète vivent nos élus de la majorité du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté ?
Il y a quelques jours, nous avons appris que ces derniers voulaient tout bonnement supprimer les aides bâtiments (PCAE 2023-2028) pour les constructions hors-sol, sauf label, bio, Siqo, pour l’aviculture, les porcs, lapins, veaux de boucherie…
Plusieurs questions se posent immédiatement après une telle considération :
L’indépendance alimentaire n’est-elle plus une priorité ?
En France, sur dix poulets consommés, 4,5 sont importés, cela n’est-il pas suffisant ?
Avec la crise internationale en cours et qui malheureusement risque de durer, la hausse des prix des carburants, des céréales, des engrais… Est-ce utile de nous priver de productions régionales qui sont consommées en frais ?
Quel approvisionnement pour nos cantines, hôpitaux, et toutes consommations hors domicile ?
Ses ateliers produisent aussi un engrais naturel équilibré, ce qui évite l’achat d’amendement qui sont eux aussi touchés par des hausses sensibles.

La société nous demande de produire des animaux sans-OGM, sans antibiotique, sans accélérateur de croissance, avec de la lumière naturelle et de nouvelles mesures de bien-être animal comme des jardins d’hiver par exemple. Nous le faisons en adaptant les nouvelles constructions à ses demandes, en rénovant les bâtiments sur lesquels ses aménagements sont possibles, et le tout avec un suivi sanitaire par des vétérinaires et une traçabilité des productions.
Qu’en est-il des importations ? La seule question posée, c’est le prix !

Pourtant, nous avons la chance dans notre région d’avoir une vraie diversité de produits, de gamme et de prix. Tout le monde ne peut pas s’offrir régulièrement du label, de l’AOC. 80 % des produits consommés sont des produits standards.

Autre question : la filière avicole donne du travail à 3.000 employés directs, elle utilise 230.000 tonnes de céréales et d’oléoprotéagineux, sur 300 exploitations. Cela ne compte-t-il pas ?

Enfin, parlons du renouvellement des générations.
43 % des exploitants avicoles ont plus de 50 ans. Rien qu’en Bourgogne Franche-Comté, 111 exploitants avicoles sont à remplacer dans les dix ans, sachant qu’il faut en moyenne deux ans entre le moment ou l’on décide l’investissement et le temps de la première mise en place des animaux.

De grâce, une vraie réflexion de fond serait préférable à une prise de décisions purement politique, et nous sommes prêts à vous rencontrer pour un échange constructif.

Louis Accary
Président du Corel Avicole BFC