EXCLU WEB / Lidl finance un programme sur le bien-être porcin

L’enseigne de distribution a annoncé le lancement d’un appel à projet afin d’encourager les pratiques d’amélioration du bien-être animal dans la filière porc. 1,6 M€ vont être consacrés à cette initiative.

EXCLU WEB / Lidl finance un programme sur le bien-être porcin

Les magasins Lidl France ont annoncé au salon de l’Agriculture le lancement d’un premier appel à projet en vue d’améliorer les pratiques en matière de bien-être animal dans la filière porcine. L’enseigne, approvisionnée par Socopa, s’est engagée à consacrer 1,6 millions d’euros (M€) à cette initiative, dont 1,4 M€ pour financer des projets d’investissement dans les élevages et 150 k€ pour créer une formation en ligne pour les éleveurs et salariés d’élevage sur les bonnes pratiques et les engagements de l’enseigne. « Le choix de l’élevage porcin pour initier ce projet est lié en partie aux difficultés économiques aiguës qu’il traverse », a détaillé Michel Biero, le directeur exécutif des achats de Lidl France. « C’est en outre un secteur où les enjeux de bien-être animal sont importants à tous les stades, de la maternité à l’engraissement ».

Concrètement, les éleveurs adhérents aux groupements partenaires de l’enseigne Eureden, Evel’Up et Porc Armor Évolution sont invités à proposer des initiatives permettant d’améliorer significativement le bien-être animal et le confort des animaux. Il pourra s’agir de la création de maternité liberté, ou "verraterie-liberté" ou de projets visant à limiter les interventions chirurgicales, a détaillé Lucile Gérardin, chef de projets RSE Achats chez Lidl France. Les dossiers seront sélectionnés en juin prochain lors d’un comité bien-être animal composé des groupements, d’experts techniques et d’ONG. À la clé pour les élevages retenus, des contrats de trois à cinq ans et une aide financière de 4 € à 5 € par porc élevés dans ces conditions « améliorées ».

Mettre le pied à l’étrier

Partenaire de la démarche collective « association étiquette bien-être animal », le distributeur n’entend pas créer une nouvelle segmentation sur le marché. « L’appel à projet ne concernera qu’une dizaine à une quinzaine d’élevages, pour 60.000 à 80.000 porcs par an, ce qui constitue moins d’un dixième de ce que nous vendons chaque année », souligne Michel Biero. « Notre ambition est de contribuer à faire progresser l’ensemble de la filière conventionnelle sur ce sujet, en concertation avec les éleveurs et en tenant compte du contexte économique », souligne-t-il. Les produits issus de ces élevages ne feront pas l’objet de publicité et seront vendus au même prix que les autres.  

« La démarche se présente comme un accélérateur de l’évolution des pratiques et c’est comme ça que nous l’accueillons », a commenté Michel Bloc'h, le président du groupement porcs d’Eureden lors de la présentation du projet au SIA. « Nous avons bien conscience que nous nous dirigeons vers des demandes sociétales plus fortes auxquelles nous devons répondre », a-t-il poursuivi. De son côté, David Louzaouen, vice-président de Porc Armor Évolution, s’est dit convaincu que les jeunes éleveurs avaient à cœur « de produire un porc qui répond à un marché ». « Ce genre d’initiatives ne peut qu’encourager le renouvellement des générations ». 

Une nouvelle étape d’une démarche de fond

Le lancement de l’appel à projet dédié à la filière porcine constitue une nouvelle étape de la stratégie RSE de l’enseigne en matière de bien-être animal.

A l’issue d’une concertation de deux ans avec éleveurs, fournisseurs et ONG, l’enseigne a élaboré une politique de bien-être animal « multi espèces » de 10 grands engagements associés à des plans de progrès directement intégrés dans ses contrats d’achats. Parmi ces engagements figurent la promotion des souches d’animaux à croissance lente, la lutte contre l’antibiorésistance, la baisse des densités, l’accès à la lumière naturelle, etc. L’enseigne, qui a d’ores et déjà banni les œufs en cage de ses produits transformés entend proposer 100 % d’œufs frais « hors cage » d’ici 2025. Les élevages de volailles partenaires proposeront tous un accès à la lumière naturelle d’ici 2026.