AG Jeunes Agriculteurs 71

Installer dans des conditions viables, vivables et durables

Une nouvelle fois, l’installation de nouveaux exploitants a été au cœur de la table ronde proposée par les Jeunes agriculteurs de Saône-et-Loire à l’occasion de leur assemblée générale.

Alors que les actions se multiplient tant au niveau départemental que régional et national (voir encadré) pour promouvoir positivement la profession, les JA ont tenu à rappeler à leurs partenaires les enjeux de l’installation de jeunes agriculteurs et les principes fondamentaux d’une installation réussie.

Ainsi Manon Jasserand du pôle installation de la chambre d’agriculture, gérant donc le Point accueil transmission l’a bien rappelé : « une installation commence souvent par une transmission ». Et cette dernière demande de l’anticipation. Pour que ce soit « parfait », l’idéal est que le cédant commence à se pencher sur la question « cinq ans avant ». Entre toutes les étapes de l’accompagnement, de l’inscription au répertoire départ installation jusqu’au diagnostic sur la transmission, cela laissera encore le temps prévu par le dispositif Start’agri, une étape aussi nécessaire pour le cédant que pour le repreneur : « cette période de test et de tuilage permet de créer un lien de confiance avec le candidat choisi ».

Partage d’expérience

Un temps de transition souvent trop court et frustrant pour nombre de jeunes agriculteurs, à l’image de Mickaël Gilbertas. Installé il y a un peu plus d’un an désormais du côté de Maltat en élevage ovin (attaqué par le loup « et ça, ce n’était évidemment pas prévu ! » …), le jeune homme en hors cadre familial a suivi un BPREA. « Une formation très portée sur la gestion de l’entreprise, ce qui est essentiel bien évidemment », souligne-t-il, mais en parallèle, il n’a bénéficié que d’un peu plus de quatre mois de tuilage avec l’éleveur précédant, or, a-t-il expliqué, « nous avons besoin de parrainage, de transfert de compétence, de partage d’expérience. J’aurais vraiment aimé partager beaucoup plus, entre six mois et un an ».

Un besoin d’accompagnement par les cédants à développer, une idée partagée par plusieurs autres personnes présentes.

Ainsi Mickaël Gilbertas livre à nouveau le même message : « si les futurs installés doivent bien mûrir leur projet, étudier la rentabilité, être véritablement acteurs de leur installation », il a également insisté à destination des cédants : « anticipez plus votre départ ! ».

Accompagnement financier et humain

L’objectif affiché par JA71 vendredi dernier est d’atteindre « 130 installations aidées par an pour le département ». Un objectif évoqué par Maxime Bonnot qui a par ailleurs rappelé qu’en Saône-et-Loire, « en 2018, sur 7.334 agriculteurs, 1.447 ont plus de 57 ans, soit 15 à 20 % de la population agricole ».

Or entre 300 et 330 personnes s’adressent chaque année au point accueil installation. Avec moins d’une centaine d’installations aidées effectives pour la Saône-et-Loire (voir notre édition du 4 mars), une bonne partie ne poursuit visiblement pas dans sa démarche…

Une problématique loin d’être propre à ce département. D’où la présentation par François-Étienne Mercier, vice-président en charge de l’installation à JA national, du questionnement autour de l’accompagnement : « il nous faut une prise de recul pour mettre en place des outils à développer ». Et notamment s’interroger sur « pourquoi on constate seulement 50 % d’installations aidées ». Au niveau national, 21.000 personnes environ passent par le Point Accueil Installation. Au final, 13.000 environ s’installent et seulement 5.000 bénéficient des aides de l’État.

Ainsi, là aussi l’accent est mis sur l’installation/ transmission. Les JA défendent donc désormais le Pafit, « le point accueil formation installation transmission, la porte unique à laquelle s’adresser jusqu’à la réalisation de la transmission ». Les générations ont changé, pour autant une cessation « ça se prépare », d’où l’importance par ce portail de savoir « qu’une installation ça passe aussi par autre chose qu’un soutien financier ».

Pas tous les éléments

Le représentant de JA national a ainsi conclu que le renouvellement « ce n’est pas un enjeu, c’est un défi que l’on va réussir ».
Reste que Florent Point, le président de JA BFC, a souligné l’attention portée par les JA aux futures dotations JA « avec la réforme de la Pac, ce sont désormais les régions qui seront chargées de la DJA. Alors que le nouveau dispositif doit se mettre en place le 1^er janvier prochain, nous n’avons encore eu aucun d’éléments de la part du Conseil régional, nous n’avons donc aucune visibilité ». Étant entendu qu’à l’heure actuelle, le coût d’une reprise reste l’un des principaux freins à l’installation…