Mise à l’herbe
L’atout résilience

Marc Labille
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Avec la hausse récurrente des charges et des prix de vente longtemps trop bas, l’autonomie fourragère et la valorisation de l’herbe sont revenues sur le devant de la scène en élevage. Encouragé depuis des années par les experts de la Chambre d’agriculture et d’autres conseillers, le pâturage tournant gagne du terrain en Saône-et-Loire, faisant économiser en concentrés et améliorant les stocks. 

L’atout résilience

Avec la hausse récurrente des charges et des prix de vente longtemps trop bas, l’autonomie fourragère et la valorisation de l’herbe sont revenues sur le devant de la scène en élevage. Encouragé depuis des années par les experts de la Chambre d’agriculture et d’autres conseillers, le pâturage tournant gagne du terrain en Saône-et-Loire, faisant économiser en concentrés et améliorant les stocks. La crise liée à l’invasion de l’Ukraine, qui va impacter durement les charges, conforte la nécessité de progresser sur cette voie de l’optimisation de l’herbe et des surfaces. Pour certains experts, ce conflit du troisième millénaire, tout comme le Covid d’ailleurs, n’est pas sans lien avec le bouleversement climatique. En effet, la guerre en Ukraine impacte les questions alimentaires et énergétiques mondiales, entraînant une flambée du prix des énergies fossiles, des engrais, des céréales… Dans ce contexte planétaire inédit, le conflit pointe les dangereuses dépendances aux gisements étrangers, à la mondialisation et à des industries pétrochimiques. Il rappelle aussi la fragilité des systèmes agricoles manquants, pour beaucoup, d’autosuffisance et vulnérables aux aléas climatiques. Face à ce constat géopolitique inquiétant, il faut se souvenir que l’herbe et les systèmes herbagers du bassin allaitant ont plein d’atouts pour s’en sortir. Plus que d’autres modèles agricoles, les prairies diversifiées sont armées pour une résilience contre le changement climatique. Il y a encore beaucoup à gagner sur la gestion de l’herbe à travers le pâturage tournant, les fauches précoces, etc. D’autant que pour aller au bout de la démarche, l’amélioration de l’autonomie de l’élevage passe aussi par une meilleure couverture des besoins des animaux, d’où de meilleures performances, moins de pertes et plus de sérénité… L’histoire montre que c’est dans les crises que l’on invente de nouveaux modèles. Le contexte actuel encourage à poursuivre dans la voie que de plus en plus d’éleveurs explorent avec un certain succès, redécouvrant les vertus du pâturage, des cultures fourragères, d’une attention accrue aux besoins des animaux…