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La SAS crédit carbone sur les rails

France Carbon Agri et la FNSEA accompagnées de plusieurs de ses associations spécialisées mais aussi des JA et de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) ont confirmé le lancement d’un troisième appel à projets pour atteindre la neutralité carbone. Une SAS dont le nom sera dévoilé dans quelques semaines a été officiellement lancée début mars.

La SAS crédit carbone sur les rails

Passer de la start-up à la société commerciale et permettre aux agriculteurs d’avoir un seul diagnostic et obtenir une reconnaissance pour dégager un revenu qui participe à la stratégie nationale bas carbone. Telle est l’ambition affichée par Christiane Lambert la présidente de la FNSEA et Marie-Thérèse Bonneau présidente de la France Carbon Agri (FCAA). Les deux présidentes ont confirmé début mars, le lancement d’une nouvelle SAS qui permettra de rassembler l’offre en crédit carbone de l’ensemble des associations spécialisées de la FNSEA qu’elles soient animales et végétales ainsi que des Chambres d’agriculture. En attendant, un troisième appel à projets est lancé pour augmenter l’offre de crédit carbone que les agriculteurs pourront fournir. « Il faut poursuivre cette dynamique », a insisté Marie-Thérèse Bonneau. « Bonifier le revenu à travers les PSE et la décarbonation, c’est un beau et grand projet économique pour les agriculteurs », a salué Samuel Vandaele, président des JA. Pour Sébastien Windsor, président de l’APCA qui s’est réjoui d’être intégré à cette nouvelle SAS, il importe « d’accompagner au mieux les agriculteurs à gérer leurs crédits carbone. Il y a un gros travail d’assemblage à effectuer en amont pour faire converger les méthodes afin qu’il n’y ait qu’un seul diagnostic par exploitation ».

Un million de tonnes

C’est aussi l’un des enjeux de la SAS : éviter la spéculation et par conséquent sécuriser le parcours financier, en fixant des points de non-retour. Autrement dit, les organisations professionnelles agricoles entendent maîtriser la majeure partie des flux financiers de ce secteur et éviter des déperditions de valeur ajoutée. Concrètement 80 % du prix de vente devrait revenir aux agriculteurs. Sur une vente de stockage de carbone estimée à 38 euros la tonne, 30 € reviendraient à l’agriculteur, cinq euros à la structure locale (ex : chambre d’agriculture) et 3 € seraient affectés à la structure nationale, la nouvelle SAS. La dynamique semble bel et bien enclenchée puisque les 600 000 tonnes dont Christiane Lambert parlait fin janvier lors d’une table ronde pour cette SAS ont grandi : « Avec l’appel à projets qui sera prochainement lancé, nous tablons sur un million de tonnes de crédit carbone issus de toutes les filières », a dévoilé Marie-Thérèse Bonneau. Cette SAS dont le nom sera dévoilé dans les prochaines semaines, devrait également collaborer avec son homologue, la SAS Épiterre qui, sur un champ plus axé sur la biodiversité, propose une offre clés en main de conception de projets de territoire avec les agriculteurs pour valoriser et produire des services environnementaux. Pour la présidente de FCAA qui a obtenu, en mai 2021 le Label bas carbone. L’objectif de cette démarche s’adresse à tous les agriculteurs : « On a besoin de vous », a-t-elle harangué.