AG de la FDSEA de Saône-et-Loire
L'année 2022 de la FDSEA 71 : des actions fortes, encore et toujours

Florence Bouville
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L’AG de la FDSEA 71, tenue le 10 mars à Cluny, ne pouvait débuter sans un bilan des activités de l’année 2022, avant de se pencher sur le travail à fournir en 2023. Toutes les actions menées par les différentes sections, commissions et unions ont un objectif commun : garantir la durabilité des filières et des exploitations du territoire. Tour d'horizon des grandes actions de l'année et autres citations marquantes.

L'année 2022 de la FDSEA 71 : des actions fortes, encore et toujours
Sur l'écran Guillaume Gauthier, président de la section bovine, lors de la diffusion des portraits vidéos.

« Plus de 160 parlementaires réunis au stand de la FNSEA au salon de l’agriculture à Paris », soulignait Luc Jeannin, secrétaire général. Un chiffre illustrant toute la force et le poids des actions menées en 2022 par les FDSEA. Autre chiffre, le président du Département, André Accary, et ses équipes, ont fait le calcul : « environ 1.000 € d’aides sont versés annuellement par exploitation ». Ils souhaiteraient aider davantage mais n’en n’a plus la compétence depuis la loi NOTRe et la convention avec la Région n’est toujours pas signée. Anton Andermatt, secrétaire général de la FDSEA, rappellait aussi « l’importance de l’année 2022, notamment au niveau de la loi EGAlim 2 et de la guerre ukrainienne », sujets impactant l’ensemble des filières. Des portraits vidéos faisant intervenir chaque président(e) ont été diffusés à l’assemblée. Ces supports ont synthétisé les rendez-vous clés, les problématiques rencontrées ainsi que les potentielles solutions développées au cours de l’année.

Un bilan propre à chaque filière

La section ovine, représentée par son président Alexandre Saunier, a dû faire face à de lourds problèmes de prédation. Les attaques de loup restent donc, encore aujourd’hui, au cœur des préoccupations des éleveurs. Pour la filière avicole et la filière allaitante, le constat est le même : les importations augmentent. « La demande des consommateurs fait marche arrière sur ces produits de qualité », déplore Loïc Lacroix, président de la section avicole. En France, plus d’une volaille sur deux est importée. Malgré la décapitalisation s’accentuant, un point positif pour la filière bovine française : la hausse de l’engraissement de notre cheptel. Temps fort de l’année, le renouvellement de l’édition du "Made in Viande" portée par Interbev avec la mise en place d’un "Village viande" au marché au cadran de Saint-Christophe-en-Brionnais. Cela a permis de valoriser l’élevage et les diverses appellations, au travers de multiples rencontres (éleveurs, transformateurs, bouchers…).

En revanche, la nouvelle Pac inquiète, puisque « disparaissent les aides bovins allaitants au profit des aides UGB », alerte Guillaume Gauthier, président de la section bovine. C’est pour tous ces changements, toutes filières confondues, que la FDSEA organise des formations Pac avec à ce jour, près de cent participants.

La situation de la filière laitière s’est nettement améliorée. Il est bon pour le moral de rappeler que, l’année passée, les coûts de productions des producteurs ont été à peu près couverts par le revenu des ventes (environ 500 € les 1.000 l). Les éleveurs laitiers gardent à l’esprit que certains agriculteurs européens sont mieux rémunérés, mais pour l’instant, ils savourent cette remontée de pente.

Hélène Doussot, présidente de la commission des agricultrices, est fière d’annoncer que les Fermes ouvertes de Saône-et-Loire sont dans le top 3 au niveau national. Trois mille enfants ont visité 95 exploitations agricoles. Les membres de la commission écrivent, en ce moment même, une nouvelle pièce de théâtre qui sera présentée à Christiane Lambert, le 26 mai.

La commission emploi n’a, pour ainsi dire, pas chômé. Son président, Bernard Moreau, est revenu sur les avancées majeures : sécurisation de l’accord à la tâche en Saône-et-Loire, négociation de l’accord collectif autonome départemental du 21 mai 2021 pour faciliter le travail des employeurs dans l’application des règles sociales… Quatorze formations ont été proposées sur la nouvelle convention collective de la production agricole et CUMA, et ce pour 118 adhérents.

Avec bien des avancées, en suspens toutefois, liées à la réforme des retraites, Danièle Jaillet, présidente de la section des anciens exploitants, a relu, devant l’assemblée, le rapport moral présenté lors de l’AG des anciens, le 3 mars dernier. « Nous sommes toujours en attente de la loi dépendance » souligne-t-elle. En 2022, 1.267 adhérents ont participé aux activités de la section (réunions, voyages, randonnées…).

Une diversité de dynamiques territoriales

Les démarches de Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) portés par les communautés de communes se multiplient. Cela favorise un ancrage local de l’alimentation, et non plus seulement de l’agriculture. D’autre part, la voix du monde agricole est parvenue à se faire davantage entendre au sein du projet du Parc Naturel Régional (PNR) de la Bresse. Un groupe de travail "Les Agriculteurs Bressans" (réunissant des membres de la FDSEA, des JA et de la chambre) a été créé et participe activement au comité de pilotage.

En 2022, le territoire compte 91 installations aidées au final, toujours insuffisantes pour renouveler à l’identique. À l’échelle régionale, la Saône-et-Loire est pourtant le deuxième département ayant la plus grosse dynamique d’installation, juste derrière le Doubs. 35 % des installé(e) s sont des femmes, précise Marine Seckler, présidente des JA71. À noter également que 50 % des jeunes qui démarrent leur activité sont des hors cadre familial. « Ils font partie de la famille agricole », insiste et positive Bernard Lacour, président de la chambre d’agriculture.

Enfin, certains événements 2023 s’annoncent déjà comme incontournables, à commencer par le passage du tour de France en Saône-et-Loire. Certes, moins de deux kilomètres dans le Beaujolais nord, mais c’est un beau coup de projecteur sur le territoire. Ce sera peut-être l’occasion de remporter un deuxième prix pour le visuel "Les Agris aiment le tour de France", après le premier prix en 2022.