Une Tribune FNB-Parlementaires
Des parlementaires au secours de l’élevage bovin

Cédric MICHELIN
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Dans une tribune publiée le 4 avril dans le Journal du Dimanche (JDD), le président de la fédération nationale bovine (FNB), Bruno Dufayet et 143 parlementaires de tous bords politiques, s’inquiètent de la disparition possible de l’élevage en France. Avec en toile de fond, la souveraineté alimentaire.

 

Des parlementaires au secours de l’élevage bovin

« "Nous sommes dans une économie de marché." Voilà la réponse, lapidaire, apportée aux éleveurs de bovins de race à viande français, qui demandent la garantie de prix couvrant leur coût de production. Depuis des années, les pouvoirs publics ne cessent d'apporter des mots de soutien aux éleveurs. Mais quel secteur économique peut se contenter de mots pour vivre ? Trois ans après le lancement des États Généraux de l'Alimentation et l'espoir qu'ils ont fait naître, les éleveurs ont perdu 30 % de leurs revenus pour se contenter, désormais, de moins de 700 euros par mois. 8.000 euros par an ! Voilà ce qu'ils valent dans l'économie de marché ». Telles sont les premières lignes de cette tribune signée par 143 parlementaires, parmi lesquels on retrouve notamment quelques têtes d’affiches comme les députés Christian Jacob (LR, Seine-et-Marne), André Chassaigne (PCF, Puy-de-Dôme), Olivier Faure (PS, Seine-et-Marne) ou encore le député européen Yannick Jadot (Les Verts).

Loi Egalim en ligne de mire

Dans leur ligne de mire, « l’économie de destruction, qui considère qu'un animal nourri à l'herbe dans une exploitation familiale répondant à tous les critères du développement durable dont la France se veut la championne, n'a pas plus de valeur qu'un animal poussé en élevage industriel à grands coups d'antibiotiques à l'international ». Pour les signataires, malgré les Etats généraux de l’alimentation et la loi Egalim qui en a résulté en octobre 2018, le modèle d’élevage français résiste difficilement « à la concurrence de fermes-usines américaines ».  Ils jugent que cette loi Égalim (qu’ils ont pour une grande majorité approuvée) n'a pas tenu ses promesses de garantir aux éleveurs des prix suffisants. C’est pourquoi ces derniers ont manifesté les 9 et 25 mars derniers, notamment à Clermont-Ferrand et à Lyon, réclamant aussi le maintien des aides PAC, qui constituent une grande partie de leurs revenus.

 

« Souveraineté et durabilité »

 

Soulignant que 2 000 éleveurs bovins cessent leur activité chaque année, le président de la FNB et les parlementaires affirment que « la disparition des élevages et de leurs animaux dans nos paysages n'est plus un fantasme. Elle est là, à nos portes, dans le silence général. Avec elle, nous assistons à la disparition d'une part de notre identité culturelle commune fondée sur une agriculture familiale et une alimentation qui font encore la réputation de la France. Pour combien de temps ? », s’interrogent-ils. La manière pour eux de sauver l’élevage français « qui privilégie la qualité sur la quantité », et met les « prairies au service de la captation du carbone, de la préservation de la biodiversité », c’est « d’obtenir des prix couvrant, au moins, leur coût de production. Sans cela, la France perdra sur tous les plans : celui de sa souveraineté alimentaire, comme de la durabilité. Deux enjeux à concilier dont le Président de la République et le Gouvernement affirment faire leur priorité, sans jamais les concrétiser », concluent-ils.

« Souveraineté et durabilité »

Soulignant que 2 000 éleveurs bovins cessent leur activité chaque année, le président de la FNB et les parlementaires affirment que « la disparition des élevages et de leurs animaux dans nos paysages n'est plus un fantasme. Elle est là, à nos portes, dans le silence général. Avec elle, nous assistons à la disparition d'une part de notre identité culturelle commune fondée sur une agriculture familiale et une alimentation qui font encore la réputation de la France. Pour combien de temps ? », s’interrogent-ils. La manière pour eux de sauver l’élevage français « qui privilégie la qualité sur la quantité », et met les « prairies au service de la captation du carbone, de la préservation de la biodiversité », c’est « d’obtenir des prix couvrant, au moins, leur coût de production. Sans cela, la France perdra sur tous les plans : celui de sa souveraineté alimentaire, comme de la durabilité. Deux enjeux à concilier dont le Président de la République et le Gouvernement affirment faire leur priorité, sans jamais les concrétiser », concluent-ils.