DIPLOMATIE
Plusieurs accords agricoles signés avec la Chine

La visite du président chinois les 6 et 7 mai derniers a porté quelques fruits pour le milieu agricole. Pas moins de cinq accords commerciaux ont été signés. Ils prévoient d’exporter plus facilement certains produits agricoles français.

Plusieurs accords agricoles signés avec la Chine
Emmanuel Macron a reçu le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, entre les 5 et 7 mai 2024. ©XTwitter

« Plusieurs accords et protocoles ambitieux renforçant la relation bilatérale entre les deux pays », ont été signés lors de la visite du président de la République populaire de Chine entre les 5 et 7 mai 2024, a indiqué le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Parmi ceux-ci, l’accord de zonage en cas de foyer de grippe aviaire. Cet accord « sécurise l’accès au marché chinois des entreprises françaises exportatrices de produits avicoles », car il permet, en cas de foyer de grippe aviaire, de maintenir les exportations venant des zones indemnes. Deux autres accords ont été signés avec Yu Jinhua, ministre chargé de l’administration générale des douanes chinoises (GACC). Ils permettent l’ouverture du marché chinois aux abats porcins français ainsi qu’aux protéines transformées de porc. « Il s’agit d’une véritable victoire pour toute la filière porcine française puisque cet accord va avoir un effet immédiat sur les exportations. Il va générer une augmentation du chiffre d’affaires à l’export vers la Chine d’environ 10 %. En 2023, les exportations vers ce pays, première destination des exportations françaises de viande de porc, se sont élevées à 260 millions d’euros », a réagi l’interprofession porcine (Inaporc) le 7 mai par voie de presse.

Adhésion à l’OIV

La visite du président chinois a en outre permis de reconduire des accords passés, en particulier celui entre le ministère français, l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et l’Administration nationale chinoise pour la propriété intellectuelle (CNIPA). Cet accord concerne les indications géographiques protégées agricoles et alimentaires. Cela concerne notamment du vin, du fromage, des spiritueux. Le ministère a précisé que deux appellations des vins de Bourgogne (Mâcon et Gevrey-Chambertin) seront « reconnues et protégées en Chine » et qu’« un programme de travail jusqu’en 2025 est prévu pour en inclure de nouvelles ». Cette décision « doit servir de modèle pour l’enregistrement, dans un second temps, de l’ensemble des appellations de la Bourgogne », ont réagi l’interprofession des vins de Bourgogne (BIVB) et la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB) dans un communiqué commun. Enfin, lors de cette visite, la Chine a entériné son adhésion à l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) dont le siège est à Paris et qui compte une cinquantaine de membres. Une annonce dont s’est réjoui Marc Fesneau. Ce dernier a aussi évoqué le sort de l’accord signé en 2018 pour lever temporairement l’embargo chinois sur la viande bovine française, après l’épisode de l’encéphalopathie spongiforme bovine qui avait touché le cheptel français au début des années 2000. Les négociations sont toujours en cours pour une levée complète de cet accord. Les deux pays discutent aussi d’une possible ouverture du marché chinois à la luzerne déshydratée.

Christophe Soulard