Champagne, Bourgogne, Alsace et Centre-Loire
Les appellations appellent le Gouvernement à un sursaut

Mis en ligne par Cédric MICHELIN
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Les Syndicats, Confédérations, Associations ou appellations des vignobles de Champagne, de Bourgogne, d’Alsace et du Centre-Loire se sont fendus d’un communiqué commun pour exprimer « leur déception sur le plan gouvernemental de soutien à la viticulture ». Les vignerons réclament maintenant un « sursaut » du Gouvernement pour les soutenir à la juste valeur de l’emploi, de l’économie et de la notoriété à l’export. Tous contribuent pourtant largement à l’image positive de la France entière.

Les appellations appellent le Gouvernement à un sursaut

« Les vignerons appellent le nouveau gouvernement à un sursaut après un premier vote intervenu à l’Assemblée Nationale dans la cadre du PLFR3 la semaine dernière. Et demandent une juste place dans le plan de relance de l’économie annoncé cet automne », martèlent la Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne (CAVB) aux côtés de ses homologues de Champagne, Alsace et Centre-Loire. Pour eux, le plan du Gouvernement jusqu’à présent « ne prend pas en compte le poids majeur de ces appellations dans l’économie nationale et le nombre d’emplois directs et indirects qu’elles représentent ».
Les chiffres parlent d’eux mêmes et sont éloquent. Ces appellations dont le chiffre d’affaires représente près de 8 milliards d’euros et dont une partie importante de leur production est exportée (Champagne : 51 %, Bourgogne : 55 %, Alsace : 26 % et Centre-Loire : 48 %) souffrent beaucoup des conséquences de la crise Covid-19 en raison notamment de la fermeture des cafés, hôtels, restaurants (CHR) et de la diminution de la consommation sur tous les marchés.
« Ces appellations sont aujourd’hui critiques face aux mesures de soutien très insuffisantes qui leur est proposé au travers du plan gouvernemental », déplorent les représentants de ces régions, Maxime Toubart (Champagne), Thiébault Huber (Bourgogne), Jérôme Bauer (Alsace) et Olivier Luneau (Centre-Loire). « Au regard des 465 milliards d’euros injectés par les pouvoirs publics en soutien à l’économie dont 15 milliards d’euros pour le secteur aéronautique et 8 milliards d’euros pour le secteur automobile, les 250 millions d’euros du plan gouvernemental en soutien à la viticulture paraissent dérisoires. Nous avons fait le choix contrairement à d’autres de rester fiers de nos produits et de privilégier des mesures d’allégement des charges pour aider les exploitations à passer ce cap difficile. La position qu’a défendue le gouvernement la semaine dernière lors d’un premier vote à l’Assemblée Nationale (PLFR3) face à la colère et l’incompréhension des élus de nos territoires est un très mauvais signal ! Nous espérons que le nouveau Premier Ministre qui se dit proche de la ruralité entendra notre appel en faveur du maintien de l’emploi et que le Gouvernement proposera un plan d’allégement des cotisations sociales plus ambitieux et volontaire », lancent-ils. C’est suffisamment rare de la part de ces appellations à notoriété internationale de s’exprimer ainsi publiquement mais « face à l’indifférence dont elles ont le sentiment d’être l’objet de la part du gouvernement et des pouvoirs publics », elles ont eu le sentiment qu’elles ne pouvaient plus faire autrement. Alsace, Bourgogne, Champagne, Centre-Loire demandent donc « un soutien dans le cadre du plan de relance de l’économie qui devrait être annoncé par le gouvernement cet automne » et « souhaitent notamment un accompagnement dans leur politique de promotion et de développement durable ».