Service de remplacement 71
Soutien irremplaçable mais à promouvoir

Françoise Thomas
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1.800 journées en moins en 2020 par rapport à 2019, une nouvelle équipe aux manettes, le tout sur fond de crise Covid à gérer, l’année 2020 a été particulière à plus d’un titre pour le Service de remplacement 71. L’association a tenu son assemblée générale le 29 juin dernier, en visio, l’occasion de faire le bilan sur tous ces événements.

Soutien irremplaçable mais à promouvoir

L’assemblée générale du Service de remplacement 71 (SR71) a plus pris la forme d’une réunion statutaire en visio, le 29 juin dernier. Une date butoir de fin d’exercice à respecter et les mesures sanitaires contraignantes ont conduit à cette formule en comité plus restreint. Malgré tout, plusieurs des partenaires du Service ont pu être présents ainsi que les responsables des 18 SR locaux pour dresser le bilan de l’année 2020.

Le premier élément à retenir a été le changement de président. En septembre dernier en effet, Jean-Charles Blanchard, arrivé à la fin de ces trois mandats possibles, a laissé sa place à Pierre Villard, lequel n’était pas « forcément partant pour la présidence ». Mais qui a finalement accepté le fauteuil. En parallèle, le bureau a aussi dû faire face au changement d’animatrice. Laurence Riegel a en effet démissionné après six ans d’animation pour être remplacée par Mathilde Ravaud dès novembre 2020. Deux grands changements, coup sur coup, qui ont nécessité quelques petites semaines de prises de repères pour le nouveau président et la nouvelle animatrice. Le tout sur fond de crise sanitaire ne facilitant pas les échanges et modifiant quelque peu les besoins du service de remplacement.

Plus de 1.800 journées en moins

Ainsi, lors du compte rendu d’activité, Mathilde Ravaud a fait état d’un nombre de journées de remplacement en baisse : avec 10.748 journées de remplacement effectuées en 2020, cela représente une baisse de 15 % du nombre de jours par rapport à 2019 (qui comptabilisait plus de 12.600 journées).

À y regarder de plus près, les SR ont été moins sollicités pour cause de maladie/accident (3.972 jours en 2020, contre 4.665 en 2019) ; pour les congés (4.493 jours contre 5.028 l’année précédente) ; pour les journées de répit (189, contre 403 en 2019). Moins de demandes aussi forcément pour tout ce qui concerne la formation ou les mandats syndicaux, moins de demande "bons JA" constatées également. Seules les journées de remplacement pour congés maternité/paternité ont été plus importantes en 2020 que l’année d’avant (1.372 contre 1.311).

L’effet Covid a finalement été peu ressenti pour procéder au remplacement d’agriculteurs qui auraient pu être directement touchés par le virus. « L’effet semble plus marqué début 2021, avec plus d’agriculteurs malades. Les demandes de journées liées au Covid que l’on a eu en 2020 concernaient plus de la garde d’enfants », note cependant Pierre Villard.

Les mêmes soutiens

Service indispensable, soutien irremplaçable quel que soit le motif du recours au service de remplacement, l’association continue de bénéficier des mêmes subventions de la part de ses partenaires fidèles. La MSA bien évidemment, mais également le Conseil régional et le Conseil départemental. À noter que ce dernier flèche directement une partie de son aide pour tout ce qui concerne la prévention des risques psycho-sociaux, le droit au répit, etc.
Les autres partenaires qui soutiennent le Service de remplacement sont le Crédit Agricole, le CasDar, Groupama, la chambre d’agriculture, la FDSEA et AS BFC.
Au final, le SR71 termine l’exercice avec un résultat bénéficiaire d’un montant de 10.136 €, qui a été affecté au fond associatif.

La même tendance

Dernier élément à remarquer : compte tenu de l’évolution de la démographie des agriculteurs de Saône-et-Loire comme partout ailleurs, plutôt à la baisse, cela se traduit par une légère diminution du nombre d’adhérents qui s’établit désormais à 1.705, « dont 1.084 utilisateurs du service en 2020 », apporte Pierre Villard comme précision.
Dans ce même ordre d’idée, l’un des présidents de SR local a fait part de sa difficulté à recruter des salariés pour son service. « Il est vrai que jusqu’à il y a quelques années, les jeunes, eux-mêmes fils d’agriculteurs, venaient travailler en service de remplacement en attendant de s’installer, rappelle Pierre Villard. Cela leur permettait de continuer leur formation et de compléter leurs acquis ». Si ce profil reste encore toujours d’actualité, il tend à diminuer et il est de plus en plus difficile de motiver les jeunes de façon générale à passer par le service de remplacement. Trouver les moyens de capter leur attention et les arguments pour finir de les convaincre de s’engager semble l’un des prochains défis dont va aussi s’emparer la nouvelle équipe.