Vente aux enchères de Charolles
Un millésime prometteur pour la prochaine vente aux enchères de Charolles !

Marc Labille
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Le 27 septembre prochain, la vente aux enchères de Charolles réunira quelques-uns des meilleurs produits de la race. Depuis quatre ans, sans renier son prestigieux passé, la réputée vente de reproducteurs du berceau se modernise avec succès.

Un millésime prometteur pour la prochaine vente aux enchères de Charolles !
L’un des veaux qui sera proposé le 27 septembre prochain à la vente de Charolles.

La prochaine vente aux enchères de reproducteurs de Charolles aura lieu le mercredi 27 septembre prochain. Cette quatrième édition sous l’égide d’une nouvelle équipe s’annonce particulièrement prometteuse. Toutes les évolutions mises en œuvre depuis 2020 par l’association des éleveurs charolais d’entre Saône-et-Loire portent leurs fruits. En particulier, la sélection des animaux en ferme a remplacé avec succès le traditionnel rassemblement. Depuis deux ans en effet, l’association mandate plusieurs commissions d’éleveurs pour aller à la rencontre des veaux candidats à la vente de Charolles. Cette année, durant une semaine, ce sont 4.000 kilomètres qui ont été parcourus pour rallier les élevages postulants. Ils étaient majoritairement dans le berceau de race, mais aussi dans l’Est de la France, jusqu’en Vendée, Charente-Maritime, Deux-Sèvres…

15 départements, 87 élevages, 155 veaux…

Au total, ce sont 15 départements différents qui ont été visités pour 87 élevages qui ont proposé pas moins de 155 veaux de l’année, se félicite le président Didier Métrop. Des chiffres en nette hausse par rapport à l’année dernière, preuve que le nouveau mode de sélection plaît. « On voit le contexte ; le père, la mère… Cela permet d’affiner notre choix et cela nous donne une crédibilité pour la vente, une garantie supplémentaire », fait valoir le président. Cette étape de la sélection en ferme a même « contribué à ressouder l’équipe », confie Didier Métrop. La séance de débriefing au retour des tournées a donné lieu à de précieux échanges entre éleveurs de l’association. Le collectif s’en retrouve renforcé avec en son sein des jeunes de l’Ajec, passionnés tout autant que leurs aînés, confie le président.

Un très joli lot de veaux !

Cette sélection en ferme ainsi qu’une grosse pression de sélection du fait du nombre important d’animaux proposés sont à l’origine d’un excellent millésime pour la prochaine vente de Charolles. « Un joli lot de veaux avec des animaux assez crus, sans excès de préparation », décrit Didier Métrop. Sélection en ferme oblige, les recruteurs ont été très attentifs aux qualités des ascendants et ils ont pu voir les sujets dans leur environnement, sans artifice.

En phase avec les attentes actuelles des éleveurs, le lot de 72 veaux comporte trois bovins sans corne dont un homozygote sur ce gène. Il y a aussi un porteur homozygote du très recherché gène culard MhBeef et un animal estampillé « vêlage facile ». « S’il faut vivre avec son temps, l’œil de l’éleveur reste le plus important quand même. On a sélectionné ce qui sort de l’ordinaire ; les meilleurs morphologiquement », complète Didier Métrop.

Nouvelles technologies…

Comme l’an dernier, la vente de Charolles sera animée par l’équipe de Martial Tardivon de la Sicafome de Moulins-Engilbert. L’adoption des boîtiers électroniques avait été bien accueillie en 2022 et ce procédé avait redynamisé les transactions. Les réfractaires pourront encore miser à main levée. Des membres de l’association actionneront des boîtiers pour eux. La technologie ouvre aussi la possibilité de miser en ligne.

Pour promouvoir l’évènement, les organisateurs de la vente de Charolles investissent massivement les réseaux sociaux. Les semaines précédant la vente, des photos des veaux sont publiées régulièrement sur Facebook, de même que sont publiées les fiches catalogues de la vente. Cela permet aux intéressés d’affiner leur choix en ligne. Photos et catalogue sont également consultables sur le site Charolais71.fr.

Une vidéo sur les réseaux sociaux

Pour la troisième année consécutive, l’association des éleveurs charolais d’entre Saône-et-Loire a fait réaliser une vidéo. Elle propose le portrait de deux élevages saône-et-loiriens : celui de la famille Pluchaud à Saint-Vincent-Bragny et celui de la famille Vannier à La Chapelle-au-Mans. Tous deux sont des fidèles de la vente de Charolles, souligne Didier Métrop qui évoque aussi le thème de la transmission avec des élevages qui perpétuent la sélection depuis plusieurs générations. Ce film est visible sur les réseaux sociaux ainsi que sur le site Charolais71.fr.

Vente à l’amiable aussi

Comme l’an dernier, la vente aux enchères sera complétée d’une vente de veaux de l’année à l’amiable. En 2022, 12 des 22 animaux présentés hors enchères avaient trouvé preneurs.  

Trois nouveaux venus à la vente de Charolles

Trois nouveaux venus à la vente de Charolles

Éleveur à Chenay-le-Châtel, Yves Rollet présentera un veau pour la première fois à la vente de Charolles. Baignant dans la sélection charolaise depuis de nombreuses années, dans un élevage inscrit depuis 1948, Yves Rollet n’avait pourtant encore jamais engagé de veaux à la vente de Charolles. Plus enclin à participer à des concours de charolais adultes, l’éleveur du sud Saône-et-Loire jugeait ses veaux « pas assez prêts » pour une telle vente. Mais cette année, il s’est décidé à proposer un animal. « Un veau qui sort de l’ordinaire avec du potentiel et un bon papier et qui provient de mes meilleures lignées », présente Yves Rollet. Pour ce sélectionneur expérimenté, « la vente de Charolles est un bon outil de promotion de la race ; un moyen de se faire connaître et de mieux valoriser ses animaux ».

Installé à Baugy, Hervé Perraud proposera lui aussi son tout premier veau à la vente de Charolles. Représentant la cinquième génération d’un élevage inscrit au Herd-Book depuis cent ans, Hervé est un habitué de la vente de Charolles en tant qu’acheteur. Lui et sa famille ont déjà acquis au moins six taureaux à Charolles, « des reproducteurs qui ont tous bien marché ! », fait valoir le jeune éleveur. Travaillant seul sur son exploitation avec des vêlages assez précoces dans la saison, Hervé limitait jusque-là ses sorties au seul concours de Roanne. Mais avec un fils passionné tout comme lui de génétique, l’éleveur a décidé « de se lancer cette année dans la vente de Charolles ; une façon d’élargir la clientèle et de se montrer », justifie-t-il. Cette première participation fait la fierté de toute la famille. Le veau retenu est un descendant de Fondateur, taureau exploité par Charolais Évaluation il y a quelques années.

Guillaume Pion est un jeune éleveur de la Loire dont le cheptel charolais est inscrit depuis seulement deux ans. Il participera pour la toute première fois à la vente de Charolles avec un veau estampillé « facilité de naissance », fils de Farouk (origine Delangle). « Pour vendre, il faut se déplacer ; il faut des contacts. La vente de Charolles est un moyen d’échanger avec les autres éleveurs et de mettre en avant un animal de notre élevage », confie Guillaume qui apprécie le mode de sélection en ferme. « Cela nous gagne beaucoup de temps et nous évite de devoir nous déplacer ».