Retour sur les principaux enseignements de l’assemblée générale du cru saint-amour.

À cœur ouvert
Le président Joseph De Sonis, entouré de Fabien Adoir et Claire Midey.

Dans les crus du Beaujolais, la boucle est enfin bouclée. Le cru saint-amour est le dernier à avoir tenu son assemblée générale le 29 septembre, ce qui permettra à l’ODG des crus du Beaujolais d’organiser la sienne le 20 octobre prochain à Fleurie et ainsi de procéder à ses élections. Réunis au caveau de l’appellation, les opérateurs ont donc pris connaissance des sujets d’actualité et des projets du cru, qui a toujours la volonté de montrer aux acheteurs, professionnels et particuliers, qu’il est possible de déguster du saint-amour tout au long de l’année, et pas uniquement le 14 février à l’occasion de la Saint Valentin.

Des actions de communication à renouveler

C’est justement grâce à des projets de communication et de promotion que le cru saint-amour s’enlèvera cette idée reçue. Dans ce domaine, et comme la plupart des autres crus du Beaujolais, l’appellation a pris les devants, en conviant la presse professionnelle à des événements, en signant des partenariats avec le Golf de la Commanderie et le club de basket-ball de Charnay-Lès-Mâcon et en s’emparant des réseaux sociaux (Facebook, Instagram et LinkedIn), animés comme pour le cru chénas par Émilie Bouix. « Nous avons même une page dédiée au cru saint-amour sur le site Internet de la commune. On s’adapte aux nouvelles idées et tendances pour faire notre promotion. Pour 2020, nous avions plein d’idées mais des événements ont été repoussés, à l’image d’une opération à Lyon avec une dégustation pour les acheteurs professionnels, des cavistes et des restaurateurs notamment et un second temps consacré aux accords mets et vins. Cette opération reste d’actualité pour 2021 », soutient Joseph De Sonis, le président du cru.

Des chiffres sur lesquels s’appuyer

Comme pour le cru chénas la semaine précédente, Nathalie Chuzeville a dévoilé quelques chiffres propres à l’appellation. Sur 325 ha (6 % du territoire des crus), le cru saint-amour récoltait en 2019 15.947 hl (13.563 hl en caves particulières), soit un rendement moyen de 49,07 hl/ha. Cette moyenne est comparable à celle des six derniers millésimes (50,55 hl/ha), ce qui place l’appellation de Saône-et-Loire au sommet de la pyramide des crus.
Si elle trouve une forme d’équilibre en production, la commercialisation varie plus fortement en faveur du négoce, à l’image de la campagne 2019-2020 avec 62 % des vins vendus au négoce contre 38 % en vente directe. Ce qui n’empêche pas le cru saint-amour d’afficher d’excellents chiffres en GMS : 27 % des volumes sont vendus sur ce circuit de distribution, tandis que la moyenne des dix crus est de 22 %. « C’est l’un des crus les plus présents et des plus chers : 7,78 € en moyenne », ajoute la directrice de l’ODG des crus. Cette compilation des deux réalités a probablement permis à l’appellation de passer le cap de la crise de la Covid-19 avec moins de pression, tandis que la vente directe a eu du mal décoller (- 12 % en volume entre les campagnes 2018-2019 et 2019-2020, arrêtée à fin juillet), tout le contraire du vignoble Beaujolais (+ 0,65 %)

Une montée en gamme à valoriser

Il n’est pas rare d’assister à une assemblée générale d’un cru lors de laquelle ses responsables évoquent la montée en gamme. À saint-amour, l’utilisation de mentions valorisantes fait aussi l’objet d’une attention forte. Parmi les dix lieux-dits les plus revendiqués par les opérateurs, on retrouve la « Côte de Besset », « À la Folie », « Les Ravinets », « Vers l’Église », le « Clos du Chapitre » ou encore « En Paradis ». En 2019, près de 18 % de la récolte (2.870 hl) était associée à une mention valorisante. Une part qui ne cesse de progresser, alors qu’elle est continuellement encouragée par les responsables du cru et de l’ODG. « On manque encore d’antériorité et de preuves pour présenter un dossier », annonce le président. En parallèle, le cru continue de travailler sur son projet de saint-amour blanc. Avec 40 ha de chardonnay plantés sur le secteur, saint-amour présente un historique de production de beaujolais-villages blanc et bourgogne blanc pouvant justifier un blanchissement de l’appellation. « Là aussi, nous avons besoin d’informations et de matières pour faire avancer ce dossier », a lancé Fabien Duchampt.
David Duvernay