Salsa
Une danse, une passion

Clara Desmottes
-

Un rythme, un tempo, un regard, un sourire, deux personnes. Ces mots que pourrait décrire la salsa et il y a tellement plus ! Cette danse provenant des Caraïbes s’est bien ancrée en Europe ces dernières années et a créé un nouveau phénomène. Nous avons pu rencontrer Philippe, membre de l’association Ola Latina de Mâcon, professeur de salsa, et bien évidemment grand passionné de cette danse depuis 17 ans.

Une danse, une passion
Le regard prime sur tout le reste au final

Ola Latina est une association mâconnaise qui réunit les amoureux et amoureuses de salsa. Créée il y a une dizaine d’années, elle compte actuellement cinq membres qui partagent leur passion en organisant des soirées latinos dans la région, appelées SBK, pour Salsa, Bachata, Kizomba, les trois danses latines de couple existantes, connues chez nous sous le terme générique de salsa. « C’est en général par la volonté de passionnés que cette danse fait sa place dans les villes françaises », nous informe Philippe. Des passionné(e)s de plus en plus nombreux ...

Des Caraïbes à l’Europe

Pour Philippe, sa découverte de la salsa remonte à l’an 2000 à Clermont-Ferrand. Comme beaucoup, il a essayé par hasard car une amie cherchait un cavalier pour danser. C’est en 2005, de retour à Mâcon, que sa passion naît véritablement.
La salsa est devenue un phénomène de plus en plus à la mode grâce à la sortie du film franco-cubain « Salsa » en 2000. De là, de nombreuses écoles de danses ont développé de nouvelles activités autour et ont commencé à diversifier leurs offres avec la salsa, se souvient-il.

Un échange

Pour danser la salsa, une scénographie s’installe avant même les premiers pas de danse : tout commence par un échange de regards, l’invitation à danser. Ce qu’aime notre passionné, c’est justement ce contexte, ces regards bien accueillis. Dans de nombreuses autres danses, les protagonistes échangent peu et l’ambiance peut être froide. « Ici, c’est chaleureux et il n’y a plus de barrières sociales ». Les gens parlent d’autres choses que le travail, la situation maritale, etc. les questions tournent autour de cette passion commune : « Depuis combien de temps tu danses ? » ; « Quelles danses pratiques-tu ? »… C’est un prétexte de rencontre qui réunit tout le monde, de l’instituteur à l’ingénieur en passant par le parent au foyer ou la personne en recherche d’emploi. La piste devient un endroit inclusif, convivial où on parle de choses positives.
Pour Philippe, c’est une activité qui supplante toutes les autres : elle allie sport, convivialité, amusement et travail. Car, la salsa ne se laisse pas dompter aussi facilement.

1,2,3…, 5,6,7,…

C’est la façon de compter le rythme de salsa. La musique est sur huit temps mais lorsque l’on compte, le 4 et le 8 sont des temps de pauses. La musique cubaine est exotique pour notre culture occidentale où les musiques ont un tempo très marqué. Ici, les temps forts sont dans le vide et entourés de percussions.
Comme le dit si bien Philippe : « danser c’est marquer le temps avec ses pieds ». On écoute la musique, le rythme et on marque le tempo en tapant avec nos pieds.

La salsa se vit à deux, mais pas seulement ! Un bon danseur doit savoir danser seul, avant de pouvoir danser correctement à deux. Dans cette danse, des moments solos, appelés "shines" peuvent être initiés par les partenaires. Autre concept : la "rueda". Les danseurs forment un cercle et un meneur annonce les passes. Ces derniers les exécutent en même temps et changent fréquemment de partenaires.

Un langage

La salsa est une façon de communiquer, de s’ouvrir aux autres sans utiliser la parole. Le sourire, les pas, les gestes suffisent amplement. C’est un ensemble, un échange d’énergie, un langage corporel. D’ailleurs, Philippe constate que cela peut même être un moyen d’expression pour les personnes timides, une sorte d’exutoire. En salsa, on se comprend par une impulsion, un pied en avant, le poids du corps sur le côté, une main levée pour indiquer un tour… Le regard joue aussi son rôle : il permet de compléter la connexion physique entre les partenaires. Pas besoin d’être un expert de salsa depuis dix ans pour faire une bonne danse : il suffit de cette connexion primordiale et de quelques pas de bases pour créer une danse fluide et agréable.

Contact Ola Latina

olalatina.macon@gmail.com
Page Facebook : Association Ola Latina Mâcon

La salsa : sensuelle et séductrice ?

Lorsqu’on parle de salsa, une image de danse sensuelle peut nous venir en tête. « Le visuel de déhanché est proposé par les pas de la danse, on ne cherche pas ce déhanché. C’est en poussant dans le sol que le corps ondule naturellement », nous explique Philippe. En effet, les pas de cette danse ne prennent pas vie dans le fait de bouger son bassin mais bien de l’ancrage des pieds dans le sol, ce sont eux qui créent le mouvement et font danser.
Pour la question de séduction, cette danse de rue est sans pudeur dans la culture caraïbéenne et tourne bien autour du jeu de séduction. Dans la salsa cubaine, le "follower" tourne autour du "leader" qui mène la danse. Ce dernier met en valeur son ou sa partenaire avec ses passes, et chacune ou chacun peut être indifféremment la meneuse ou le meneur.