Les brèves du 16 octobre 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Les brèves du 16 octobre 2023

Les brèves du 16 octobre 2023

Glyphosate : pas de majorité entre les Vingt-sept, nouveau vote en novembre

Aucune majorité qualifiée entre les États membres de l’UE sur le renouvellement pour 10 ans de l’autorisation du glyphosate ne s’est dégagée lors du vote organisé le 13 octobre en comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux. La proposition sera à niveau soumise aux Vingt-sept dans le cadre d’un comité d’appel qui se tiendra durant la première quinzaine de novembre. La France s’est abstenue lors de ce scrutin estimant le texte manquait de mesures de gestions des risques suffisamment contraignantes. L’Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, Malte, et les Pays-Bas se sont aussi abstenus, tandis que l’Autriche, la Croatie et le Luxembourg ont voté contre. Afin de dégager une majorité qualifiée lors du vote en appel (55 % des États membres représentant au moins 65 % de la population totale de l’UE), la Commission européenne va poursuivre les discussions avec les États membres et devrait encore amender sa proposition. Quelques adaptations ont déjà été introduites (notamment la possibilité de fixer des limites maximales d’utilisation par hectare et par année) mais elles ont été jugées insuffisantes par les pays réticents. Si de nouveau aucune majorité qualifiée n’était trouvée lors du second scrutin la Commission serait habilitée à décider seule. Une décision sur la réautorisation du glyphosate doit être prise avant le 15 décembre, date d’expiration de l’autorisation en cours de l’herbicide.

 

Glyphosate : la France veut une ré-homologation « sous condition d’usage »

« La France attend que la proposition de la Commission [européenne] converge vers l’idée d’une ré-homologation [du glyphosate] sous condition d’usage », a indiqué le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau le 13 octobre. Dans un exercice de questions-réponses avec l’AFP, le locataire de la Rue de Varenne a expliqué les attentes de la France qui, quelques instants plus tôt, s’est abstenue lors du vote concernant la ré-homologation pour 10 ans proposée par l’exécutif européen. « On demande éventuellement une durée moindre [de ré-homologation] ; le remplacement [du glyphosate] là où il y a des alternatives crédibles, techniquement possibles et économiquement viables ; et le maintien pour les zones montagneuses et pour l’agriculture de conservation des sols », a expliqué Marc Fesneau. La France veut aussi « continuer à poser sur la table la question des usages non-agricoles, dans les parcs et jardins », vu qu’elle a réussi à les diminuer ces dernières années. Même constat du côté du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu qui salue tout de même l’introduction de limites maximales d’utilisation par hectare. « Cela ne suffit pas. La proposition de la Commission est toujours moins disante par rapport aux mesures mises en place en France », a déclaré M. Béchu le 13 octobre. Il a promis de rencontrer « dès lundi » ses homologues européens « pour faire entendre notre position et trouver des alliés ».

 

Pesticides : pas de renouvellement pour S-metolachlor, benthiavalicarb et metiram

Outre le vote sur le glyphosate, les experts des États membres ont décidé, le 13 octobre à Bruxelles, de ne pas renouveler (comme le proposait la Commission européenne) l’autorisation de mise sur le marché de trois produits phytosanitaires : le S-metolachlor, le benthiavalicarb et le metiram. L’autorisation de mise sur le marché du S-metolachlor qui avait été temporairement prolongée au mois de juin expirera donc le 15 novembre 2024. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) avait, dans un avis publié en février, proposé de ne pas accorder de ré-autorisation à cet herbicide principalement utilisé sur le maïs et le tournesol, compte tenu de préoccupations quant à son impact sur l’environnement. Le metiram et le benthiavalicarb, tous deux utilisés comme fongicides contre le mildiou, verront leurs licences expirer respectivement le 31 janvier 2024 et le 15 novembre 2024. Pour ces deux molécules des propriétés de perturbation endocrinienne ont été identifiées. Les États membres ont par contre validé le renouvellement de l’autorisation de l’éthephon, utilisé comme régulateur de croissance en céréales (dont l’autorisation expirait le 15 novembre 2024).

 

Plan Ecophyto : le coordonnateur interministériel reconnaît des limites dans sa mission

Auditionné en commission d’enquête à l’Assemblée sur l’échec du plan Ecophyto, le coordonnateur interministériel du comité d’orientation stratégique (COS) Pierre-Etienne Bisch a reconnu plusieurs limites dans l’exercice de ses fonctions. Interrogé par le rapporteur Dominique Potier (Socialiste, Meurthe-et-Moselle) sur une « décrue très sensible à partir de 2017 » de la fréquence de réunion du comité - « même pas une fois par an » -, M. Bisch a expliqué cette fréquence « dépend du volontarisme des autorités publiques ». Il a déploré l’absence d’une feuille de route « personnelle » et qui « ne peut émaner que du Premier ministre ». « Quand il n’y a pas la feuille de route, le délégué interministériel n’a pas de compétence ministérielle, donc il ne peut pas avancer » a-t-il étayé. Selon lui, « c’est le réglementaire qui fait avancer les choses » et pas nécessairement l’idée qu’il va y avoir « une force du bon exemple ». Sur les moyens alloués à Ecophyto (70M€) il a estimé qu’« il faut arriver à recharger la confiance dans Ecophyto pour recharger la dépense sur Ecophyto ». Plus largement, il a indiqué avoir travaillé sur « la préparation d’un outil de pilotage » pour « retracer » comment sont alloués les « à peu près 650 ou 640M€ » de crédits budgétaires en lien avec les produits phytosanitaires. Un projet qui est « tombé dans le vide ».

 

Vin : dans le Bordelais en crise, l’arrachage suspendu au feu vert européen

Le lancement du plan subventionné d’arrachage de vignes dans le Bordelais est retardé dans l’attente d’un feu vert de la Commission européenne, ont annoncé le 12 octobre l’interprofession et la préfecture de Gironde, où plus d’un millier de viticulteurs en difficulté sont candidats. Cet arrachage dit sanitaire pourrait débuter « courant automne-hiver », après un « dépôt final de la demande » pendant le mois de « novembre », selon un calendrier remanié. « Des échanges sont en cours » entre le ministère de l’Agriculture et Bruxelles dans « un schéma classique de notification d’une aide d’État », indiquent la préfecture et l’interprofession, « l’État et le CIVB (étant) mobilisés pour une mise en œuvre la plus rapide possible ». « Ce report crée du désespoir mais il ne crée pas de situations compliquées parce que les arrachages se font souvent sur octobre ou novembre, en période non végétative, et dans tous les cas les paiements (de la prime) ne seraient pas intervenus avant janvier ou février », estime Stéphane Gabard, président du syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur, interrogé par l’AFP. « Le risque, c’est qu’à force de réduire la période (d’arrachage), est-ce qu’on aura suffisamment d’entreprises capables d’arracher les vignes ? »

 

Vin : fin du régime ICPE d’autorisation pour la « préparation et le conditionnement »

Un décret paru au JO le 13 octobre modifie la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) pour les professionnels de la « préparation et conditionnement du vin » (rubrique n° 2251 de la nomenclature). Le décret « supprime » le régime d’autorisation, procédure la plus exigeante et complexe du cadre ICPE. Les installations ayant une capacité de production supérieure à 20 000 hL/an sont soumises au régime d’enregistrement (régime d’autorisation simplifiée). Celles ayant une capacité de production entre 500 et 20 000 hL/an sont soumises au régime de déclaration (encore plus simple car purement déclaratif). Le décret précise que « le volume de vin en cours de vieillissement qui n’est pas susceptible d’être conditionné dans l’année n’est pas à prendre en compte dans la capacité de production annuelle ».

 

Vin/saisonniers : enquête ouverte pour « traite des êtres humains » dans le bordelais

Après le champagne, le bordeaux. Le parquet de Libourne a ouvert une information judiciaire le 13 octobre pour « traite des êtres humains » à l’encontre de sept personnes suspectées d’avoir employé, dans des conditions « indignes », des dizaines de personnes dans les vignes du Bordelais. Les sept suspects interpellés le 10 octobre dans trois communes de l’est de la Gironde, dont Saint-Emilion, ont été mis en examen pour « traite des êtres humains en bande organisée » « recel de crime » et « soumission de personnes vulnérables à des conditions de travail et d’hébergement indignes », a ajouté le parquet, qui a requis leur placement en détention provisoire. Selon l’autorité judiciaire, ce réseau recrutait les travailleurs depuis la Roumanie, les transportait en Gironde et les employait dans les vignes pour « un salaire dérisoire ». Depuis septembre 2022, « plusieurs dizaines de victimes », dont un mineur de 14 ans et toutes de nationalité roumaine, ont déposé plainte, dénonçant notamment « des conditions d’hébergement indignes, des brimades et diverses privations ». Le nombre de plaintes émanant de « personnes exploitées » dans le milieu viticole est « en augmentation ces dernières années », a souligné le parquet de Libourne auprès de l’AFP.

 

Fraude au travail détaché : condamnation confirmée en France pour Terra Fecundis

La cour d’appel de Nîmes a confirmé le 12 octobre une amende de 375.000 euros infligée à la société espagnole Terra Fecundis, qui envoyait des travailleurs majoritairement équatoriens dans des exploitations agricoles du sud de la France, pour violation des règles européennes du travail détaché. Appelée à se prononcer sur une décision rendue en mars 2022 par le tribunal correctionnel de Nîmes, la cour d’appel a également confirmé à l’encontre de Terra Fecundis, aujourd’hui rebaptisée Work for All, une « interdiction, à titre définitif, d’exercice de l’activité de travail temporaire en France ». La cour a estimé que le système mis en place par l’entreprise espagnole avait eu des « conséquences évidentes en termes de concurrence déloyale et au regard de la protection des travailleurs ». Terra Fecundis avait fait appel de sa condamnation, avançant qu’elle était une « entreprise de droit espagnol exerçant son activité en Espagne » et qu’elle avait le droit de détacher des travailleurs en France sans les affilier au système français de sécurité sociale. La procédure européenne du détachement permet aux entreprises de faire travailler du personnel à l’étranger, mais uniquement pour des missions limitées dans le temps, ce qui n’était pas le cas des travailleurs embauchés par Terra Fecundis.

 

RSA : une PPL pour le conditionner à la participation aux travaux agricoles saisonniers

Déposée le 12 octobre, la proposition de loi de la députée Valérie Bazin-Malgras (LR, Aube) et plusieurs de ses collègues propose de conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à la participation active aux vendanges et récoltes agricoles saisonnières : « Conditionner le RSA à la participation à ces activités encourage les bénéficiaires à contribuer à l’économie locale et à soutenir ces activités vitales à notre balance commerciale, déjà en déficit. On encourage les bénéficiaires à se réinsérer progressivement sur le marché du travail, réduisant ainsi leur dépendance aux prestations sociales à long terme », est-il expliqué dans l’exposé des motifs. Le projet de loi propose de modifier l’article L. 262‑35 du code de l’action sociale et des familles en étendant l’obligation de conclure des contrats entre « le département, le bénéficiaire et toutes les personnes orientées vers un organisme participant au service public, y compris ceux orientés vers Pôle emploi et insérant dans ces contrats la réalisation de missions obligatoires ». La nature et les modalités du contrat seraient encadrées par décret.

 

Cotisations agricoles : une proposition de loi pour modifier le calcul de l’annualisation

Une proposition de loi du député Jean-Pierre Taite (LR, Loire) et plusieurs autres députés, déposée le 12 octobre, vise à modifier la règle de calcul de l’annualisation des cotisations agricoles. Dans l’exposé des motifs, il est expliqué que « la situation des chefs d’exploitation est appréciée au 1er janvier de l’année civile au titre de laquelle elles sont dues. Cette règle conduit à exonérer de cotisations pour la première année en cas d’installation postérieure au 1er janvier. Ainsi, pour une installation en cours d’année, les cotisations ne sont dues qu’à compter de l’année suivante ». Mais, à l’inverse, les exploitants agricoles sont redevables de la totalité des cotisations lors de l’année de cessation d’activité. « L’application de cette règle crée donc un profond décalage avec les réalités d’aujourd’hui. Ce principe, qui n’existe dans aucun autre régime de protection sociale, alourdit les charges sociales au moment de la cessation d’activité. Elle pénalise les départs en cours d’année », expliquent les députés. La proposition a pour objet de modifier les dispositions issues de l’article L. 731‑57 du code rural et d’instaurer un mode de calcul des cotisations sociales au prorata temporis (fraction de l’année considérée comprise entre le 1er janvier et la date effective d’arrêt) en cas de cessation d’activité de l’exploitant agricole.

 

Chambres d’agriculture / intrusions : les amendements au PLF adoptés en commission

Les députés ont rejeté dans la nuit du 13 au 14 octobre en commission le volet recettes du projet de budget 2024, avant les débats dans l’hémicycle mardi. Ce scénario pourrait aboutir à l’utilisation du 49.3, qui permet au gouvernement de choisir quels amendements il garde ou rejette. Parmi ceux adoptés, des amendements Renaissance et RN visent à relever le financement des chambres d’agriculture. Il s’agit de ne plus limiter à 3 % par an la hausse du plafond de la TATFNB mais de l’actualiser annuellement. Des amendements LR et Horizons visent à exclure plus largement du bénéfice de certaines réductions d’impôts les dons aux associations dont les adhérents sont reconnus coupables d’actes de malveillance envers les agriculteurs. Il s’agit de faire rentrer dans la liste des infractions visées : l’entrave aux conditions de travail et à l’activité économique par discrimination, l’introduction dans le domicile d’autrui, le montage réalisé avec les paroles ou l’image d’une personne sans son consentement, le fait de « squatter » un terrain appartenant à autrui, la destruction ou la menace de la destruction d’un bien par l’emploi d’un engin explosif ou incendiaire, la communication ou la divulgation de fausses informations dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise ou encore la provocation à commission d’infractions par tout moyen de communication, ainsi que la diffamation.

 

Bovins/MHE : premier cas en Suisse, zone réglementée dans des départements limitrophes

La maladie hémorragique épizootique (MHE), qui affecte principalement les bovins, continue de progresser en France, avec 453 foyers recensés dans des élevages, selon le dernier bilan publié le 13 octobre par le ministère de l’Agriculture, qui précise qu’un premier foyer a été récemment détecté en Suisse. À la date du 12 octobre, 453 foyers de cette maladie, qui n’infecte pas les humains, ont été recensés dans des élevages du sud-ouest du pays, dans les départements suivants : Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Gers, Landes, Ariège. Dans son précédent bilan, publié le 6 octobre, le ministère faisait état de 53 foyers. « En Europe, la Suisse a enregistré durant la semaine du 9 octobre son premier foyer de MHE à proximité de Berne », a indiqué le 13 octobre le ministère, précisant que la zone réglementée de 150 km établie autour de ce foyer s’étendait « au-delà des frontières de la Suisse », touchant « plusieurs départements français » limitrophes.

 

Peste porcine africaine : bientôt un troisième vaccin au Vietnam (presse)

Le laboratoire vietnamien Dabaco a annoncé avoir « développé avec succès » son vaccin contre la peste porcine africaine (PPA), apprend-on sur le site spécialisé Pig Progress le 13 octobre. Baptisé Dacovac-ASF2, ce vaccin atténué lyophilisé a été testé sur 200 cochons âgés de quatre et huit semaines, avec un « taux d’efficacité de 80 % à 100 % ». D’après des résultats préliminaires, les animaux ont produit des anticorps contre le virus de la PPA 28 jours après la vaccination. Les tests pour la procédure d’enregistrement sont encore en cours, et « les étapes d’inspection sur le terrain devraient être terminées début novembre », précise Pig Progress. Le fabricant vise une production au « quatrième trimestre 2023 », affirmant être parvenu « aux deux tiers du chemin » : il reste à élaborer un scénario de vaccination, à tester l’efficacité sur différentes classes d’âge et à proposer des protocoles pour les différents types d’animaux. Le Dacovac pourrait être le troisième vaccin vietnamien contre la PPA, le pays ayant récemment autorisé deux autres produits. En Europe (au sens géographique), la maladie est présente dans une vingtaine de pays ; elle progresse notamment en Suède et en Italie, où quelque 35 000 porcs ont été abattus en Lombardie, première région de production.

 

Foncier : une PPL pour imposer un diagnostic de « santé des sols » à chaque transaction

Plusieurs députés, dont Richard Ramos (Modem), Sandrine Le Feur (Renaissance) et Dominique Potier (PS), ont déposé le 13 octobre une proposition de loi visant à instaurer un diagnostic obligatoire « de la santé des sols » des terrains agricoles, naturels et forestiers. Ce diagnostic serait rendu obligatoire « pour toutes les cessions ou mise à bail de parcelles situées dans les zones agricoles, forestières ou naturelles ». Et les données seraient « transmises, compilées et analysées » par l’Ademe afin « d’établir un atlas ». Les auteurs demandent également un rapport du gouvernement dans les six mois pour évaluer l’incidence financière de cette mesure. Depuis 2020, la société Genesis (ex-Greenback) propose une notation de santé des sols. Au moment de son lancement, la directrice scientifique adjointe à l’environnement de l’Inrae Chantal Gascuel avait émis des réserves sur le projet : « On sait aujourd’hui qualifier les propriétés des sols, mais les recherches sont en cours pour qualifier les fonctions qu’ils remplissent ». Elle rappelait qu'« à l’échelle d’une parcelle, les estimations [étaient] encore très incertaines », et qu’un « grand chantier [était] en cours pour aller plus en finesse d’échelle ».

 

Sécheresse : recharge des nappes très « incertaine » en octobre, selon le BRGM

Les nappes phréatiques françaises continuent de souffrir des températures douces de ce début d’automne et de pluies déficitaires, rapporte le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans un communiqué de presse du 12 octobre. Au 1er octobre, 66 % des nappes étaient sous les normales en France métropolitaine, soit une dégradation de 4 % depuis le mois d’août, selon l’institut de recherche. Les déficits sont particulièrement marqués sur le pourtour méditerranéen, le corridor Rhône-Saône, et le sud de l’Alsace. Le mois de septembre marque habituellement le début de la reprise de la recharge, avec la survenue des premières précipitations importantes et la chute des températures. Or, la part des pluies infiltrées en profondeur reste faible en raison de pluies insuffisantes et d’épisodes orageux localisés et intenses favorisant le ruissellement, s’inquiète le BRGM. Et d’ajouter que la végétation est « encore active » en raison de températures élevées, et qu’elle consomme donc une partie de l’eau infiltrée. Aussi, le début de la période de recharge et la mise en dormance de la végétation restent « très incertains » pour le mois d’octobre. L’année 2024 est déjà en « risque de tension » dans des secteurs tels que l’axe Loire-Allier et le pourtour méditerranéen en cas de faible recharge hivernale.

 

Cyber-attaques : la coopérative céréalière Scara « perturbée », les silos « épargnés »

Dans un communiqué paru le 13 octobre, la coopérative céréalière Scara annonce qu’elle a été la cible, le 21 septembre, d’une « cyber-attaque ransomware ou rançongiciel », perpétrée par un groupe de pirates informatiques connu sous le nom de No Escape. L’attaque « perturbe encore notre activité » mais la coopérative tient « à rassurer [ses] parties prenantes » et indique que ses « activités des silos n’ont pas été impactées ». Elle espère « un rétablissement complet dans les prochaines semaines ». Dans une note parue au printemps, le maréchal des logis-chef Stéphane Mortier rapportait que l’agroalimentaire européen et américain ont récemment fait l’objet d’une vague d’attaques depuis 2020, avec treize coopératives ou industries agricoles et agroalimentaires, dont AGCO au printemps 2022. Pour l’expert du ministère de l’Intérieur, l’agriculture est devenue « un secteur stratégique exposé à la cybercriminalité ». Dans leur rapport paru en 2019, trois services fédéraux américains, l’USDA (agriculture), le FBI et le DHS (renseignement) prévenaient que les nouvelles technologies exposaient le secteur agricole à de nouvelles menaces, contre lesquelles il était souvent mal protégé, et dont il prend encore mal la mesure.

 

Céréales : la Russie prête à en exporter de grandes quantités, assure Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a assuré le 13 octobre que la Russie conservait un « potentiel très élevé » d’exportations de céréales malgré les sanctions occidentales prises pour punir l’attaque contre l’Ukraine de février 2022. « L’année dernière, comme vous le savez, nous avons eu une récolte record et historique de 158 millions de tonnes. Cette année, elle sera aussi très grande, avec déjà plus de 130 millions », a-t-il déclaré lors d’un sommet réunissant plusieurs dirigeants de la Communauté des États Indépendants (CEI), une alliance d’ex-républiques soviétiques, à Bichkek, au Kirghizstan. Avec des exportations de céréales qui dépasseront les 50 à 60 Mt, la Russie gardera probablement « sa place de premier exportateur mondial de blé », souligne le président russe. Début septembre, il avait annoncé que la Russie livrerait des céréales gratuites à six pays africains « dans les prochaines semaines ». Parallèlement, la Russie affirme que l’exportation sur le marché international de ses produits agricoles et de ses engrais est entravée par les sanctions occidentales. C’est pourquoi, le Kremlin a quitté en juillet l’accord céréalier négocié sous l’égide de la Turquie et de l’ONU à l’été 2022, et qui visait à permettre les exportations céréalières via les ports ukrainiens sur la mer Noire.

 

Engrais/pollution de l’air : environ 250 manifestants à Saint-Nazaire : contre l’usine Yara

Environ 250 personnes ont manifesté le 14 octobre à Saint-Nazaire pour réclamer la suspension administrative de l’usine d’engrais chimiques Yara de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) qu’ils accusent de polluer, a constaté une vidéaste de l’AFP. « Yara pollueur, État complice » ou « Yara dégage, on est en rage », ont scandé des manifestants devant la mairie et la sous-préfecture, qui ont également déployé une banderole « Pourquoi tant de cancers dans l’estuaire ? » L’usine Yara de Montoir-de-Bretagne, classée Seveso "seuil haut", est régulièrement mise en cause pour des non-conformités, notamment en matière de rejets atmosphériques. Le fabricant norvégien d’engrais industriels, qui compte plus de 17.000 employés dans plus de 60 pays, avait été sommé en juin de payer une amende de 519.900 euros, en raison de rejets trop importants de poussières dans l’atmosphère de son usine de Loire-Atlantique. L’amende correspondait à la liquidation partielle d’une astreinte administrative journalière prise à l’encontre de Yara France en juin 2020. L’État lui a adressé plusieurs mises en demeure, dont la première remonte à 2011.

 

Agrumes : l’État détaille le financement de la lutte contre l’Aleurode épineux

Dans un arrêté paru le 15 octobre, le ministère de l’Agriculture fixe les conditions de participation de l’État aux frais occasionnés par la lutte contre l’Aleurode épineux du citronnier (Aleurocanthus spiniferus), une espèce d’insecte envahissante apparue pour la première fois en France au mois de juin, et considérée comme organisme de quarantaine dans l’Union européenne, du fait de sa dangerosité, notamment pour la production d’agrumes. Le ministère dresse la liste des opérations qui peuvent être imposées et indemnisées par l’État (taille, incinération, mise en sac hermétique, désinsectisation…) Originaire du Sud-Est de l’Asie, l’aleurode épineux du citronnier s’attaque « à un grand nombre d’espèces végétales », dont les vignes et les pommiers/poiriers. Il a été détecté pour la première fois Europe en Italie à partir de 2008 en Italie. En France, il a été repéré en juin dans le Gard et l’Hérault.

 

Cantines : la « Coalition mondiale pour l’alimentation scolaire » se réunit à Paris, mercredi et jeudi

La première réunion de la « Coalition mondiale pour l’alimentation scolaire » se tiendra à Paris, les 18 et 19 octobre, avec pour objectif que « d’ici 2030 l’ensemble des enfants dans le monde ait accès à un repas scolaire par jour », a indiqué l’Élysée à la presse. Plus de 90 pays sont membres de cette initiative lancée en 2021 par la France et la Finlande à la demande du Programme alimentaire mondial. « Dans beaucoup de milieux modestes, de familles défavorisées, la cantine scolaire est le repas sain, nutritif et [on] sait aujourd’hui que l’alimentation est l’un des éléments de prévention les plus efficaces en matière de santé », affirme le cabinet du président de la République. L’accès à un repas est aussi « une incitation pour que les familles envoient leurs enfants à l’école », notamment les petites filles, insiste l’Élysée. En France et dans le monde, la restauration scolaire crée également « des emplois, des filières durables, locales, en permettant à des producteurs de trouver un débouché pérenne ». Le premier objectif de la coalition était de retrouver le nombre de repas servis d’avant la pandémie de Covid-19. Ce cap « a été atteint et même dépassé », se félicite l’Élysée. Près de 420 millions (M) de repas sont servis dans les cantines scolaires du monde entier, contre 390M avant la pandémie.