Loisirs
Adeline Commerçon, postulante à Miss France agricole

Frédéric RENAUD
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On peut être jeune, blonde, mignonne et avoir un métier physique. C’est le sens de la candidature d’Adeline Commerçon, jeune éleveuse de chevaux installée à Saint-Huruge, dans un Gaec familial, qui souhaite profiter de l’occasion pour parler de son métier avec d’autres gens et d’assurer la promotion de ses activités équines.

Adeline Commerçon, postulante à Miss France agricole

« Le concours Miss France Agricole, je l’ai connu par les réseaux sociaux », dévoile Adeline Commerçon, 25 ans, de Saint-Huruge. « J’ai trouvé l’idée sympa, plus complète que l’habituel concours des Miss. Et j’ai décidé de m’y engager avec un double objectif, assurer la promotion du métier et aussi faire connaître les activités de mon "Écurie des Rêveries". »

Pour commencer, Adeline doit accumuler des soutiens, des "likes", sur les réseaux sociaux, pour que son profil soit retenu dans les catégories de genre et d’âge. Sa promotion, elle l’assure « auprès de mon cercle relationnel, du club de foot où je joue en seniors femmes. Je discute aussi beaucoup avec les personnes qui me contactent sur les réseaux sociaux, qui m’encouragent ou qui m’interrogent sur les besoins des chevaux » décrit-elle avant de signaler « qu’elle s’oblige à sortir de sa zone de confort ». Dans ce cadre, elle réalise « des shootings (1) qui m’ont permis de prendre confiance en moi. »

L’agriculture, un choix de vie

La promotion du métier, elle souhaite l’assurer pour répondre à ceux qui ont des positions tranchées, comme « c’est chouette ce métier » ou « c’est pénible l’agriculture ». Car à ses yeux, « un agriculteur est quelqu’un qui est touché par l’environnement et les animaux, qui est connecté à la nature. Sa vocation, c’est d’œuvrer en fonction de la météo, du soleil, en fonction de l’état de ses animaux ». Car c’est un travail permanent, « 365 jours par an. Il ne faut pas se lancer en pressentant que ce sera pénible. Quand je vais faire le tour de mes chevaux, ce n’est pas une corvée ; c’est un choix de vie, une façon de penser. Sans s’isoler dans sa ferme, en restant connecté au reste du monde ».

Car l’agriculture, c’est un métier en phase avec les aspirations de la jeune femme qui a « aussi travaillé à la chaîne (en entreprise), pour des petits boulots avant de m’installer. Une expérience à oublier, qui ne prend pas en compte la réalité de la vie, qui change tout le temps. »

Adeline s’est installée 3 ans plus tôt, en Gaec avec son père et son frère. Elle a apporté une nouvelle activité, l’Écurie des Rêveries, à l’exploitation familiale existante, basée sur les élevages ovin et bovin allaitant, où elle donne des « coups de main » pour l’alimentation, les médailles et les soins. « Je m’occupe surtout d’une quinzaine de chevaux, que j’élève ou que je prends en pension. Je les fais aussi travailler, notamment avec le débourrage, et j’enseigne la relation avec le cheval, pour permettre aux apprenants de se connecter à eux-mêmes et aux chevaux. Car le cheval est un animal charismatique, mais indépendant. C’est un bon support pour toucher l’humain, parce qu’il est sensible et expressif ».

Adeline a cessé les cours classiques d’équitation, « parce que ça revient à "consommer du cheval" », estime-t-elle. Le bien-être animal la préoccupe : « que veulent les chevaux ? vivre dans un box à l’année ? » La jeune femme travaille également comme conseillère de beauté pour la marque Body Natura. « C’est une continuité de cette activité de connexion au cheval », poursuit Adeline Commerçon, qui avoue « rechercher en permanence des équilibres, dans mon activité professionnelle comme dans ma maison. »

Son cadre de travail

L’exploitation d’Adeline : 7 hectares de prairie, une carrière de sable, en partie avec un abri. Une équipiste (2) d’un kilomètre de long avec un système de pâturages tournants.

15 chevaux, à elle ou en écurie de propriétaires. Un étalon pour constituer son troupeau de reproducteurs.

L’exploitation familiale : 500 hectares, 1.000 bovins pour l’engraissement et la vente de reproducteurs, avec plusieurs races présentes. 350 vêlages par an.

(1) Un "shooting" est une séance pendant laquelle un modèle est photographié autour d'un thème défini par un photographe professionnel.

(2) L'équipiste est un grand couloir où les chevaux trouvent des points ressources : grattoir, minéraux, eau.