Au plus près des animaux

« Sur les zones humides qui nous entourent, seules des vaches très rustiques peuvent s’adapter. La plupart de nos aurochs sont nés sur place et ne connaissent que ce milieu. », explique Aline Heimlich. « Les autres animaux ne supporteraient pas d’avoir les pieds dans l’eau et de l’herbe très pauvre ». Elle et son époux Jean-Philippe ont repris la ferme des aurochs en 2008 pour contribuer à la préservation des tourbières, milieu naturel humide et fragile, en y faisant paitre de grands herbivores primitifs.

Aujourd’hui, le parc héberge deux-cent-quarante animaux de plus d’une trentaine d’espèces. La promenade pédagogique, longue d’un kilomètre débute par l’enclos des alpagas, chèvres naines et moutons noirs, le bien-nommé « enclos des câlins », et se termine par les pâtures des grands herbivores, en passant par une mini-ferme ou les petits animaux, poneys et autres lamas attendent des caresses. Les visiteurs côtoient au plus près les pensionnaires, en traversant certains enclos, comme ceux des daims et des wallabies. Des sacs de nourriture adaptée sont disponibles à l’accueil.

« Dans la nature, il n’y a pas de cloisons, les animaux partagent les mêmes espaces, nous avons recréé cette mixité pour enrichir le milieu naturel des animaux. », précise Aline. Par exemple, les bisons d’Amérique vivent surprenamment avec des chiens-loups. Au parc du Hérisson, les chevaux ont la vie belle.  Comme ils vivent en troupeau, ils sont très calmes et sociables.  « Certains sortent la nuit », raconte Aline. « Tous les soirs, ils s’élancent seuls pour rejoindre leur pré et reviennent le matin à l’écurie. Leur arrivée, tumultueuse, se fait dans un concert de hennissements. » La plupart des pensionnaires sont nés sur place. Il n’est pas rare d’apercevoir des mamans kangourous avec leur bébé dans la poche, des petits lamas ou de jeunes chevreaux. Le parc pratique aussi des échanges avec d’autres zoos et participe à un programme de sauvegarde des bisons européens, espèces en voie de disparition, en hébergeant deux mâles reproducteurs. La nuit, tout ce petit monde est protégé des prédateurs par des patous, chiens de montagne des Pyrénées.

Ateliers insolites

Ancienne enseignante, Aline est restée intéressée par l’aspect pédagogique. Des matinées soigneur, à partir de 10 ans, sont organisées pour approcher les animaux de manière privilégiée. « Nous avons aussi mis en place des camps soigneur pour une immersion complète dans le parc », raconte l’éleveuse. « Durant une semaine, les adolescents dorment en tipi ou en roulotte. Ils assistent aux soins et s’initient à la fauconnerie, à l’agility et à la voltige à cheval. Nous leur montrons la réalité du métier et du terrain en vue de leur orientation et combattons les images véhiculées par la télé-réalité et ses scénarios écrits d’avance. »

L’école d’équitation, en plus des randonnées, propose des stages insolites pour s’initier au tir à l’arc ou à la fauconnerie à cheval, à la voltige, à l’art des « chuchoteurs » pour danser avec les équidés, etc.

Une ferme-auberge permet de déguster les produits du parc préparés par Jean-Philippe : civet de highland cattle ou d’aurochs, et occasionnellement de bisons (selon les abattages). Toutes les viandes sont bio et l’auberge travaille avec d’autres producteurs de proximité, pour le pain, le vin et le comté. Le parc propose aussi un service de restauration rapide pour gouter leurs viandes.

Pour faire durer le plaisir, il est possible de dormir sur place : le parc dispose de chambres d’hôtes et d’hébergements insolites : roulottes au bord du lac, tipis et tente de chercheurs d’or canadien.

Sébastien CLOSA

(source : © Magazine Saveurs gourmandes du Jura - 2022 - Photo : ©D.R.)