Presse agricole départementale
Syndicat national de la presse agricole et rurale (SNPAR) « Nous sommes les médias des territoires »

Jean-Michel Hell, Paysan du Haut-Rhin
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Le syndicat national de la presse agricole et rurale (SNPAR) a reçu mardi 28 novembre des élus, députés et sénateurs, à l’Hôtel de la Questure à Paris. La rencontre avait pour objectif de leur présenter une nouvelle campagne de communication qui vise à rappeler que la presse agricole et rurale est celle des zones blanches, celle des derniers kilomètres effectués par le facteur.

Syndicat national de la presse agricole et rurale (SNPAR) « Nous sommes les médias des territoires »
Le député de Dordogne Jean-Pierre Cubertafon (au micro) a accueilli les élus et les représentants de la presse agricole présents. Crédits : Jean-Michel Hell

Le SNPAR rassemble l’ensemble des éditeurs de presse agricole, rural et cynégétique. Cette presse couvre 100 % du territoire national via 128 titres départementaux, régionaux et nationaux, et rassemble 450 journalistes professionnels de terrain. Elle diffuse 28 millions d’exemplaires chaque année à ses 650.000 abonnés.

« Les journaux de la presse agricole, rurale et cynégétique sont présents partout, à commencer par les plus petits corps de fermes. Nous avons besoin de cette presse de terrain qui reste présente dans des endroits où la population isolée s’estime souvent oubliée. Ses journalistes couvrent une actualité locale, de proximité, quand d’autres cherchent à faire le buzz. Mais cette presse est trop peu connue. Il faut y remédier et c’est l’objet de cette rencontre », explique en préambule Jean-Pierre Cubertafon, député de Dordogne, vice-président de la commission de la défense nationale, à l’initiative de cette rencontre entre les élus et les représentants de la presse agricole.

« Nous traitons en effet de sujets ruraux que nous lisons peu ailleurs. Et pour cause, nos journalistes prennent le temps d'expliquer la réalité de la vie agricole. En revanche, nos médias ne traitent pas des faits divers et de l’actualité sportive. Nous parlons de sécurité alimentaire, d’eau, des pesticides, des entreprises en milieu rural, de la vie dans nos campagnes. Nos journalistes apportent un éclairage avec des enquêtes approfondies et des contenus réalistes. Souvent, nous publions nos articles dans des hebdomadaires de fin de semaine. Nos lecteurs reconnaissent la fiabilité de nos écrits », poursuit Jean Ricateau, président du SNPAR et directeur de publication de Réussir le Périgord.

Une presse de proximité

Les responsables des publications agricoles, rurales et cynégétiques font aussi le constat que cette presse est sinon mal connue, en tout cas fréquemment oubliée par les décideurs publics. Pendant la crise sanitaire du Covid 19, par exemple, il y a eu peu ou pas de campagne de santé publique venue de l’État et de son administration dans les journaux agricoles. C’est la même chose pour les campagnes de prévention en matière de sécurité routière, contre le tabac ou encore l’alcool. Pour les aides directes ou indirectes financières, la presse nationale ou la presse quotidienne régionale est privilégiée. « Nous sommes pourtant une presse de proximité, celle des zones blanches, celle du dernier kilomètre effectué par le facteur. C’est la presse de la campagne, celle des agriculteurs. C’est la dernière presse papier sur les territoires ruraux. C’est une presse sérieuse. Une presse de réflexion. Mais c’est aussi une presse plus vulnérable, car indépendante et souvent oubliée par l’État. Nous devons pourtant faire perdurer nos petites éditions », insiste Jean Ricateau.

Le SNPAR a donc présenté aux députés et sénateurs sa nouvelle campagne de communication, lancée cette année. La dernière datait de 2019. Cette nouvelle version est basée sur trois vidéos. Une première qui rappelle l’histoire de la presse agricole, cette presse des territoires qui va à la rencontre du lecteur le plus éloigné, au fin fond de la ruralité. La seconde explique la chronique de l’information, le parcours de la réunion de rédaction jusqu’au routage final du journal. La troisième présente une presse qui innove et qui explore de nouveaux types de supports comme les podcasts, les vidéos, les réseaux sociaux… « Nous évoluons, car nous nous adaptons à l’évolution de la société. 82 % des agriculteurs s’informent en multisupport : nos journaux traditionnels complétés par les nouveaux médias. La presse agricole, rurale et cynégétique prépare son avenir en restant fidèle à son passé », conclut Jean Ricateau.