Brexit
Le Brexit en débat à Vinexpo

Publié par Cédric Michelin
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Alors que les discussions sur le Brexit entre l’UE et le Royaume-Uni démarrent, les acteurs du commerce des vins et spiritueux des deux côtés de la Manche demandent deux choses : un délai d’au moins cinq ans avant de "basculer" dans le nouveau système et, surtout, de la clarté pendant la transition afin de maintenir le flux d’échanges.

 

Le Brexit en débat à Vinexpo

"Aujourd’hui, les flux commerciaux sont équilibrés, il faut que cela puisse continuer pendant tout le temps de la transition et surtout, que cela soit très clair pour les entreprises", a lancé Miles Beale, directeur général de la Wine and Spirit Trade Association (WSTA) lors d’une conférence à Vinexpo Bordeaux le 20 juin. Quant à la ratification, il l’imagine en trois temps à l’issue d’un processus d’au moins cinq ans : deux ans pour le temps du divorce, puis deux ans pour le temps de la négociation d’un accord "facilitateur des échanges" et, enfin, un an pour s’organiser avant la ratification. L’enjeu est de taille : 25 % des exportations de vins européens se font sur le Royaume-Uni.

Un superbe marché

De son côté, Jean-Marie Barillère, président du Comité européen des entreprises vins (CEEV) renchérit : " On veut effectivement que ce Brexit soit un non-événement, induisant le moins de changement possible dans les flux commerciaux entre l’Europe et nos amis anglais. Le marché anglais est un superbe marché, très mature. C’est clairement la place où il faut être. On ne va donc pas quitter ce marché et on veut continuer à y investir, même si l’incertitude peut conduire à adopter une attitude défensive de limitation des investissements ".

Pour lui, le programme à venir est ambitieux, avec la difficulté majeure qui sera de négocier un accord de libre-échange après avoir établi les règles d’un divorce politique. Sur ce dernier point, il souligne que l’écueil tient surtout au fait que les politiciens espèrent au contraire un effet de choc " pour ne pas donner d’idée à d’autres pays européens ". Quant à Miles Beale, il se veut plus optimiste et dit avoir " bon espoir que nos politiques entendent notre point de vue ", surtout avec les résultats des récentes élections qui ont donné un souffle nouveau à ce grand changement.