Prévention des risques professionnels
Se former dès les études, c'est essentiel !

Catherine Blin et Pauline Kindler (Legta du Morvan)
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Depuis début octobre, les élèves de seconde du Legta du Morvan, dans la Nièvre, ont participé à des formations sur la prévention des risques professionnels, animées par la MSA Bourgogne, notamment.

Se former dès les études,  c'est essentiel !
Les élèves de Seconde PA en train de réaliser différents noeuds. (Crédit photo : Catherine Blin).

Comme tous les ans, la MSA anime une partie des formations (théoriques et pratiques) sur la prévention des risques professionnels auprès des élèves du Legta du Morvan, dans la Nièvre. Le but étant de leur donner les clés pour intervenir en toute sécurité sur les bovins et les équins que ce soit pendant leur stage ou, plus tard, lorsqu’ils seront exploitants, salariés agricoles ou moniteurs d’équitation. Pour mémoire, les formations ont débuté à partir d’octobre et prennent fin au cours de ce mois de janvier.

Les bovins

Afin que ces connaissances soient les plus pertinentes possibles les élèves de seconde en productions animales ont été séparés en fonction de leur spécialité. Pour la partie bovine, les élèves, accompagnés par leur enseignante Catherine Blin, ont assisté aux cours théoriques. Ces derniers étaient animés par Thimothée Delavaud, conseiller en prévention à la MSA Bourgogne, et Pierre Berrechet, formateur à l’Institut de l’élevage. Une fois cette étape terminée, le 27 septembre, le groupe s’est rendu dans l’exploitation de Pierre Ribaillier (à Châtin, près de Château-Chinon, dans l’Est du département), afin de mettre en application pratique les conseils de sécurité préalablement dispensés. Pierre Berrechet a rappelé aux élèves « que les bovins sont des animaux grégaires et l’isolement est un facteur de stress pour eux. De ce fait, il est donc conseillé, lors d’une intervention, de laisser l’animal le moins possible en contact avec ses congénères. Il faut aussi noter que les bovins perçoivent les sons, les odeurs et la luminosité de manière particulière. Afin d’éviter toute difficulté, il est nécessaire d’en tenir compte lors des manipulations ».

Une relation à prendre en compte

À cette occasion, Catherine Blin a évoqué avec les élèves la relation homme-animal comme un élément primordial dans un élevage, notamment pour la réussite technico-économique d’une exploitation. Elle souligne : « Les premiers mois de vie, le sevrage et la mise bas sont des périodes clés pour tisser une relation entre éleveur et animaux. Il faut avoir en tête, par exemple, que le sevrage est le moment le plus stressant pour un veau, il est donc préconisé de passer quelques minutes dans la case avec les jeunes veaux pour établir un contact rassurant ». Lors de la formation pratique, les élèves ont pu revoir les conduites sécuritaires lors de l’approche de l’animal ou encore lors de l’installation d’un licol. Louane, élève de seconde Productions animales, pointe : « Grâce à la pédagogie et les explications prodiguées, j’ai pu aborder les animaux en toute confiance pour la première fois ; n’étant pas du milieu agricole, c’était appréciable. Durant la formation, j'ai appris, notamment, à faire des licols, différents nœuds ainsi qu’à coucher une vache ». Antonin, élève également, poursuit : « Les conseils m’ont permis d’avoir une meilleure approche avec les animaux et d’apprendre de nouveaux nœuds ».

Les équins

Du côté de la spécialité équine, les élèves ont pu assister à trois jours de formation du 11 au 13 octobre sur l’étude du comportement des chevaux, animée par Cécile Roussel, éthologue équin (EquinTsens). Ils étaient accompagnés de Thimothée Delavaud (conseiller en prévention à la MSA Bourgogne) et de leur enseignante, Pauline Kindler. Les matinées furent théoriques avec pour thèmes principaux : les comportements et besoins naturels du cheval, détecter et comprendre les signes de stress de l’animal ainsi que les moments clés de la mise bas et du sevrage. Les après-midi ont pris une tournure plus pratique grâce aux accueils chaleureux de M. Simon aux écuries d’Unpec (à Sommant, près d’Autun, en Saône-et-Loire, le 11 octobre), de Mme Coureault au ranch du P’tit coin de paradis (à Curgy, également en Saône-et-Loire le 12 octobre) et de Mme Perruchot aux Écuries du Chêne (à Château-Chinon, dans la Nièvre, le 13 octobre). Ces différents lieux d’accueil ont permis de diversifier les sujets abordés ainsi que les types d’exercices. Par exemple, des techniques d’apprentissage et de communication pour que le cheval associe le plus positivement possible la présence humaine, tout en privilégiant la sécurité. Mme Roussel a aussi rappelé aux élèves, dans ces mises en pratique, l’importance de l’observation et du bien-être animal. L’enseignante ajoutait, à cette occasion : « Le respect des besoins physiologiques et comportementaux des chevaux est le point de départ d’une meilleure collaboration avec les animaux et permet d’éviter les accidents dans l’exercice de leur activité. Connaître le comportement équin est indispensable pour anticiper au maximum les risques professionnels, dans une filière qui reste encore très accidentogène ».

Pour tous les élèves en productions animales

Durant les semaines suivantes, les élèves ont approfondi tous ensemble ce thème de la sécurité avec d’autres visites. Le 4 octobre, ils se sont rendus au Sommet de l’élevage, à Cournon d'Auvergne, pour découvrir différents matériels de contention. Le lendemain, de retour dans la Nièvre, ils ont visité l’exploitation du Gaec du Passou (Saint-Péreuse), en présence de Magalie Bernard, animatrice du service de remplacement du département. Là, leur a été présenté le Document unique d’évaluation des risques professionnels (Duerp) en situation, en prenant appui sur le Gaec. En parallèle, Mme Gautheron a détaillé le Duerp du Legta du Morvan afin de rappeler que ce document est obligatoire pour toute entreprise ou établissement accueillant du public. Le 6 octobre, ils ont pris la route du Gaec de Velle (Montigny-en-Morvan, toujours dans la Nièvre) afin d’observer la sécurité des stabulations libres ainsi que celle d’un parc de contention muni d’un quai d’embarquement. Franck Séguinier (associé du Gaec), a expliqué son fonctionnement et listé les aides de financement pour ce genre d’outils. Catherine Blin précisait : « De nos jours, cet investissement est indispensable pour intervenir rapidement et en toute sécurité sur les animaux que ce soit pour les interventions sanitaires, la tonte, ou le suivi des performances zootechniques et alimentaires ». Cette visite a également permis aux élèves de découvrir l’agriculture de conservation des sols et l’agroforesterie. Franck Séguinier a su captiver l’attention des élèves par ses explications techniques et économiques détaillées du système de production du Gaec Enfin, cette même classe a pu assister à la journée d’information dédiée aux boiteries le 19 octobre à la Sicafome de Moulins-Engilbert. Le cycle de sensibilisation à la sécurité prendra fin le 17 janvier au sein de l’entreprise nivernaise Ponge, qui fabrique des matériels de contention et des bétaillères à Guipy, au pied du Morvan nivernais.

Pour la spécialité équine, les élèves ont pu visiter divers sites professionnels. (Crédit photo : Pauline Kindler).