Couvert végétal
Un allié précieux à bien choisir

Françoise Thomas
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Parmi les webinaires proposés par le BIVB en lieu et place des traditionnelles journées techniques, il y en avait un concernant les couverts végétaux en vignes évoquant les intérêts et les limites de cette pratique. Depuis plusieurs années maintenant, les couverts végétaux reviennent progressivement dans les vignes. Mais quel couvert choisir et pour quels résultats en attendre ? Voilà un ensemble de questions auxquelles le webinaire a apporté des premiers éléments de réponse.

Un allié précieux à bien choisir
Dans un an désormais la synthèse de l’étude Découveg fournira un maximum de données technico-économiques sur le couvert végétal en fonction des différents mélanges testés et des différents types de parcelles. © BIVB / Aurélien Ibanez

Que l’on soit en grandes cultures ou en viticulture, les objectifs attendus d’un couvert végétal sont globalement les mêmes : effets de couverture végétale et effet engrais verts. Pour la mise en œuvre, les modalités pourront par contre être différentes, les sols n’étant pas les mêmes, ni bien souvent les terrains, les besoins des végétaux, les conduites techniques, etc.

D’où la nécessité d’en savoir plus sur les besoins du vignoble bourguignon dans son contexte pédoclimatique et d’où l’intérêt de l’étude Decouveg menée actuellement et pour une année encore (voir encadré).

Cependant, ce qui reste primordial est bien entendu d’adapter le couvert végétal aux besoins de la vigne. Ainsi les légumineuses (féverole, vesce) aident les ceps les plus faibles à gagner en vigueur et capteront l’azote atmosphérique, quand les crucifères (colza, moutarde, radis) sont appréciées pour la restitution en potasse qu’elles facilitent et pour l’enrichissement du sol en azote qu’elles permettent après destruction. Enfin les graminées (avoine, seigle) sont privilégiées pour limiter le lessivage. Toutes ces familles de végétaux permettent d’améliorer la structuration du sol, plus ou moins profondément.

Un rang sur deux

Au-delà des effets recherchés, le choix de la variété ou des variétés composant le couvert végétal dépendra de plusieurs autres facteurs : la période de semis, l’itinéraire technique, les pratiques. Sans oublier que la réussite de ce couvert sera évidemment conditionnée par la bonne préparation du sol et par la météo.

Sa mise en place, notamment sa largeur, sera à réfléchir en fonction de ses propres outils de destruction. À noter qu’une étude réalisée dans le sud-ouest avec un couvert composé uniquement de féverole a montré l’intérêt de détruire le couvert par broyage puis de procéder à un enfouissement (peu profond) quelques jours plus tard. Cela a garanti d’importantes quantités d’azote disponibles sur plusieurs semaines et à des moments clé pour la croissance de la vigne.

Les différents intervenants techniques du BIVB ont cependant insisté sur l’efficacité prouvée des mélanges car cela permet au couvert végétal de répondre à plusieurs problématiques. Ce mélange se quantifie cependant aussi en fonction de son budget, en sachant qu’il est conseiller de semer le plus dense possible pour éviter toute concurrence d’adventice. Pour une période d’essai, et pour limiter aussi l’investissement, une mise en place un rang sur deux peut être intéressante…

Decouveg : les couverts par le menu

Le projet Decouveg est porté par les chambres d’agriculture de l’Yonne et de Côte-d’Or, le BIVB, le Vinipôle Sud Bourgogne, le Gest et Bio Bourgogne. Lancée en 2020, l’étude va encore durer un an avec pour objectifs de déterminer les effets physique, chimique et biologique de différents types de couverts végétaux sur différents sols. En somme, d’évaluer la faisabilité de la technique et avec quelles mises en œuvre pour quels résultats.
Ainsi, les effets physiques visent à déterminer l’amélioration de la porosité du sol, du développement du maillage racinaire, de l’amélioration de la rétention de l’eau.
L’aspect chimique cherche à évaluer le rôle des couverts dans le recyclage des éléments chimiques.
Enfin, le côté biologique permettra de déterminer "l’effet carburant" du sol.