90 ans des Vignerons des Terres Secrètes
90 ans des Vignerons des Terres Secrètes, « l'âge de raison »

Publié par Cédric Michelin
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1928-2018 : la cave coopérative des Terres Secrètes – née de la fusion des caves de Prissé, Sologny et Verzé – s’apprête à célébrer ses 90 ans le weekend du 28 et 29 avril. Un anniversaire avec des promotions sur les vins, des animations, des métiers de bouche (escargots, chocolats, saucissons, fromages…) et des expositions présentant des documents d’époques (cartes postales, articles de presse…) avec également la présence de la cave partenaire des Hautes Côtes (21).

90 ans des Vignerons des Terres Secrètes, « l'âge de raison »

Début du XXe siècle (1900), la polyculture-élevage est le modèle dominant en Mâconnais. Les fermes familiales ne sont pas encore spécialisées. Difficile à estimer et à imaginer aujourd’hui, le vignoble du Mâconnais est alors majoritairement planté en cépages rouges, pouvant représenter trois quarts des surfaces. Les paysans connaissent des difficultés à vendre mais aussi à produire.

Fondées en 1928, les sociétés coopératives viticoles de Prissé et de Verzé naissent d’un « élan de solidarité et d’entraide » entre vignerons. Il faut imaginer 200 ha de vignes autour de Prissé et 200 ha autour de Verzé. Les conseils d’administrations sont uniquement composés de viticulteurs. Les « filles de la misère » - surnoms d’alors des coopératives - vont regrouper des vignerons pour tenter de "peser" sur les négociations commerciales. Les ventes se font uniquement en vrac aux nombreux négociants locaux (Bichot, Piat, Momessin…). Ce système de vente explique l’emplacement des caves le long des voies ferrées. Aujourd’hui, certaines sont devenues des voies (vertes) touristiques, ce qui est toujours un avantage… Les quais de chargement de la cave à Prissé verront passer les "Michelines" de la  ligne Mâcon-Cluny-Chalon jusqu’en 1969, date de sa fermeture.

1998, la fusion

Très vite, en 1930 à Prissé, la décision est pourtant prise d’investir dans des équipements pour vinifier. Un caviste et une secrétaire sont embauchés dans la foulée. Un premier pas. Pas simple. La production continue d’être vendues en vrac. Au fil des années, des vignerons des communes alentours (Mâcon, Chevagny, La Roche-Vineuse, Hurigny…) viennent grossir les rangs et adhérer à la cave de Prissé. D'autres naissent. La cave de Sologny voit le jour en 1951. « Précurseur » en la matière, la cave de Prissé débute la mise en bouteille et sa commercialisation en nom propre dans les années 1960. La progression des ventes bouteilles se fait « sans force commerciale » réelle, « ni directeur ». Dans le reste du département, l’union de coopératives UCVB permet cette même dynamique. En 1971, l’AOC Saint-Véran née. La cave de Prissé est d’emblée un des principal faiseur de l’appellation. Et le reste toujours aujourd’hui avec 220 ha soit 1/3 des surfaces de l’AOC. En 1993, l’union Blasons de Bourgogne se met en place entre les caves de Buxy, de Bailly-Lapierre et La Chablisienne.

En 1995, de nouvelles idées de regroupement naissent en Mâconnais au sein de la Fédération des caves coopératives de Bourgogne-Jura (FCCBJ). Six caves - Prissé, Verzé, Sologny, Chaintré, Charnay et Vinzelles - entament une réflexion pour adhérer à Blasons de Bourgogne.

Intérêt commun

L’histoire aurait pu être toute autre sans l’intervention d’un… expert comptable ! Le même pour les trois caves PSV. Prissé-Sologny-Verzé vont aller au bout du rapprochement. En 1998, à l’heure de la fusion des caves de Prissé-Sologny-Verzé (PSV), Prissé commercialise un million de cols par an ; 100.000 pour Sologny ; idem pour Verzé.

« La fusion s’est faite en trois ans », se souvient Jean-Paul Delaye, alors président (de 1998 à 2008). Les quelques « réticences » de certains au départ disparaitront en voyant « l’intérêt commun pour réaliser un projet structurant et profiter de l’effet de groupe ». Pour valider les décisions du conseil d’administration, un quorum de 75 % des adhérents est nécessaire. « On frappait à la porte des adhérents pour qu’ils viennent voter », sourit Jean-Paul Delaye. L’aboutissement fut d’arriver à un « même référentiel » pour tous les adhérents avec le « même revenu » par appellation.

Terres Secrètes en 2006

Une autre grande étape l’attendait encore. En 2006, la naissance de la marque Terres Secrètes « a surpris mais ce fut une bonne chose, une bannière commune d’autant qu’aucune des trois caves ne portait le nom d’une appellation qui aurait pu avoir un intérêt commercial », note Michel Barraud, actuel président, depuis 2008. Lors des premiers concours des vins, il était encore possible de voir apparaître dans un même palmarès le nom des trois caves mais « aujourd’hui, la coopérative n’est qu’une », insiste Robert Perrin, vice-président actuel.

Et quelle belle coopérative ! Sur près de 880 ha de vignes AOC, 80 exploitations vivant « du métier de la vigne » (330 porteurs de parts sociales) produisent 5 à 6 millions de bouteilles de vins de Bourgogne selon les années pour un chiffre d’affaires avoisinant 25 millions d’euros. Les ventes directes sont aujourd’hui majoritaires. 300.000 cols sont vendus depuis les deux caveaux. Du pur circuit court. Secteur traditionnel (CHR), grande distribution, grossistes… les ventes en France pèsent pour environ 60 %. La commercialisation se fait soit sous le nom de marque Terres Secrètes soit avec les marques « partagées » tel que Blason de Bourgogne « que nous portons » avec la cave des Hautes-Côtes désormais. Enfin, une part en vrac est vendue à des négociants bourguignons choisis, considérés comme de « véritables partenaires » (Bouchard, Latour, Bichot…).

Transmettre le flambeau

« La cave à 90 ans. Cela peut paraître vieux pour un être humain mais c’est l’âge de raison pour une cave », explique Michel Barraud. Pour expliquer ses propos, il liste tous les « mots » ou concepts contemporains : circuits courts, économie sociale et solidaire, oenotourisme, entreprise libérée, développement durable… « c’est la coopération. Les caves sont modernes ». Les Terres Secrètes ont été la première cave labélisée VDD (Vignerons en Développement Durable) en 2013 pour leur « vision globale » : économie, environnementale et sociétale. « Soit que du bon sens paysan ». Des démarches de progrès allant des vignes (techniques culturales, biodiversité…) à la cave avec les salariés.

« Tous les samedis, dimanches et jours fériés, un vigneron tient le caveau avec les salariés. Au delà, nos coopératives sont gérées par les viticulteurs. On maitrise notre avenir. On maitrise notre commerce : 6 millions cols/an ! », précise bien Michel Barraud. Une implication importante « sans être une contrainte journalière. C’est un confort pour les jeunes s’installant, pour dégager du temps à consacrer à sa famille et aux loisirs », souligne-t-il. Une invitation à s’impliquer dans l’outil coopératif doublé d’une « volonté de transmettre le flambeau », avec notamment la présence d’un groupe Jeunes très actif au sein de la cave. Pas de doute, le centenaire se présente bien…

90 ans des Vignerons des Terres Secrètes, « l'âge de raison »

Début du XXe siècle (1900), la polyculture-élevage est le modèle dominant en Mâconnais. Les fermes familiales ne sont pas encore spécialisées. Difficile à estimer et à imaginer aujourd’hui, le vignoble du Mâconnais est alors majoritairement planté en cépages rouges, pouvant représenter trois quarts des surfaces. Les paysans connaissent des difficultés à vendre mais aussi à produire.

Fondées en 1928, les sociétés coopératives viticoles de Prissé et de Verzé naissent d’un « élan de solidarité et d’entraide » entre vignerons. Il faut imaginer 200 ha de vignes autour de Prissé et 200 ha autour de Verzé. Les conseils d’administrations sont uniquement composés de viticulteurs. Les « filles de la misère » - surnoms d’alors des coopératives - vont regrouper des vignerons pour tenter de "peser" sur les négociations commerciales. Les ventes se font uniquement en vrac aux nombreux négociants locaux (Bichot, Piat, Momessin…). Ce système de vente explique l’emplacement des caves le long des voies ferrées. Aujourd’hui, certaines sont devenues des voies (vertes) touristiques, ce qui est toujours un avantage… Les quais de chargement de la cave à Prissé verront passer les "Michelines" de la  ligne Mâcon-Cluny-Chalon jusqu’en 1969, date de sa fermeture.

1998, la fusion

Très vite, en 1930 à Prissé, la décision est pourtant prise d’investir dans des équipements pour vinifier. Un caviste et une secrétaire sont embauchés dans la foulée. Un premier pas. Pas simple. La production continue d’être vendues en vrac. Au fil des années, des vignerons des communes alentours (Mâcon, Chevagny, La Roche-Vineuse, Hurigny…) viennent grossir les rangs et adhérer à la cave de Prissé. D'autres naissent. La cave de Sologny voit le jour en 1951. « Précurseur » en la matière, la cave de Prissé débute la mise en bouteille et sa commercialisation en nom propre dans les années 1960. La progression des ventes bouteilles se fait « sans force commerciale » réelle, « ni directeur ». Dans le reste du département, l’union de coopératives UCVB permet cette même dynamique. En 1971, l’AOC Saint-Véran née. La cave de Prissé est d’emblée un des principal faiseur de l’appellation. Et le reste toujours aujourd’hui avec 220 ha soit 1/3 des surfaces de l’AOC. En 1993, l’union Blasons de Bourgogne se met en place entre les caves de Buxy, de Bailly-Lapierre et La Chablisienne.

En 1995, de nouvelles idées de regroupement naissent en Mâconnais au sein de la Fédération des caves coopératives de Bourgogne-Jura (FCCBJ). Six caves - Prissé, Verzé, Sologny, Chaintré, Charnay et Vinzelles - entament une réflexion pour adhérer à Blasons de Bourgogne.

Intérêt commun

L’histoire aurait pu être toute autre sans l’intervention d’un… expert comptable ! Le même pour les trois caves PSV. Prissé-Sologny-Verzé vont aller au bout du rapprochement. En 1998, à l’heure de la fusion des caves de Prissé-Sologny-Verzé (PSV), Prissé commercialise un million de cols par an ; 100.000 pour Sologny ; idem pour Verzé.

« La fusion s’est faite en trois ans », se souvient Jean-Paul Delaye, alors président (de 1998 à 2008). Les quelques « réticences » de certains au départ disparaitront en voyant « l’intérêt commun pour réaliser un projet structurant et profiter de l’effet de groupe ». Pour valider les décisions du conseil d’administration, un quorum de 75 % des adhérents est nécessaire. « On frappait à la porte des adhérents pour qu’ils viennent voter », sourit Jean-Paul Delaye. L’aboutissement fut d’arriver à un « même référentiel » pour tous les adhérents avec le « même revenu » par appellation.

Terres Secrètes en 2006

Une autre grande étape l’attendait encore. En 2006, la naissance de la marque Terres Secrètes « a surpris mais ce fut une bonne chose, une bannière commune d’autant qu’aucune des trois caves ne portait le nom d’une appellation qui aurait pu avoir un intérêt commercial », note Michel Barraud, actuel président, depuis 2008. Lors des premiers concours des vins, il était encore possible de voir apparaître dans un même palmarès le nom des trois caves mais « aujourd’hui, la coopérative n’est qu’une », insiste Robert Perrin, vice-président actuel.

Et quelle belle coopérative ! Sur près de 880 ha de vignes AOC, 80 exploitations vivant « du métier de la vigne » (330 porteurs de parts sociales) produisent 5 à 6 millions de bouteilles de vins de Bourgogne selon les années pour un chiffre d’affaires avoisinant 25 millions d’euros. Les ventes directes sont aujourd’hui majoritaires. 300.000 cols sont vendus depuis les deux caveaux. Du pur circuit court. Secteur traditionnel (CHR), grande distribution, grossistes… les ventes en France pèsent pour environ 60 %. La commercialisation se fait soit sous le nom de marque Terres Secrètes soit avec les marques « partagées » tel que Blason de Bourgogne « que nous portons » avec la cave des Hautes-Côtes désormais. Enfin, une part en vrac est vendue à des négociants bourguignons choisis, considérés comme de « véritables partenaires » (Bouchard, Latour, Bichot…).

Transmettre le flambeau

« La cave à 90 ans. Cela peut paraître vieux pour un être humain mais c’est l’âge de raison pour une cave », explique Michel Barraud. Pour expliquer ses propos, il liste tous les « mots » ou concepts contemporains : circuits courts, économie sociale et solidaire, oenotourisme, entreprise libérée, développement durable… « c’est la coopération. Les caves sont modernes ». Les Terres Secrètes ont été la première cave labélisée VDD (Vignerons en Développement Durable) en 2013 pour leur « vision globale » : économie, environnementale et sociétale. « Soit que du bon sens paysan ». Des démarches de progrès allant des vignes (techniques culturales, biodiversité…) à la cave avec les salariés.

« Tous les samedis, dimanches et jours fériés, un vigneron tient le caveau avec les salariés. Au delà, nos coopératives sont gérées par les viticulteurs. On maitrise notre avenir. On maitrise notre commerce : 6 millions cols/an ! », précise bien Michel Barraud. Une implication importante « sans être une contrainte journalière. C’est un confort pour les jeunes s’installant, pour dégager du temps à consacrer à sa famille et aux loisirs », souligne-t-il. Une invitation à s’impliquer dans l’outil coopératif doublé d’une « volonté de transmettre le flambeau », avec notamment la présence d’un groupe Jeunes très actif au sein de la cave. Pas de doute, le centenaire se présente bien…

90 ans des Vignerons des Terres Secrètes, « l'âge de raison »

Début du XXe siècle (1900), la polyculture-élevage est le modèle dominant en Mâconnais. Les fermes familiales ne sont pas encore spécialisées. Difficile à estimer et à imaginer aujourd’hui, le vignoble du Mâconnais est alors majoritairement planté en cépages rouges, pouvant représenter trois quarts des surfaces. Les paysans connaissent des difficultés à vendre mais aussi à produire.

Fondées en 1928, les sociétés coopératives viticoles de Prissé et de Verzé naissent d’un « élan de solidarité et d’entraide » entre vignerons. Il faut imaginer 200 ha de vignes autour de Prissé et 200 ha autour de Verzé. Les conseils d’administrations sont uniquement composés de viticulteurs. Les « filles de la misère » - surnoms d’alors des coopératives - vont regrouper des vignerons pour tenter de "peser" sur les négociations commerciales. Les ventes se font uniquement en vrac aux nombreux négociants locaux (Bichot, Piat, Momessin…). Ce système de vente explique l’emplacement des caves le long des voies ferrées. Aujourd’hui, certaines sont devenues des voies (vertes) touristiques, ce qui est toujours un avantage… Les quais de chargement de la cave à Prissé verront passer les "Michelines" de la  ligne Mâcon-Cluny-Chalon jusqu’en 1969, date de sa fermeture.

1998, la fusion

Très vite, en 1930 à Prissé, la décision est pourtant prise d’investir dans des équipements pour vinifier. Un caviste et une secrétaire sont embauchés dans la foulée. Un premier pas. Pas simple. La production continue d’être vendues en vrac. Au fil des années, des vignerons des communes alentours (Mâcon, Chevagny, La Roche-Vineuse, Hurigny…) viennent grossir les rangs et adhérer à la cave de Prissé. D'autres naissent. La cave de Sologny voit le jour en 1951. « Précurseur » en la matière, la cave de Prissé débute la mise en bouteille et sa commercialisation en nom propre dans les années 1960. La progression des ventes bouteilles se fait « sans force commerciale » réelle, « ni directeur ». Dans le reste du département, l’union de coopératives UCVB permet cette même dynamique. En 1971, l’AOC Saint-Véran née. La cave de Prissé est d’emblée un des principal faiseur de l’appellation. Et le reste toujours aujourd’hui avec 220 ha soit 1/3 des surfaces de l’AOC. En 1993, l’union Blasons de Bourgogne se met en place entre les caves de Buxy, de Bailly-Lapierre et La Chablisienne.

En 1995, de nouvelles idées de regroupement naissent en Mâconnais au sein de la Fédération des caves coopératives de Bourgogne-Jura (FCCBJ). Six caves - Prissé, Verzé, Sologny, Chaintré, Charnay et Vinzelles - entament une réflexion pour adhérer à Blasons de Bourgogne.

Intérêt commun

L’histoire aurait pu être toute autre sans l’intervention d’un… expert comptable ! Le même pour les trois caves PSV. Prissé-Sologny-Verzé vont aller au bout du rapprochement. En 1998, à l’heure de la fusion des caves de Prissé-Sologny-Verzé (PSV), Prissé commercialise un million de cols par an ; 100.000 pour Sologny ; idem pour Verzé.

« La fusion s’est faite en trois ans », se souvient Jean-Paul Delaye, alors président (de 1998 à 2008). Les quelques « réticences » de certains au départ disparaitront en voyant « l’intérêt commun pour réaliser un projet structurant et profiter de l’effet de groupe ». Pour valider les décisions du conseil d’administration, un quorum de 75 % des adhérents est nécessaire. « On frappait à la porte des adhérents pour qu’ils viennent voter », sourit Jean-Paul Delaye. L’aboutissement fut d’arriver à un « même référentiel » pour tous les adhérents avec le « même revenu » par appellation.

Terres Secrètes en 2006

Une autre grande étape l’attendait encore. En 2006, la naissance de la marque Terres Secrètes « a surpris mais ce fut une bonne chose, une bannière commune d’autant qu’aucune des trois caves ne portait le nom d’une appellation qui aurait pu avoir un intérêt commercial », note Michel Barraud, actuel président, depuis 2008. Lors des premiers concours des vins, il était encore possible de voir apparaître dans un même palmarès le nom des trois caves mais « aujourd’hui, la coopérative n’est qu’une », insiste Robert Perrin, vice-président actuel.

Et quelle belle coopérative ! Sur près de 880 ha de vignes AOC, 80 exploitations vivant « du métier de la vigne » (330 porteurs de parts sociales) produisent 5 à 6 millions de bouteilles de vins de Bourgogne selon les années pour un chiffre d’affaires avoisinant 25 millions d’euros. Les ventes directes sont aujourd’hui majoritaires. 300.000 cols sont vendus depuis les deux caveaux. Du pur circuit court. Secteur traditionnel (CHR), grande distribution, grossistes… les ventes en France pèsent pour environ 60 %. La commercialisation se fait soit sous le nom de marque Terres Secrètes soit avec les marques « partagées » tel que Blason de Bourgogne « que nous portons » avec la cave des Hautes-Côtes désormais. Enfin, une part en vrac est vendue à des négociants bourguignons choisis, considérés comme de « véritables partenaires » (Bouchard, Latour, Bichot…).

Transmettre le flambeau

« La cave à 90 ans. Cela peut paraître vieux pour un être humain mais c’est l’âge de raison pour une cave », explique Michel Barraud. Pour expliquer ses propos, il liste tous les « mots » ou concepts contemporains : circuits courts, économie sociale et solidaire, oenotourisme, entreprise libérée, développement durable… « c’est la coopération. Les caves sont modernes ». Les Terres Secrètes ont été la première cave labélisée VDD (Vignerons en Développement Durable) en 2013 pour leur « vision globale » : économie, environnementale et sociétale. « Soit que du bon sens paysan ». Des démarches de progrès allant des vignes (techniques culturales, biodiversité…) à la cave avec les salariés.

« Tous les samedis, dimanches et jours fériés, un vigneron tient le caveau avec les salariés. Au delà, nos coopératives sont gérées par les viticulteurs. On maitrise notre avenir. On maitrise notre commerce : 6 millions cols/an ! », précise bien Michel Barraud. Une implication importante « sans être une contrainte journalière. C’est un confort pour les jeunes s’installant, pour dégager du temps à consacrer à sa famille et aux loisirs », souligne-t-il. Une invitation à s’impliquer dans l’outil coopératif doublé d’une « volonté de transmettre le flambeau », avec notamment la présence d’un groupe Jeunes très actif au sein de la cave. Pas de doute, le centenaire se présente bien…