FDSEA de Saône-et-Loire
Une AG conviviale et pleine de fougue

Cédric Michelin
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Le 11 avril à Saint-Sernin-du-Bois se tenait l’assemblée générale de la FDSEA de Saône-et-Loire. Impossible de tout résumer tellement les rapports d’activité et réflexions étaient nombreux et riches. Le nouveau format, avec buffets le midi et le soir plus festifs, a donné un côté très convivial aux travaux syndicaux.

Une AG conviviale et pleine de fougue

Résumer l’activité de la FDSEA de Saône-et-Loire est impossible. Trop de sujets, trop de missions, trop d’actualités… Surtout, avec ces « mobilisations d’une ampleur jamais vue » cet hiver, commençait Anton Andermatt. Les secrétaires généraux et vice-présidents portaient, comme lui, un t-shirt floqué du slogan : « on marche sur la tête ; fiers de vous nourrir », rappelant la genèse des mobilisations nationales avec l’opération des panneaux communaux retournés.

En vidéos ou en rapports de 5 minutes, les sujets s’enchaînaient pour revenir sur les principaux acquis et les combats encore à mener. Par exemple, du Gaec du Progrès, Denis Nidiau témoignait en vidéo vouloir encore et toujours : « juste vivre de mon travail ». Une revendication pas encore assurée. Dix groupes de travail se réunissent en préfecture toutes les semaines depuis février pour trouver des solutions locale comme nationale. Les haies sont « l’exemple parfait » illustrant la complexification et la suradministration de ce que les agriculteurs savent pourtant pour protéger leurs animaux, pour la biodiversité… et que l’administration rigidifie excessivement. Jean-François Lacroix rajoutait les aléas climatiques pour les « semis administratifs », preuve que les législateurs font « marcher sur la tête » tout le monde. Les Français s’en rendent compte comme avec les inondations dans le Nord. Venu apporter son soutien, le président du Département, André Accary critiquait clairement « les écolos de plateaux TV » ou l’interdiction de curer les fossés, empêchant l’eau de s’évacuer. Pour lui, les agriculteurs sont les vrais protecteurs de la nature.

D’autres sujets sont plus locaux. À commencer par les aides Feader, soi-disant gérées par la Région qui en avait pourtant demandé la compétence. Aucun élu régional n’est venu s’expliquer à Saint-Sernin-du-Bois et le président de la FDSEA, Christian Bajard ou le président du Corel avicole, Louis Accary, ont fustigé « la panne » des services de la Région, la « complexification des dossiers » ou encore les retards « dramatiques » pour les DJA comme pour les PCAE.

La « simplification » se doit donc d’être faite à tous les étages administratifs, pas qu’aux niveaux de l’État ou à l’Europe. « Le Tesa simplifié n’a rien de simple », expliquait par exemple le vigneron Jean-François Trichard. Ce millefeuille administratif généralisé fait peser une « charge mentale insupportable ». La profession réclame l’application du « droit à l’erreur. On n’est pas des truands ». Le pire étant peut-être même de devoir endosser les fautes des prestataires de service étrangers qui ne respecteraient pas le droit du travail français, critique Patrice Fortune. L’Union viticole et les services emplois des FDSEA ayant obtenu par ailleurs que soient classés les métiers de l’agriculture « en tension » ou ayant obtenu le prolongement du TO-DE.

Le scandale de la protection des prédateurs

Mais ce qui est vraiment insupportable est de voir la société protéger les prédateurs et accuser de tueurs ou pollueurs ceux qui les nourrissent. En vidéo, le jeune éleveur, Kylian Comeau racontait comment sa « famille a été choquée » par les attaques de loups à répétition, sans même parler des pertes directes et indirectes. Pour Benoit Regnault, le dossier prédation est un « vrai scandale » avec un plan loup « qui lui assure la sécurité » au détriment de la santé des éleveurs. La profession n’entend plus comptabiliser sagement les victimes – animaux et éleveurs renonçant au métier – mais veut obtenir le droit de « tirer avant attaque ». L’an dernier, 300 moutons ont été tués en Saône-et-Loire, « soit l’équivalent d’une installation ovine par an ! », dénonçait Benoit Regnault.

À la FNSEA, Christophe Chambon porte les revendications des éleveurs prédatés, tout comme 61 autres grandes réclamations nationales. Actuellement, « la mise en application des lois et des décrets ne ruissellent encore pas dans les fermes. A-t-on arrêté trop tôt ? Non, on n’a jamais arrêté de mettre la pression. Après les Ministres, la nouvelle étape arrive sur les amendements des parlementaires dans chaque département ». La section des anciens exploitants continue également son combat pour que la réforme des retraites s’applique rapidement et pas en 2026, regrette Danièle Jaillet la présidente qui pensait pourtant avoir enfin obtenu des avancées majeures. Cela sent aussi l’entourloupe politique du côté de la loi d’orientation agricole et le nouveau président JA71, Maxime Bonnot veut du « bon sens » pour dynamiser les installations. Le président de la chambre, Bernard Lacour rappelait le travail engagé avec les Comcoms avec la chambre d’Agriculture, comme il en va pour tous les pans économiques. Christian Bajard concluait sur la liste FDSEA pour les prochaines élections chambre qui sera justement avec les JA avec toujours pour ambition « d’accompagner tous les agriculteurs et toutes les agricultures de tous nos territoires ».