Marché de Saint-Christophe-en-Brionnais
Le président d’Interbev en visite

Marc Labille
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Pour sa tournée des régions, le nouveau président d’Interbev François Guihard est venu visiter le marché au cadran de Saint-Christophe-en-Brionnais. L’occasion de redécouvrir ce haut lieu du commerce d’animaux qui ne cesse d’évoluer. 

Le président d’Interbev en visite
De gauche à droite : Jean-Pierre Fleury, trésorier d’Interbev BFC ; Julien Bigand, secrétaire général ; Pascal Moine, de la Confédération française de la Boucherie, Charcuterie-Traiteurs ; Guy Tourdias, vice-président d’Interbev BFC ; Jean-François Guihard, président d’Interbev ; Pauline Villebrun, chargée de mission d’Interbev BFC ; Géraldine Henrion, responsable des comités régionaux Interbev ; Caroline Mousseron, directrice d’Interbev BFC ; Yves Largy, président d’Interbev BFC et Marc Pagès, directeur d’Interbev .

Mercredi dernier, le marché de Saint-Christophe-en-Brionnais accueillait la visite du nouveau président d’Interbev Jean-François Guihard. Élu à la présidence de l’interprofession viande en décembre dernier, il poursuivait son tour des comités régionaux. Reçu en Bourgogne Franche-Comté par Yves Largy, président d’Interbev BFC, il était accompagné de son directeur Marc Pagès ainsi que Géraldine Henrion, responsables des comités régionaux Interbev. La visite du célèbre marché de Saint-Christophe était suivie d’une réunion du comité régional en présence du secrétaire général d’Interbev BFC Julien Bigand, du trésorier Jean-Pierre Fleury, du vice-président Guy Tourdias, de Pascal Moine, représentant la Confédération Française de la Boucherie. Étaient également présentes Caroline Mousseron, directrice d’Interbev BFC et Pauline Villebrun, chargée de mission.

En ce jour de marché, le directeur du site Pascal Pierre et deux administrateurs du Cadran Brionnais Guy Mamessier et Pierre Auvolat ont guidé la délégation dans cette découverte d’un lieu emblématique. Comme le rappelait Gérard Péguet, président de l’antenne touristique de Saint-Christophe-en-Brionnais, le marché de Saint-Christophe est le plus ancien en France avec plus de 500 ans d’existence. Dès le XVe siècle, les premiers « foirails » étaient organisés dans la grande rue du village, ancienne allée d’un château seigneurial. C’est au XIXe siècle que le foirail actuel, avec ses fameuses barres et son célèbre mur d’argent, fut construit sur une ancienne prairie acquise par la commune.

100.000 bovins dans les années fastes !

Le marché de Saint-Christophe n’a cessé de prendre de l’ampleur notamment avec le développement de la race charolaise et sa promotion auprès des bassins d’abattage et de consommation de Lyon et Paris. Le Brionnais était alors un pays d’embouche : on y engraissait des bovins achetés maigres au printemps. Le foirail a été couvert à la fin des années 1970 et le marché est devenu hebdomadaire avec l’essor de l’export de broutards vers l’Italie. À la même époque, le Brionnais est devenu naisseur. Dans ses meilleures heures, « le marché de Saint-Christophe accueillait jusqu’à 100.000 bovins par an et entre 2.000 et 4.000 animaux par marché ! », remémore Gérard Péguet. Mais les années 90 ont été celles d’un déclin sans précédent pour cet outil économique de notoriété internationale. L’activité du marché est descendue jusqu’à moins de 30.000 bovins par an jusqu’à ce que cette érosion soit enrayée par la création d’un cadran en 2009.

Déclin enrayé grâce au cadran

C’est la mobilisation de la commune et du territoire qui ont permis ce virage salvateur. Un projet audacieux porté par la communauté de communes de Semur-en-Brionnais devenue propriétaire du marché, lequel est géré par une SAEM (Société anonyme d’économie mixte). Aujourd’hui, l’activité du cadran brionnais s’élève à 52.800 bovins (2021) et chaque marché hebdomadaire voit passer entre 1.000 et 1.100 animaux. Saint-Christophe est le deuxième de France en effectif gros bovins ; le premier en bovins d’embouche – selon les chiffres de la fédération nationale des marchés aux bestiaux. Il comprend trois marchés le mercredi. Le marché au cadran pour l’export (moins de 2 ans) débute à 7 h. À 12 h 15, se tient le marché de bovins de boucherie de gré à gré. L’après-midi, c’est le marché au cadran pour le maigre adulte.

Après avoir atteint plus 61.000 animaux en 2019, l’activité du cadran Brionnais avait chuté en 2020, année pendant laquelle le marché avait été fermé quatre semaines en raison du Covid, rappelle le directeur. En 2021, le volume s’est redressé sans atteindre toutefois le niveau de 2018-2019. La décapitalisation a fait gonfler les ventes de vaches.

En 2021, le marché de Saint-Christophe comptait 600 apporteurs pour 226 acheteurs. Des chiffres importants, faisait valoir Pascal Pierre qui faisait état de 33 départements différents dans la provenance des acheteurs.

L’importance des cotations

Après plusieurs années d’érosion qui l’ont vu atteindre 4.900 bovins de boucherie en 2021, le gré à gré connaît un frémissement en 2022. 1.440 animaux ont été présentés sur le foirail depuis le 1er janvier 2022 soit une hausse de + 31 % par rapport à avril 2021, révélait le directeur. Le maintien du marché de bovins de boucherie fait partie des projets en réflexion pour la SAEM. Les responsables veulent à tout prix le conserver, mais ils entendent le faire évoluer. Sur ce point, devant le président d’Interbev, Pascal Pierre rappelait l’importance des cotations que fournissent les marchés de bestiaux. Des cotations précieuses qui reflètent le marché en France. D’ailleurs, « les cotations de Saint-Christophe sont une des plus consultées du pays », faisait valoir le directeur. Conçu pour 600 places, le marché au cadran est aujourd’hui plus que saturé avec plus de mille animaux chaque mercredi. Des travaux sont d’ores et déjà en cours pour améliorer la sécurité et le confort de travail des bouviers. La question d’une extension se pose. D’autres évolutions sont en réflexion pour mieux répondre aux besoins des opérateurs, confiait Pascal Pierre.

 

Jean-François Guihard : « prendre le pouls des différentes familles de l’interprofession »

Dans le cadre de sa tournée des comités régionaux Interbev, le président d’Interbev Jean-François Guihard est venu s’imprégner « d’un élément caractéristique du territoire », en l’occurrence le marché de Saint-Christophe-en-Brionnais. À l’issue d’une visite guidée au cœur du marché au cadran, Jean-François Guihard disait « avoir appris énormément de choses. C’est tout l’intérêt de ces visites pour connaître toutes les problématiques de la filière ; prendre le pouls des différentes professions, des différentes familles de l’interprofession », confiait le nouveau président d’Interbev. Fils et frère d’éleveur, Jean-François Guihard est artisan boucher dans le Morbihan. Il était déjà venu en Saône-et-Loire dans le cadre du Festival du Bœuf en tant que président de la Confédération Française de la Boucherie, Charcuterie-Traiteurs.