MFR de Mazille
L'assemblée générale de la MFR de Mazille

Frédéric RENAUD
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L’assemblée générale de la MFR de Mazille s’est tenue ce samedi 13 mai. Les administrateurs ont présenté le bilan de l’année 2022, avec des points forts autour des voyages Erasmus et de l’accompagnement des élèves "dys" et ont tracé des perspectives pour l’avenir.

L'assemblée générale de la MFR de Mazille
Lors de l'assemblée générale, des élèves témoignent de leur année passée à la MFR de Mazille. Photo MFR Mazille

Tout en préparant l’avenir de ses élèves, la Maison familiale rurale de Mazille a esquissé quelques projets pour écrire le sien, lors de l’assemblée générale du 13 mai. « Nous allons créer une instance qui réunit les élèves, en lien avec le conseil d’administration de l’association. Nous œuvrons au quotidien pour eux, mais ce serait mieux de les intégrer à notre travail », décrit Aude Prétet, la présidente de l’association de la MFR de Mazille. « Nous voulons aussi développer une coopération avec les maîtres d’apprentissage, qui sont des clés de voûte pour la professionnalisation des jeunes. Nous souhaitons les intégrer davantage au fonctionnement de l’école ».

Les projets ne manquent pas donc, qu’il s’agisse de « continuer nos efforts pour isoler et embellir nos locaux ; solliciter la certification Responsabilité sociétale des organisations (RSO) ; obtenir un réseau Internet performant, avec le raccordement à la fibre optique ; ou organiser le 70e anniversaire de l’association à l’automne prochain », ajoute Aude Prétet.

La MFR de Mazille a accueilli 120 jeunes dans ses locaux en 2022. L’une des grandes nouveautés de l’année a été « le développement de l’accompagnement des enfants "dys", à troubles autistiques et aussi à troubles moteurs », souligne la présidente. « Nous avons développé l’équipe d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), pour aider ces jeunes à obtenir leur diplôme ».

Voyages scolaires à l’étranger

L’autre point marquant, c’est la mobilisation engagée pour maintenir un voyage Erasmus. « Les enfants devaient partir en Pologne, mais le début de la guerre en Ukraine a tout bouleversé. Grâce à l’investissement de M. Drozniak et de Mme Royo, le déplacement a été maintenu », sourit Aude Prétet. « En quelques semaines, le voyage Erasmus s’est détourné en direction de l’Espagne. Ce fut un temps très fort pour les élèves. »

Car ces stages internationaux apportent beaucoup aux jeunes en formation. « Ce sont souvent des élèves qui n’ont jamais pris l’avion, qui ne sont jamais partis à l’étranger et qui n’ont jamais pratiqué une langue étrangère. Pour eux, c’est une formation à 360 degrés », précise Aude Prétet. « Ils rapportent des expériences exceptionnelles, utiles à leur projet professionnel. Ils découvrent d’autres méthodes de travail. Ceux qui apprennent l’agriculture ont découvert à Malaga, où il n’a pas plu pendant un an, des pratiques agricoles qui se sont adaptées à ce nouveau contexte. Les élèves de la section vente ont parlé espagnol et aussi anglais ; ils se rendent compte de l’importance des langues. Ces découvertes leur donnent un élan positif ».

Ces stages Erasmus s’intègrent tout à fait dans la stratégie de formation des MFR : « nous incitons les élèves à s’ouvrir à d’autres dimensions », poursuit la présidente, « ailleurs que dans l’exploitation des parents, pour ceux en formation agricole. Car chaque lieu de stage travaille avec un fonctionnement propre, adapté à son environnement, voire aux choix de l’agriculteur. Nos futurs agriculteurs auront peut-être à se diversifier, à s’adapter à l’évolution de leurs métiers ; il leur faudra être performants pour s’en sortir. »

L’équipe pédagogique de la MFR s’organise alors pour proposer à ses élèves un maximum de visites « pour découvrir les différentes facettes de l’agriculture et de la commercialisation, pour s’initier à d’autres pratiques et éviter de rester figés ! »

Chloé souhaite travailler dans l'élevage caprin
Chloé (2e en partant de la gauche) se prépare à la MFR de Mazille à devenir éleveuse de chèvres.
Emploi - Formation

Chloé souhaite travailler dans l'élevage caprin

Chloé, 14 ans, originaire de Mézériat (Ain), a suivi une classe de troisième, dans l’objectif de devenir un jour, éleveuse de chèvres. Ses parents la suivent dans son idée et lui ont proposé de venir à Mazille pour qu’elle puisse tester en conditions réelles son futur métier.

Quel avenir souhaites-tu ?

Je veux aller en seconde agricole, ici à Mazille, pour travailler ensuite dans l’élevage des chèvres. Après, j’aimerais devenir productrice de lait de chèvres pour faire des fromages. Mes parents ne sont pas du milieu agricole, mais c’est mon rêve depuis que je suis toute petite.

Comment se prépare ce futur métier ?

En troisième, nous faisons des stages en alternance. Mes deux premiers, je les ai effectués dans des exploitations caprines, d’abord avec des animaux en plein air, puis avec des chèvres en stabulation. C’étaient deux élevages pas trop loin de la maison, à Illiat et Neuville-les-Dames. Actuellement, je découvre le travail dans le maraîchage et les cultures. C’est différent de mon projet ; mais je voulais voir d’autres types d’exploitation.

Ça me montre que les agriculteurs ne travaillent pas tous de la même façon, ni avec les mêmes durées, ni aux mêmes moments.

Pourquoi la MFR de Mazille ?

J’aurais pu aller à Bâgé-le-Châtel, comme un cousin. Mais ma maman a de la famille à Château et connaissait la MFR de Charly. Elle a toujours apprécié le cadre et ça a pesé dans notre décision.

Pour toi, est-ce que l’agriculture change ?

En 3e, on en parle un peu, nous avons travaillé sur le développement durable. L’agriculture évolue, devient peu à peu écoresponsable.

Concrètement, ça signifie de continuer à produire en évitant d’impacter l’environnement. Par exemple, on recycle les matières, le plastique ; on réutilise le petit-lait. Dans certaines exploitations où on vend des fromages de chèvre, on demande aux clients d’amener leurs contenants, lorsqu’ils achètent des fromages, pour éviter d’utiliser des sacs plastiques.