Les brèves du 17 mai 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 17 mai 2023

Les brèves du 17 mai 2023

Céréales ukrainiennes : une prorogation de l’accord d’Istanbul en suspens, selon Moscou

« Il reste encore beaucoup de questions sans réponse » avant de prolonger l’accord d’Istanbul relatif aux exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire (conclu en juillet 2022 dans le contexte de la guerre en Ukraine), a déclaré le 16 mai le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Après avoir été reconduite déjà deux fois (en novembre 2022 pour 120 jours et en mars 2023 pour 60 jours), cette initiative doit une nouvelle fois expirer le 18 mai. Depuis le début, la Russie attend que des progrès significatifs soient réalisés concernant l’application formelle du second accord relatif à l’exportation des engrais russes (conclu également en juillet 2022). À cette fin, Moscou appelle les Occidentaux à lever leurs sanctions. Cinq exigences ont notamment été listées pour proroger l’accord notamment la reconnexion au système bancaire international Swift de la banque russe spécialisée dans l’agriculture Rosselkhozbank et l’annulation des entraves pour assurer des navires et accéder aux ports étrangers. De leur côté, les États-Unis et le Royaume-Uni ont encore accusé la Russie d’user de la nourriture « comme arme de guerre ». Malgré des négociations tendues, la Turquie, qui assure la médiation entre la Russie et l’Ukraine, a estimé le 11 mai que l’initiative devrait néanmoins pouvoir être prolongée pour au moins deux mois supplémentaires.

Grandes cultures : sole de maïs grain au plus bas en 2023, tournesol au plus haut

« En 2023, les surfaces de maïs grain sont au plus bas depuis plus de 30 ans, celles de tournesol au plus haut depuis 25 ans », prévoit le service de statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste) dans une note de conjoncture parue le 16 mai. Les surfaces de maïs grain – y compris semences – sont estimées à 1,3 Mha, soit environ 100 000 ha de moins qu’en 2022 et 200 000 ha de moins que la moyenne 2018-2022. « Pour la première fois depuis trente ans, la sole de maïs serait donc en deçà de 1,4 Mha », souligne le ministère. Hormis en Bretagne, où les surfaces seraient en légère hausse de 4 %, la baisse est générale. Elle est particulièrement marquée en Pays de la Loire (-17 %) et en Occitanie (-11 %). Les semis ne sont néanmoins pas terminés : au 1er mai 2023, 59 % des semis étaient réalisés, contre 81 % en 2022, selon le rapport Céré’Obs. Au contraire, les surfaces de tournesol progresseraient de 0,8 % et atteindraient 0,9 Mha. « Un record depuis la fin des années 1990 », selon le ministère, qui précise que les semis de tournesol sont en cours et estimés à 868 milliers d’ha. À l’exception du Sud-Ouest, où les surfaces diminueraient légèrement, toutes les régions voient leurs surfaces de tournesol augmenter (+3 % en région Centre et dans le Grand-Est, +7 % dans les Pays de la Loire).

Autonomie alimentaire de la France : le CGAAER recommande de faciliter le stockage d’intrants

Dans un rapport paru le 12 mai sur la « dépendance des industries agroalimentaires à l’égard des biens et services étrangers », le CGAAER (ministère de l’Agriculture) dépeint une « grande puissance agroalimentaire » qui souffre toutefois de « fragilités intrinsèques » (« manque de compétitivité et innovation ») et de « vulnérabilités externes » (dépendances de l’amont et de l’aval aux intrants et aux énergies, ou liées à la géographie). Pour y remédier, la mesure la plus marquante est une incitation fiscale à la constitution de stocks d’intrants et produits intermédiaires stratégiques, afin de se prémunir de chocs comme ceux connus durant les confinements liés au Covid-19. Par ailleurs, les auteurs proposent de constituer davantage de connaissances, filière par filière. Ils proposent d’améliorer l’appareil statistique et d’établir avec les professionnels une « revue de l’ensemble des filières », d’ici fin 2025. Étudiant par exemple le cas de la volaille de chair dans leur rapport, les auteurs établissent une « analyse rassurante » malgré l’importance des importations, car celles-ci proviennent essentiellement d’Europe. Toutefois, ils mettent en garde sur la tendance de la filière française à creuser ce déficit, qui expose à un risque de « dépendance majeure à échéance de dix ans ».

Bien-être animal : l’Efsa présente ses recommandations pour les vaches laitières et les canards

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a publié le 16 mai deux nouveaux avis sur le bien-être des animaux, le premier sur les vaches laitières et le second sur les canards, oies et cailles. Des espèces pour lesquelles il n’existe aujourd’hui pas de règles spécifiques (contrairement par exemple aux porcs, veaux ou poules pondeuses). Pour les vaches laitières, l’Efsa recommande d’éviter au maximum un hébergement permanent dans des stabulations entravées. Chaque vache devrait avoir accès à un espace intérieur total d’au moins 9 m2, une litière suffisamment épaisse ainsi qu’à des pâturages avec des zones drainées et ombragées, conclut ce travail. Pour les canards et oies, sans se prononcer sur le fond, l’Efsa souligne notamment que les systèmes actuellement utilisés pendant la période de suralimentation pour la production de foie gras devraient être évités car ils entraînent des conséquences importantes sur le bien-être des oiseaux. Ces avis alimenteront les réflexions de la Commission européenne en vue de présenter cet automne une proposition de révision de la législation globale de l’UE sur le bien-être animal.

« Fermes-usines » : une nouvelle carte de Greenpeace, avec la LOA et la directive IED en vue

Greenpeace publie ce 16 mai un nouveau recensement des « fermes usines » montrant que 60 % des bovins, porcs et volailles de France se trouveraient dans des unités définies par l’ONG comme installations ICPE soumises à autorisation. « Entre l’enjeu démographique auquel l’élevage est confronté, la loi d’orientation et d’avenir (LOA) en France, et la directive européenne sur les émissions industrielles (IED), le moment est clé socialement et politiquement pour accélérer la transition », défend Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture. Parmi les demandes de Greenpeace : un moratoire sur les créations et extensions d’ICPE soumises à autorisations, ainsi qu’un système de quotas d’effectifs d’animaux pour déspécialiser les régions. Car les « fermes usines », rappelle l’ONG, restent un phénomène très lié au Grand Ouest : la Bretagne et les Pays-de-Loire accueillent respectivement 50 % et 20 % des 3000 ICPE soumises à autorisation. Faute de moyens, ces installations seraient insuffisamment contrôlées localement, et « les sanctions prononcées dans les mises en demeure ne sont pas appliquées », regrette Estelle Le Guern chez Eaux et Rivières de Bretagne. Tout en soulignant la taille de certaines fermes aux États-Unis ou en Chine, le chercheur Jean-Louis Peyraud (Inrae), confirme que, dans les fermes françaises atteignant 1 million de poules ou 20 000 porcs, « le suivi du bien-être animal peut être difficile, avec des questions sur les effets environnementaux ».

Influenza : premiers cas en faune sauvage au Brésil, premier exportateur mondial

Le ministère brésilien de l’Agriculture et de l’élevage (Mapa) a annoncé le 15 mai avoir détecté les trois premiers cas d’influenza aviaire du pays, sur des oiseaux sauvages. D’après un communiqué (document en portugais), les oiseaux touchés sont des sternes de Cabot (Thalasseus acuflavidus) ; ils ont été trouvés dans l’État côtier d’Espirito Santo (sud-est), sur le littoral atlantique. Il s’agit de la souche H5N1, hautement pathogène. Le ministre de l’Agriculture Carlos Favaroa a « déclaré l’état d’alerte » et annoncé le « renforcement des mesures de biosécurité » dans les élevages, ainsi que « l’intensification » de la communication autour de la maladie. « La notification d’une infection par le virus IAHP chez des oiseaux sauvages n’affecte pas le statut du Brésil en tant que pays indemne d’IAHP », rappellent les autorités. « Les autres pays membres de l’Organisation mondiale de la santé ne devraient pas imposer d’interdictions sur le commerce international des produits avicoles brésiliens », martèle le ministère. Le Brésil est le premier exportateur mondial de viande de poulet, avec plus d’un tiers du marché. Des cas en élevage dans le bassin de production du sud du pays (à 900 km des cas) « pourraient avoir un impact immédiat sur le marché mondial », prévient Nan-Dirk Mulder, analyste à Rabobank.

Influenza aviaire : début des discussions sur le financement de la vaccination

Les filières avicoles et le ministère de l’Agriculture se sont réunis le 16 mai pour « évoquer les modalités de financement de la campagne de vaccination [contre l’influenza aviaire] qui débutera à l’automne », a indiqué le cabinet de Marc Fesneau à la presse le même jour. Les quatre interprofessions présentes* ont demandé « la prise en charge totale du coût du dispositif de vaccination (vaccination et surveillance) par l’État pour la première campagne », indique Jean-Michel Schaeffer, le président d’Anvol, dans le Bulletin de l’interprofession envoyé le 15 mai. Une prise en charge totale « constituerait un garant de réussite de la vaccination », sachant que « les filières ont très peu de moyens pour la financer », appuie Marie-Pierre Pé, la directrice du Cifog (foie gras) auprès d’Agra Presse. « En retour, le ministre attend l’engagement des filières à contribuer aux frais de vaccination de manière mutualisée », ajoute-t-elle. Selon Jean-Michel Schaeffer, « nous n’avons pas de consensus interprofessionnel » sur le mode de financement d’une éventuelle part laissée aux filières. Anvol souhaite que ce surcoût soit « intégré au prix final du produit ». Au Cifog, « nous n’avons pas encore mené suffisamment d’échanges au sein de notre interprofession pour prendre position », estime Marie-Pierre Pé. * Anvol (volailles de chair), CNPO (œuf), Cifog (foie gras) et Interprochasse (gibier)

Influenza : 34 foyers dans le Sud-Ouest, un cordon sanitaire pour protéger la Dordogne

L’influenza aviaire continue sa progression dans le Sud-Ouest, avec 34 foyers confirmés le 16 mai (contre une vingtaine en fin de semaine dernière), selon Marie-Pierre Pé, directrice de l’interprofession du foie gras (Cifog), qui cite des données des Draaf. Le Gers reste le département le plus touché (24 cas), devant les Landes (8) et les Pyrénées-Atlantiques (2). En complément des mesures annoncées par le ministère de l’Agriculture le 12 mai, les professionnels ont instauré une « ligne de démarcation » afin d’éviter la propagation de la maladie vers la Dordogne et le Quercy. Celle-ci court le long de l’autoroute A62 (Bordeaux-Montauban) et de la limite Est du Gers ; y sont interdits « tout flux d’animaux, d’aliment et d’intervenants » de part et d’autre, explique Marie-Pierre Pé. Concernant l’origine de cette flambée qui « a pris tout le monde de court » selon elle, l’hypothèse d’une résurgence à partir des cas hivernaux tient la corde : « Le virus est très similaire à celui retrouvé l’hiver dernier dans le même territoire », note la directrice du Cifog, rappelant que les investigations ne sont pas achevées. « Ce qui est inquiétant, c’est que cela pourrait être le signe d’une endémisation dans le Sud-Ouest, à la manière de ce qu’on a observé dans les Pays de la Loire. »

Biodiversité : des chercheurs pointent l’agriculture dans l’effondrement des oiseaux

L’intensification de l’agriculture est la principale cause du déclin des oiseaux en Europe, qui sont quelque 20 millions à disparaître en moyenne chaque année, concluent des chercheurs dans un article paru le 16 mai dans la revue américaine Pnas. Les scientifiques ont utilisé un jeu de données inédit par son étendue : 37 années d’observations provenant de 20000 sites de suivi écologique dans 28 pays européens, pour 170 espèces. « On trouve une baisse d’un quart de l’abondance des espèces depuis 1980 », a expliqué à l’AFP Vincent Devictor, chercheur au CNRS et coordinateur de l’étude, évoquant la disparition de 20 millions d’oiseaux en moyenne par an. Certains écosystèmes sont plus durement touchés que d’autres, avec une baisse atteignant 57 % pour les oiseaux des milieux agricoles. « L’intensification de l’agriculture, en particulier l’usage des pesticides et des engrais, représente la pression principale », écrivent les scientifiques leur article. Outre l’agriculture, d’autres facteurs liés à l’activité humaine ont aussi des effets sur les populations d’oiseaux, à commencer par le changement climatique. Logiquement celui-ci touche durement les espèces préférant le froid (40 % de déclin), comme la mésange boréale, mais n’épargne pas non plus les espèces amatrices de chaleur (18 % de déclin).

PPL Compétitivité : début de l’examen au Sénat, Fesneau en désaccord sur l’Anses

L’examen de la proposition de loi « pour un choc de compétitivité de la ferme France » en plénière au Sénat a commencé, le 16 mai en milieu d’après-midi, en présence du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Le représentant du gouvernement juge que le débat ouvert par les sénateurs est « utile » en amont du travail sur le projet de loi d’orientation agricole (PLOA). Le texte du gouvernement « aura vocation à élargir encore le spectre des sujets dont nous aurons à débattre aujourd’hui », a-t-il déclaré en séance. Interrogé au micro de RMC le matin même, Marc Fesneau a cependant exprimé son « désaccord avec le Sénat » au sujet de l’Anses. L’article 13 donne la possibilité au ministre de l’Agriculture de suspendre temporairement une décision de l’agence lorsqu’elle n’est pas synchronisée avec les autres États membres de l’Union européenne et qu’il n’existe pas d’alternative efficiente. Le locataire de la rue de Varenne estime que « remettre en cause l’Anses dans ses fondements » serait « une erreur ». Il rappelle la volonté du gouvernement de « réduction de l’usage des produits phytosanitaires ». Une motion de rejet préalable, déposée par les sénateurs écologistes et soutenue par le groupe socialiste, a été rejetée à l’ouverture des débats au Sénat.

Victimes des pesticides : un rapport parlementaire appelle à consolider le FIVP

Créé en 2020, le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) semble répondre aux premières attentes, selon un rapport d’évaluation produit par le député Paul Christophe (Horizons et apparentés, Nord) dans le cadre du Printemps social de l’évaluation à l’Assemblée nationale. D’après le rapport qui devait être présenté en commission des affaires sociales dans la soirée du 16 mai, et qu’Agra Presse a pu consulter, le nombre de demandes d’indemnisation « a été multiplié par trois en trois ans » pour atteindre « 650 dossiers en 2022 ». Les demandes proviennent « majoritairement des exploitants agricoles » tandis que celles pour le compte d’enfants exposés aux pesticides pendant la période prénatale « demeurent très marginales (une dizaine) ». Le rapporteur constate cependant que le FIVP « reste encore largement méconnu », tant de ses potentiels bénéficiaires que des professionnels de santé, et estime « indispensable » de renforcer la communication sur le dispositif. Il alerte sur un possible « effet ciseau » à mesure que le recours au FIVP monte en puissance. Enfin, il appelle à s’emparer de « la question d’une participation de l’Etat au fonds », lequel est actuellement financé par une partie de la taxe sur la vente de produits phytosanitaires et par une contribution du régime accidents du travail et maladie professionnelles.

Étiquetage de l’alcool en Irlande : le secteur vin européen demande une procédure d’infraction

Suite au projet de règlement irlandais relatif à l’étiquetage des boissons alcoolisées contre les risques liés à leur consommation, le Comité européen des entreprises vins (CEEV) a déposé le 15 mai, une plainte pour demander à la Commission européenne d’ouvrir une procédure d’infraction pour violation de la législation européenne. Le 26 janvier, Bruxelles avait donné son feu vert au dispositif irlandais qui prévoit notamment des avertissements destinés aux femmes enceintes ou encore sur la corrélation entre la consommation d’alcool et les cancers mortels. « Les règles irlandaises sont incompatibles avec la nouvelle législation d’étiquetage du vin et des produits vinicoles aromatisés en matière d’indication de la teneur en alcool et de la valeur énergétique », explique Mauricio González-Gordon, président du CEEV. Tout en avertissant qu’« elles fragmentent le marché unique de l’UE en affectant son bon fonctionnement, entravant de facto l’accès des produits d’autres États membres à l’Irlande et générant ainsi une discrimination manifeste envers les produits importés ». Par ailleurs, le CEEV dénonce également le fait que le règlement irlandais risque de compromettre une action harmonisée à l’échelle de l’UE en adoptant des règles unilatérales, telles que les avertissements sanitaires. Sur cette question, l’exécutif européen a l’intention de mettre sur la table en 2023 un projet de révision des règles d’étiquetage des boissons alcoolisées dans l’UE.

Noix : face aux « difficultés » des producteurs, la CR se mobilisera le 22 mai à Paris

Dans un communiqué de presse du 15 mai, la Coordination Rurale (CR) annonce une mobilisation à Paris pour « alerter le grand public sur la situation difficile des producteurs de noix et mener une opération de vente directe sur le parvis de la gare St Lazare » le lundi 22 mai, à partir de 10 h 00. « Alors que les volumes de noix récoltés en 2022 par les producteurs français ont été exceptionnels, des noix venues du Chili et des États-Unis ont été importées en masse, faisant chuter de façon vertigineuse le prix payé aux producteurs français », rapporte la CR dans son communiqué. Et d’ajouter que les producteurs français sont actuellement payés 0,5€/kg, soit 2,5€/kg de moins qu’en 2022. Le syndicat dénonce une « aberration », s’interrogeant sur le fait de « parler de souveraineté alimentaire » tout en continuant d’importer « des denrées qui concurrencent sur notre propre territoire ce que l’on produit déjà en France ». En mars dernier, les deux grands bassins producteurs de noix du Périgord et de Grenoble ont rencontré le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, le 16 mars, pour faire part des « grosses difficultés » de la filière face aux volumes « records » mais de « qualité variable » due aux aléas climatiques, et aux cours mondiaux « en baisse ».

Renégociations commerciales : la Fict (charcutiers) appelle les GMS à réduire leurs marges

Alors que le gouvernement fait pression sur les entreprises agroalimentaires pour qu’elles revoient leurs tarifs à la baisse, la Fict (charcutiers industriels) demande aux distributeurs de « diminuer leur marge », selon sa présidente Martine Léguille-Balloy. Citée dans un communiqué du 16 mai, l’ancienne députée de Vendée (LREM) rappelle que cette marge est « historiquement élevée sur la charcuterie », avec un taux de marge nette « trois fois plus élevé que la moyenne des autres rayons » (6,9 % contre 2,3 %), selon l’Observatoire des prix et des marges. Face à un prix du porc à un niveau record, les entreprises de la Fict sont « en grande difficulté », 17 d’entre elles étant « en situation de défaillance économique » (sur 300 adhérents, dont 95 % de PME). D’après une enquête interne de la Fict, ses adhérents prévoient une « dégradation de leur trésorerie entre -20 % et -75 % » au premier semestre. Des difficultés qui provoquent des réductions d’effectifs (pour 75 % des entreprises) et des volumes produits (73 %). Après avoir rencontré les distributeurs, le ministre de l’Économie recevra les fédérations des industriels de l’agroalimentaire le 17 mai pour leur demander de répercuter les baisses de prix observées sur les marchés de gros.

Renégociations commerciales : la Fnil (laiteries) se félicite de l’exclusion des laiteries

La Fnil (laiteries « privées ») se félicite, dans un communiqué du 16 mai, de la prise en compte des « spécificités du secteur laitier » par le ministère de l’Économie dans le cadre de la réouverture des négociations commerciales. Dans une interview accordée à Cnews, le 12 mai, Bruno Le Maire a déclaré que, « dans le secteur du lait », les marges des industriels « restent réduites » car « les prix du lait restent très élevés ». Le cabinet du ministre avait confirmé la veille à Agra Presse que le gouvernement excluait le lait des filières alimentaires concernées par les renégociations appelées de ses vœux. La prise de parole du locataire de Bercy « acte qu’il n’y aura pas de renégociation généralisée », considère la Fnil. Les arguments des laiteries ont été « entendus », constate le président-directeur général de la Fnil, François-Xavier Huard. « Bruno Le Maire a reconnu que les entreprises laitières privées ont pris leur part, en responsabilité et en conscience de ce que pèse l’inflation sur le budget des ménages, dans la rémunération des producteurs de lait et la préservation du pouvoir d’achat des Français, malgré des résultats d’exploitation en berne et des marges nettes fragilisées par l’inflation de leurs coûts de production », estime-t-il.

Événementiel : au prochain Space de Rennes, un hall entier pour le secteur de l’énergie

Lors du prochain Space, du 12 au 14 septembre à Rennes, la totalité du hall 4 sera occupée par le secteur de l’énergie, ont annoncé ses organisateurs lors d’une conférence de presse le 16 mai. Les exposants de ce secteur – qui occupait la moitié de ce hall en 2022 – ont « demandé 500 m2 nouveaux », précise la commissaire générale Anne-Marie Quemener. Cette réorganisation provoque « un nouveau parcours de visite », l’espace dédié à l’innovation (start-up, recherche, « Espace pour demain ») passant du hall 4 au hall 3. Les anciens exposants du hall 3 (bâtiments et équipements pour porcs) déménageront dans le hall 7. Quant à la filière ovine, elle rejoindra un nouvel emplacement plus visible, dans le prolongement du hall 1. Par ailleurs, l’énergie sera le thème de l’« Espace pour demain », autour de deux axes qui « doivent aller de pair », selon le président du Space Marcel Denieul : la réduction des coûts et la production d’énergie (méthanisation, photovoltaïque, biomasse). D’après cet éleveur laitier, « c’est aujourd’hui que les éleveurs paient plein pot [la flambée de l’énergie], avec un certain décalage » par rapport au début de la guerre en Ukraine. À la mi-mai, le Space a enregistré les réservations de 1100 exposants, un niveau comparable à l’année dernière.

Les Républicains : Julien Dive à l’Agriculture dans le « contre-gouvernement » de Ciotti

D’après les informations du Journal du dimanche (article payant) paru le 14 mai, le président de LR (Les Républicains), Éric Ciotti, a constitué un « contre-gouvernement » comptant « 32 secrétaires nationaux », parmi lesquels le député de l’Aisne Julien Dive, pour l’Agriculture. Reprenant une pratique anglo-saxonne, les membres de ce « shadow cabinet » ont chacun pour mission de surveiller et critiquer l’action politique des ministres auxquels ils sont associés en miroir, explique l’hebdomadaire. Julien Dive a débuté son premier mandat de député en 2017. Il est depuis très actif sur les questions agricoles, notamment dans le secteur de la betterave, très important dans son département, et sur les questions de relations commerciales. Avec l’ex-ministre de l’Agriculture Stéphane Travert (LREM), Richard Ramos (Modem), Dominique Potier (PS) et Sébastien Jumel (PCF), il a présenté en 2020 un rapport d’information sur les conséquences de l’épidémie de Covid-19 dans le secteur agricole. En 2021, lors de l’examen de la loi Climat, il se distinguait en proposant des États généraux de l’alimentation annuels – une mesure qui ne fut pas reprise. En 2022, il avait déposé une proposition de loi pour réviser les lois Egalim 1 et 2, qui fut finalement retirée au profit de la version du député LREM Descrozaille.

Brexit : malgré des dissensions, Londres maintient 45000 visas saisonniers dans l’agriculture

Le gouvernement britannique a promis, le 16 mai, d’accorder 45.000 visas saisonniers l’année prochaine dans l’agriculture qui souffre de pénuries de bras depuis le Brexit, malgré les fortes pressions au sein des conservateurs pour réduire l’immigration légale. Après une chute durant la pandémie, l’immigration est repartie nettement à la hausse et devrait atteindre un record cette année, selon les médias britanniques, alors que les chiffres officiels doivent être publiés prochainement. La veille, la ministre de l’Intérieur Suella Braverman, qui s’exprimait lors d’une conférence organisée par le think tank National Conservatism, avait assuré qu'« il n’y a aucune bonne raison pour laquelle le Royaume-Uni ne peut pas former ses propres conducteurs de poids lourds et ses ramasseurs de fruits pour faire baisser l’immigration ». Downing Street a défendu cependant sa décision d’accorder une nouvelle fois des visas saisonniers, annoncée à l’occasion d’une réunion sur l’agro-alimentaire le 16 mai. Les règles actuelles « apportent de la flexibilité au système en fonction des besoins », a assuré un porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak, insistant sur le fait que le Royaume-Uni connaît un taux de chômage « historiquement bas », à 3,9 % entre janvier et mars.

Concurrence : Sarah Lacoche prend la direction de la DGCCRF

Sarah Laroche a été nommée comme directrice générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), annonce un communiqué du ministère de l’Économie du 16 mai. Inspectrice générale des finances, elle succède à Virginie Beaumeunier, en poste de janvier 2018 à décembre 2022. Elle est actuellement directrice du département des finances de la Banque des territoires.