Les brèves du 17 juillet 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 17 juillet 2023

Les brèves du 17 juillet 2023

Vin : mauvaise récolte en vue dans le vignoble bordelais, où le mildiou fait rage

La récolte viticole s’annonce mauvaise en Gironde où le mildiou se propage dangereusement : le suivi sanitaire des 86 parcelles de référence réalisé par le réseau BSV (Bulletin de santé du végétal) montre que 90 % des vignes sont touchées « à plus ou moins grande échelle », alerte un communiqué de la chambre d’agriculture de Gironde du 12 juillet. « De mémoire de viticulteur, on n’avait jamais vu cela : le mildiou n’épargne personne cette année et prend des proportions inégalées », assure la chambre consulaire. Les dégâts sont importants « pour de nombreux viticulteurs », et certains « ont déjà tout perdu ». Les conditions climatiques de ces dernières semaines – avec une combinaison de chaleur et d’humidité – ont été propices au développement de cette maladie « très difficile voire impossible à combattre », précise-t-elle. Pour venir en aide aux viticulteurs, la chambre d’agriculture appelle à « activer les mécanismes de solidarité pour la filière viticole durement touchée en ce début d’été ». Accompagnée des organisations professionnelles concernées (interprofession CIVB, organismes de défense et de gestion…), elle explique avoir pris contact avec les services de l’État « pour mobiliser des processus d’indemnisations et organiser des commissions d’enquêtes techniques ». Le vignoble bordelais fait par ailleurs face à une grave crise de surproduction, face à laquelle les pouvoirs publics ont mis en place des arrachages et la distillation de crise.

 

Influenza aviaire : la maladie de retour en élevage dans les Landes, en zone dense

La préfecture des Landes a détecté le 11 juillet deux foyers d’influenza aviaire « dans deux établissements d’élevage de canards situés à Saint-Yaguen et à Maylis », indique-t-elle dans un communiqué le 13 juillet. Ces exploitations sont situées « dans des territoires à très forte densité d’élevages avicoles, dont certains abritent des volailles reproductrices », précisent les pouvoirs publics. « L’abattage des animaux dans ces deux foyers a été mené dès le 12 juillet. » Depuis, la maladie a été confirmée dans l’élevage de Saint-Yaguen, mais pas dans celui de Maylis. Les zones réglementées (avec interdiction des mouvements d’animaux) mises en place autour de ces deux exploitations sont toutefois « maintenues » jusqu’à ce que l’Anses rende ses conclusions, « d’ici quelques jours ». Après les premières analyses, la préfecture a requis « à titre exceptionnel, de procéder à des tests supplémentaires ». Une décision motivée par les « circonstances très atypiques » de ces cas : deux foyers simultanés « après des semaines sans nouveau cas dans les Landes » et éloignés d’une vingtaine de kilomètres. Ce sont ces secondes analyses que l’Anses doit « expertiser ». Le 11 juillet, la France est repassée en niveau de risque « négligeable » : outre un cas sporadique en Pas-de-Calais début juillet, le dernier foyer au niveau national remontait à tout début juin.

 

Influenza aviaire : les oiseaux sauvages encore très touchés, la volaille beaucoup moins

Le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène continue de circuler à grande échelle parmi les oiseaux de mer en Europe, entraînant une forte mortalité, prévient l’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) dans un rapport publié le 13 juillet (page en anglais). La situation générale s’agissant des volailles s’est par contre améliorée, note l’Efsa. Du 29 avril au 23 juin, l’influenza aviaire a touché un grand nombre d’espèces d’oiseaux sauvages, depuis les régions les plus septentrionales de la Norvège jusqu’à la côte méditerranéenne. L’Efsa recommande donc une surveillance active de la maladie chez les oiseaux sauvages, en particulier les oiseaux aquatiques, afin de mieux comprendre la circulation du virus. Par ailleurs, l’agence préconise aussi une « surveillance renforcée des virus IAHP chez les carnivores sauvages et domestiques en liberté dans les zones à risque ». Enfin, pour l’être humain, le risque reste « faible pour la population générale », selon l’Efsa.

 

Des milliers d’arbres saccagés dans un verger du Tarn

Plusieurs milliers de pommiers ont été saccagés dans la nuit du 13 au 14 juillet dans le verger d’un agriculteur du Tarn en conflit avec des organisations écologistes, a appris l’AFP auprès du parquet de Castres, mais aucune revendication n’a été formulée. Les dégradations ont été observées sur 3 ha, selon la préfecture, tandis que le parquet précise qu’un comptage du nombre d’arbres concernés est en cours. Le responsable de ce verger situé à Lavaur est en conflit avec des organisations écologistes locales depuis deux ans : en avril 2021, il avait allumé des braseros pour protéger ses arbres du gel et les fumées avaient intoxiqué une vingtaine de riverains, entraînant une mobilisation et une plainte du maire. Le 1er juillet, un rassemblement avait à nouveau eu lieu à Lavaur à l’appel de Vaurais nature environnement (VNE) pour dénoncer le déclassement de certaines parcelles bio du verger, estimant que l’arboriculteur revenait « au tout chimique ». Le saccage « n’est pas une action qui a été portée par l’association, ce n’est pas notre mode opératoire », s’est défendu Olivier Chollet, l’un des représentants de VNE. « On déplore cette action et elle nous cause du tort, nous appelons à l’apaisement. » De son côté, l’ANPP (Association nationale pommes poires) a indiqué le 15 juillet étudier « toutes les possibilités d’actions en justice pour soutenir son adhérent ».

 

Nutrition animale : Sanders en négociation exclusive pour racheter l’activité de Soufflet

Le leader de l’alimentation animale Sanders (groupe Avril) a annoncé le 13 juillet « être entré en négociation exclusive avec Soufflet Agriculture, groupe InVivo, pour la reprise de ses activités de nutrition animale ». Les discussions intègrent le site industriel de Talmont-Saint-Hilaire (Vendée), qui « fabrique 45 000 tonnes de mash » (aliment composé non granulé), selon un communiqué. En tout, Soufflet Agriculture commercialise 70 000 t d’aliments composés en France. De son côté, Sanders produit 3,4 Mt dans 28 usines. Selon son directeur général Philippe Manry, le projet d’acquisition « s’intègre particulièrement dans les actions de Sanders en faveur de l’avenir des filières bovins viande et lait ». En particulier, les 21 collaborateurs de Soufflet dédiés à la nutrition animale bénéficient d’une « expertise technique reconnue […] en bovins viande », selon le communiqué. Quant au directeur de Soufflet Agriculture, Christophe Passelande, il rappelle que ce rachat « s’inscrirait dans la continuité des relations partenariales entre Avril et le groupe InVivo depuis 2005 ». Les deux industriels précisent que « tous les contrats en cours avec les éleveurs partenaires de Soufflet Agriculture seront bien évidemment poursuivis aux conditions prévues ». Début mai, Sanders avait annoncé des discussions similaires avec Axéréal.

 

Céréales : les estimations de production américaines en hausse plombent les cours

Après la publication du rapport Wasde par le ministère américain de l’Agriculture (USDA) le 12 juillet, les cours américains du blé, du maïs et du soja ont chuté, rapporte l’AFP. Très suivi par les opérateurs, ce rapport donne des prévisions américaines et mondiales de production et d’échanges des principales matières premières agricoles. Or, l’USDA a augmenté l’estimation de la production américaine de maïs et de blé, d’où la baisse des marchés américains, décrypte Damien Vercambre, courtier chez Inter-Courtage, pour l’AFP. Par rapport au mois précédent, le ministère américain de l’Agriculture prévoit ainsi des rendements de blé américain en hausse de près de 3 %. Une réévaluation qui a surpris dans la mesure où plusieurs régions clés pour la culture de la céréale ont vécu, ces derniers mois, d’importants épisodes de sécheresse. Quant au maïs, le gouvernement américain a relevé de 1,4 Mt sa projection de production pour la campagne en cours, principalement en raison d’un accroissement des surfaces dédiées au grain jaune. Aux yeux de Damien Vercambre, le bilan dressé par le Wasde doit néanmoins être lu « exclusivement au niveau américain pour expliquer » le décrochage des cours à la Bourse de Chicago.

 

Climat : Marc Fesneau critiqué pour avoir jugé « assez normales » les températures estivales

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a été sévèrement critiqué le15 juillet, notamment par la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, pour avoir assuré que les températures étaient « assez normales pour un été ». Interrogé sur France Inter au sujet de la sécheresse et du faible niveau des nappes phréatiques, Marc Fesneau a répondu que l’on faisait face à « une situation qui s’est stabilisée ». « On n’a pas eu des températures extrêmes. On a des températures qui sont assez normales pour un été au fond », a ajouté plus tard le ministre. « Le mois de juin a été 2,6 °C au-dessus des normales, le deuxième mois de juin le plus chaud après 2003 », a rétorqué sur Twitter la célèbre climatologue Valérie Masson-Delmotte, déplorant l’emploi du terme « normal » pour qualifier les températures. Quelques heures plus tard, le ministre a répondu : « Je suis absolument d’accord avec ce que vous indiquez et j’ai parfaitement conscience du réchauffement et du danger mortel pour le devenir de l’humanité », a-t-il twitté. D’autres personnalités influentes ont réagi, comme l’agroclimatologue Serge Zaka. « Quand est-ce que nos politiques vont-ils comprendre et assumer les enjeux du changement climatique ? », a-t-il déploré sur Twitter.

 

ZAN : les deux chambres votent le texte de la CMP, avec « garantie rurale » généralisée

Après les députés la veille, les sénateurs ont adopté le 13 juillet la proposition de loi (PPL) sur la mise en œuvre du « Zéro artificialisation nette » (ZAN), « dans sa rédaction issue de la commission mixte paritaire », annonce la chambre haute dans un communiqué. Le 6 juillet, députés et sénateurs de la CMP étaient tombés d’accord pour généraliser, sans condition de densité, la « garantie rurale », un droit à construire d’1 ha pour assurer le développement des communes rurales. Avant cela, les députés l’avaient réservée aux communes « peu » ou « très peu denses », soit « 30 775 communes rurales » (sur 35 000 au total), où vit environ 33 % de la population française, selon l’Insee. Introduit par le Sénat, le dispositif vise à rassurer les élus locaux face à l’objectif de long terme de « zéro artificialisation nette », qui vise à ne plus bétonner les sols à l’horizon 2050, à moins de « re-naturer » des surfaces équivalentes. Désormais, comme le rappelle le Sénat, « la loi devrait être promulguée dans un délai maximum de 15 jours par le président de la République, sauf si le Conseil constitutionnel est saisi ».

 

Agroalimentaire : Karima Kaci prend la direction générale de l’Adepale

L’Adepale, qui représente 3000 PME et ETI de l’agroalimentaire, annonce la nomination de Karima Kaci comme directrice générale, dans un communiqué du 12 juillet. Karima Kaci succède à Christian Divin, avec qui elle collaborait en tant que directrice générale adjointe depuis trois ans. Elle est également déléguée générale des ETF (entreprises du traiteur frais), membres de l’Adepale.