Signes de qualité
Le Label rouge bovin s’adapte aux attentes des consommateurs

Cédric MICHELIN
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Les nouvelles conditions de production communes à tous les labels bovins entérinent l’autonomie alimentaire des exploitations mais aussi des engagements supplémentaires en matière de respect du bien-être animal. 

Une nouvelle version des « conditions de production communes applicables en gros bovins Label Rouge » est officiellement entrée en vigueur par un arrêté publié le 13 août dernier au bulletin officiel du ministère de l’Agriculture. Le texte apporte des modifications substantielles aux critères minimaux que doivent respecter les cahiers des charges des différents labels que compte le secteur. Pour la filière, c’est l’aboutissement d’une démarche de longue haleine, entamée lors de la discussion des plans de filière et avalisée en début d’année par l’Institut national de l'origine et de la qualité (INAO). L’objectif annoncé est de conforter le fer de lance de la production bovine française aux attentes, notamment sociétales, des consommateurs. Les principales évolutions concernent essentiellement les conditions de production des animaux vivants. Une autonomie alimentaire à base de 80 % d’herbe minimum est exigée, le fourrage devant être principalement produit sur l’exploitation. L’alimentation des animaux est garantie sans OGM ni huile de palme. L’amélioration de la gestion de la douleur en élevage est explicitement prise en compte. Elle prévoit l’anesthésie et/ou analgésie en cas d’écornage ou de castration et un encadrement des conditions de manipulation des animaux. Une absence de traitement antibiotique est rendue obligatoire lors des quatre derniers mois de la vie de l’animal. Enfin, le cahier des charges s’ouvre aux races mixtes avec maintien de l’exigence d’allaitement au pis.

Des contrats obligatoires depuis un an 

Ces évolutions s’appuient sur le maintien des fondamentaux du socle commun. Concernant les animaux vifs, le cahier des charges prévoit une alternance pâture/étable en fonction des conditions climatiques avec cinq mois minimum de séjour en extérieur des animaux, avec des surfaces de 0,3 ha minimum de prairie par UGB (unité gros bétail). Les bâtiments doivent être adaptés aux besoins des animaux. Les bovins doivent avoir quatre mois minimum au sevrage, doivent bénéficier de traitements encadrés, avoir subi deux cessions au maximum au cours de leur vie et être abattus un jour maximum après avoir été enlevés. Concernant la viande, un minimum de 10 jours de maturation en carcasse/quartier est prévu et porté à 13 jours en sous-vide pour les pièces à griller et à rôtir. Afin de favoriser l’engagement des producteurs dans la filière et de consolider celle-ci, de nouvelles conditions de mise en marché ont été adoptées il y a un an pour les bovins et viande « Label Rouge ». Toute commercialisation de viande de gros bovins de boucherie Label Rouge doit désormais obligatoirement faire l'objet d'un contrat tant à l'amont (achat des animaux vivants) qu'à l'aval (vente au distributeur, GMS, boucherie artisanale, RHD, etc.…) Dans le cadre du plan de filière, l’interprofession bovine s’est fixée des objectifs particulièrement ambitieux en matière de Label rouge bovin. L’ambition est de porter à terme à 40 % la part de la production de viande bovine commercialisée sous ce signe de qualité en France, contre moins de 10 % aujourd’hui. Au printemps dernier, 15.000 exploitations environ étaient qualifiées en Label Rouge.