Le contexte sanitaire incertain n’a découragé ni les organisateurs, ni les exposants du salon Tech&Bio dédié à l’élevage, les 9 et 10 septembre dernier. Le bilan est très positif, tant sur le plan quantitatif, avec 3.000 visiteurs, qu’en termes de satisfaction des participants.

Pari gagné !

Gérald Pichot, le président du Comité d'orientation régional agriculture biologique, ne cache pas sa satisfaction, une semaine après la tenue du Salon Tech&Bio à Villers-Pater, en Haute-Saône. « Les objectifs sont atteints, en termes de fréquentation, avec plus de 3.000 visiteurs ! Côté budget on est grosso modo dans les clous à 95%. Et nous avons eu un très bon retour de la part des intervenants des différents ateliers, des exposants, et des participants : tous se disent satisfait de la qualité des échanges, des présentations techniques… Nous apprécions aussi la chance d’avoir bénéficié d’une météo favorable, et surtout d’avoir pu maintenir ce rendez-vous dans un contexte sanitaire (Covid-19, NDLR) où la plupart des évènements qui réunissent du public sont annulés. Quand nous nous sommes retrouvés pour faire le point fin juin, tous les intervenants avaient transmis leurs présentations… c’est un des éléments qui nous a convaincu de maintenir le Salon, malgré les incertitudes : ça représentait un an et demi de travail en amont, notamment pour l’organisation, un gros investissement de nos équipes. C’était un pari osé, et nous l’avons gagné ! » Bien entendu, il a fallu montrer patte blanche vis-à-vis des autorités : imposer le port du masque à tous dans les allées, prôner la distanciation sociale au micro, et proposer du gel hydroalcoolique au distributeur sur tous les stands… « dans l’ensemble, tout le monde a bien joué le jeu », observe Gérald Pichot.

Deux tiers de visiteurs "conventionnels’’

Outre les voisins des départements de Franche-Comté et de Bourgogne, puisque ce salon a reçu un important soutien des instances régionales, conseil régional et chambre d'agriculture en tête, le Salon Tech&Bio a aussi attiré des visiteurs de Lorraine, en particulier des départements de Meurthe-et-Moselle et des Vosges, de Suisse, de Rhône-Alpes. Sans oublier les scolaires ! « La Haute-Saône a une position assez centrale dans le bassin d’élevage du grand-Est. De plus, l’annulation de tous les évènements agricoles depuis plusieurs mois – foires, finales de labour, sommet de l’élevage… - a aussi pu jouer, puisque ce sont des occasions de convivialité, de retrouvailles ! Mais la principale force du Salon Tech&Bio, c’est de s’adresser à un public beaucoup plus large que celui des agriculteurs déjà en bio : la technique, l’innovation, la valorisation, ça intéresse aussi bien les conventionnels, y-compris ceux qui ne sont pas dans une réflexion de passage à la bio. Soigner les animaux en limitant l’utilisation des antibiotiques, réduire l’utilisation des phytosanitaires, gérer la fertilité des sols sur le long terme, créer des systèmes d’exploitation autonomes et résilients vis-à-vis des aléas climatiques et économiques… on est en plein dans des questions de société qui concernent tous les agriculteurs ! D’ailleurs, on a grosso modo deux tiers de visiteurs qui sont en agriculture conventionnelle ».
Ces deux journées techniques ont aussi constitué une démonstration de la mobilisation des Chambres d’agriculture et de leur implication dans le développement de l’agriculture biologique (lire aussi en page 3), à l’échelle départementale, ainsi qu’en coordination au niveau de la grande région. « La Chambre d’agriculture a toujours eu à cœur de soutenir une agriculture innovante et de la mettre à portée de tous. Et je suis certain que les agriculteurs, qu’ils soient en agriculture conventionnelle ou en agriculture biologique, ont apprécié les pépites qui ont été sélectionnées et confectionnées avec nos nombreux partenaires techniques », se félicite Thierry Chalmin, le président de la CA70, au côté de Christian Decerle, président de la chambre d'agriculture régionale.
Si l’évènement était strictement professionnel, et n’avait pas vocation à attirer le grand public, les échos qu’il a eu dans les médias régionaux, tels l’Est républicain ou France 3 Bourgogne Franche-Comté, contribuent à mieux faire connaître la réalité du monde agricole. « L’agriculture est technique, en constante évolution pour s’adapter aux attentes de la société, au changement climatique. Je pense que ce message est bien passé à travers les reportages qui ont eu lieu à l’occasion du Tech&Bio », conclut Gérald Pichot.
Alexandre Coronel