Ragondins
Leur régulation s’organise en Saône-et-Loire

Marc Labille
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Depuis juillet 2020, la régulation du ragondin s’organise à l’échelle de toute la Saône-et-Loire. Avec le soutien du Conseil départemental, la Fédération départementale des chasseurs signe des conventions avec les collectivités (intercommunalités ou syndicats de rivière) désireuses de s’engager dans la lutte. Elles sont de plus en plus nombreuses à s’inscrire dans ce projet de sécurité et de santé publique.

Leur régulation s’organise en Saône-et-Loire
Le ragondin n’ayant pas de prédateur naturel, seule une régulation humaine peut permettre de contenir sa prolifération.

La prolifération des ragondins est devenue un phénomène très préoccupant. Depuis plusieurs années, la régulation de cette espèce invasive tente de s’organiser en Saône-et-Loire. Il en va de la sécurité publique du fait des risques liées aux dégâts occasionnés aux berges, ouvrages hydrauliques, etc. On l’a vu lors des dernières crues en Val de Saône lorsque certaines digues ont cédé car fragilisées par les terriers de ragondins. La prolifération est aussi une question de sécurité sanitaire et de santé publique. Le rongeur est notamment porteur de la leptospirose, une maladie qui touche les bovins, provoquant des avortements. La leptospirose est une maladie grave qui se transmet également à l’homme.

Animation renforcée

Pour tenter d’enrayer la prolifération du ragondin et lutter contre ses méfaits, un certain nombre de conventions avaient été signées localement avec des collectivités. Mais pour aller plus loin et être plus efficace, il fallait les homogénéiser et les étendre à l’ensemble du département. « Notre objectif est de couvrir l’ensemble de la Saône-et-Loire avec une seule et même convention », explique Céline Drion, technicienne à la Fédération départementale des chasseurs.  Pour que le projet aboutisse, il y avait besoin d’une animation. Sollicité par la FDC 71, le Conseil départemental a accepté de financer cette animation et le projet a débuté le 1er juillet 2020.

Chasseurs, piégeurs et déterreurs mobilisés

C’est donc la FDC 71 qui assure cette animation et son travail consiste à aller voir les communautés de communes ou bien les syndicats mixtes de l’eau. Une convention est signée entre la collectivité et la FDC. Cette dernière mobilise chasseurs, piégeurs et déterreurs, lesquels sont incités à réguler le ragondin sur ces territoires. La convention permet d’indemniser l’acte de régulation, une condition indispensable pour que les intéressés puissent s’investir dans une telle opération. Cinq conventions ont été signées durant la première année et d’autres continuent de rejoindre la démarche, assure Céline Drion. Les communautés de communes signataires sont à ce jour « le Grand Chalon, Entre Saône-et-Grosne, Saint-Cyr Mère Boîtier, Bresse louhannaise, Mâcon-Beaujolais Agglo et Terres de Bresse. Trois syndicats mixtes sont également impliqués depuis plusieurs années dans le Charolais-Brionnais et dans la Bresse. Nous espérons qu’ils rejoindrons cette nouvelle convention », complète Céline Drion. 

2.600 ragondins prélevés durant la première saison

La première année, le Covid a limité les piégeages, mais depuis, les prises ont bien progressé, confie la technicienne. Sur la saison 2020-2021, près de 2.600 ragondins ont été prélevés sur les cinq premiers territoires signataires et cela malgré le confinement. À titre d’exemple, sur le Grand Chalon, les prélèvements sont passés d’environ 200 en 2018-2019 et 2019-2020 à 1.069 en 2020-2021. La mise en place de la nouvelle convention départementale explique à elle seule ce rebond du fait d’une meilleure indemnisation des piégeurs et d’une animation plus active. D’autres partenaires départementaux se sont investis dans la démarche. Un partenariat a été lié avec la Fédération de pêche de Saône-et-Loire et le GDS 71 figure également parmi ces partenaires.