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18ème Forum œnologique de Davayé

Présentation de la conception et la réalisation bio-climatique des bâtiments vinicoles lors du Forum œnologique de Davayé

Le 5 février dernier, dans le cadre du 18ème Forum œnologique de Davayé, ont été abordés les sujets relatifs non seulement à la conception et la réalisation bio-climatique des bâtiments vinicoles mais aussi à l’optimisation thermique desdits bâtiments.

Présentation de la conception et la réalisation bio-climatique des bâtiments vinicoles lors du Forum œnologique de Davayé

Guillaume Guerlot et Laurent Provost, de Seturec Ingéniérie à Dijon, ont profité de la matinée pour évoquer la conception et la réalisation bio-climatique des bâtiments vinicoles, de la théorie à la pratique. « Concevoir c’est avant tout prévoir. L’architecture bioclimatique est une méthode constructive associant mieux l’homme, la construction, son usage et son exploitation dans son environnement tout en s’attachant à respecter certains critères environnementaux. Cela consiste essentiellement à "éco-concevoir" intelligemment avec le climat local et le contexte environnemental pour un usage clairement défini afin d’obtenir les meilleures performances énergétiques tout en offrant un service/confort optimum durable et à moindre coût. Il est difficile de synthétiser un domaine aussi complexe que l’énergétique du bâtiment ». Il faut souligner que « l’usage doit rester au centre de l’attention ». Mais aussi éviter les pertes et maximiser les gains. « Il faut étudier pour prévoir. Chaque bâtiment est un prototype ». Ainsi, l’observation et l’attention sont au cœur du processus de conception bioclimatique.

Unicité des bâtiments

Il convient d’observer et de tirer le meilleur parti du vent, du soleil, des précipitations, des écrans et masques naturels… Il est également indispensable de tenir compte des spécificités entre intégration harmonieuse dans le paysage, ressource en eau, gestion des effluents, impact sur le milieu naturel, évolution de la topographie, risques naturels, risques technologiques voire même bruits. « Cela suppose un travail de conception plus important, plus long et un peu plus coûteux mais rapidement amorti sur le coût de construction et sur la durée de vie du bâtiment », estime-t-il. Quant à l’isolation, « il n’y a pas de solution idéale. Cela dépend d’un ensemble de données combinées. L’inertie thermique a une importance prépondérante dans les performances thermiques et énergétiques ». Néanmoins, « deux mondes s’opposent et se complètent. Une bonne performance isolante ne peut être obtenue qu'avec un matériau présentant une bonne inertie thermique et vice et versa ». Il faut alors combiner les deux dans une juste proportion. Une étude attentive doit être réalisée. Enfin, il est, selon les deux intervenants, essentiel de respecter huit règles de base. A savoir prendre en compte le terrain, l’environnement proche et le microclimat, concevoir une bonne compacité, isoler avec soin, intégrer et valoriser la course du soleil dans la conception, dimensionner et disposer des ouvertures strictement nécessaires, choisir les matériaux adaptés afin de bénéficier d’une inertie thermique, limiter les infiltrations d’air parasites et non contrôlées ou encore adopter des sources d’énergie adaptées et peu polluantes en privilégiant les énergies renouvelables.

Optimisation thermique

Pour sa part, Joël Rochard, membre du Pôle national développement durable de l’Institut Français de la Vigne et du Vin d’Epernay, a évoqué l’optimisation thermique des bâtiments vinicoles avec, à la clé, plusieurs cas concrets de réalisations. « Jusqu’à présent, les aspects énergétiques n’étaient pas une préoccupation majeure de la filière viticole ». Il convient pour les caves, selon lui, de cerner les consommations d’énergies. Et de citer en exemple différentes sources d’énergies avec le recours à l’architecture bio-climatique, le chauffage solaire ou encore la conversion photovoltaïque. Voire de nouvelles pratiques telles que la couverture végétale. « La conception optimale des bâtiments s’intègre dans une dynamique de conception des caves à la fois modernes et durables ». En outre, « la filière viticole constitue un gisement important de sous-produits et de déchets organiques. Une valorisation optimisée sous l’angle énergétique peut être envisagée. Ces aspects, ainsi que l’intégration paysagère, contribuent à valoriser l’image environnementale de la cave. Par ailleurs, la réglementation et les normes évoluent, ce qui justifie d’anticiper les exigences environnementales afin d’éviter au cours des prochaines années des modifications de mise aux normes coûteuses ».

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