Les brèves du 18 janvier 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 18 janvier 2023

Les brèves du 18 janvier 2023

NBT, semences, sols, gaspillage : un vaste paquet législatif prévu pour le 7 juin

Selon son programme de travail du premier semestre 2023 publié le 17 janvier, la Commission européenne devrait présenter le 7 juin un paquet législatif sur les « systèmes agroalimentaires durables et l’utilisation des ressources » comprenant les propositions de règlement sur les nouvelles techniques de sélection génomique (NBT), de législation sur les sols, et de révision des réglementations sur les semences et sur le gaspillage alimentaire. La proposition sur les NBT doit permettre de faciliter la culture et la mise sur le marché de l’UE des variétés de plantes issues de ces techniques telles que la mutagenèse ciblée ou la cisgenèse. La révision du cadre législatif sur la commercialisation des semences devrait, elle, apporter de la flexibilité pour mieux répondre aux enjeux du Green deal européen. Sur le gaspillage, Bruxelles envisage un objectif de réduction (de 20 % à 50 %) d’ici 2030. Enfin, sur les sols, après l’adoption de sa stratégie en 2022, la Commission présentera de propositions législatives contraignantes afin de leur accorder le même niveau de protection que celui qui existe pour l’eau, l’environnement ou l’air dans l’UE.

 

Méthane entérique : Danone s’engage à réduire ses émissions de 30 %

L’entreprise Danone a annoncé le 17 janvier qu’elle comptait réduire de 30 % ses émissions de méthane liées à l’élevage bovin laitier d’ici à 2030 par rapport à 2020. L’objectif couvre le lait frais, acheté directement auprès de 58 000 exploitations laitières dans 20 pays, qui représente 70 % de ses émissions de méthane. Mais il ne s’étend pas au lait en poudre des préparations pour bébé, obtenu via des intermédiaires. Parmi les leviers : recours à des races moins émettrices, optimisation des régimes alimentaires, maintien prolongé en production des vaches, captation des émissions du fumier pour les valoriser en biogaz… Danone s’intéresse aussi aux innovations qui promettent de filtrer le méthane émis par les vaches - via un dispositif installé sur un licol - ou de réduire sa production à la source, grâce à des additifs alimentaires à base d’algues par exemple. « Danone est le premier groupe alimentaire à se fixer un objectif spécifique de réduction des émissions de méthane », fait valoir un communiqué. Le groupe dit par ailleurs avoir déjà réduit « d’environ 14 % » ses émissions de méthane entre 2018 et 2020. Cet objectif s’inscrit dans la lignée du « Global methane pledge » : une centaine de pays s’étaient engagés lors de la COP26 en 2021 à réduire les émissions de méthane d’au moins 30 % d’ici à 2030, par rapport à 2020.

 

Fiscalité : les agriculteurs vont déclarer leurs revenus professionnels sur impots.gouv.fr

Dans un communiqué paru le 17 janvier, la Mutualité sociale agricole (MSA) avertit qu’à partir de cette année, les exploitants agricoles ne réaliseront plus la déclaration de leurs revenus professionnels auprès de leur caisse MSA. Ils ont désormais rendez-vous sur impots.gouv.fr, où ils renseigneront désormais une « déclaration unique fiscale et sociale ». Elle fusionne en une seule formalité la déclaration fiscale des revenus et la déclaration des revenus professionnels (DRP), explique la MSA. Une nouvelle rubrique « social » sera désormais à renseigner sur impots.gouv.fr. Cette déclaration servira ainsi pour le calcul des impôts sur le revenu et du montant des cotisations et contributions sociales. Le calendrier de déclaration sera défini par l’administration fiscale, précise la Sécurité sociale agricole, qui précise qu’elle reste compétente pour l’appel de cotisations et pour leur paiement. Et de rappeler que cette nouveauté s’inscrit dans le principe du « Dites-le nous une fois » (DLNUF) que le gouvernement veut appliquer pour les relations entre l’administration et les citoyens.

 

Consommation : la population française en hausse de 0,3 % sur 2022

La France compte depuis le début de l’année 2023 plus de 68 millions d’habitants (Mhab), dont 65,8 Mhab en métropole et 2,2 Mhab en outre-mer, selon les données publiées par l’Insee (institut national de la statistique), le 17 janvier. La population est en hausse de 0,32 % sur un an, soit une croissance similaire à 2021 (+0,36 %) et 2020 (+0,34), mais légèrement inférieure à 2019 (+0,40 %) et 2018 (+0,52 %). Elle est limitée par une baisse de la natalité et un niveau de mortalité élevé. Le solde naturel de la population (différence entre le nombre de naissances et de décès) est à son « plus bas niveau depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ». La croissance de la population est principalement liée au solde migratoire, soit la différence entre le nombre de personnes entrées et celles sorties du territoire. Cela représente 161000 personnes, selon des estimations provisoires. La population française représente 15 % de la population de l’Union européenne. La France est le deuxième pays le plus peuplé de l’UE 27, derrière l’Allemagne (19 %).

 

Porc : les éleveurs veulent accéder au plafond de prix de l’électricité pour les TPE

Face à la flambée des prix de l’énergie, la FNP (éleveurs de porcs, FNSEA) demande un assouplissement des critères pour bénéficier du prix de l’électricité plafonné pour les TPE, afin que « les élevages de porcs aient tous un égal accès » à cette aide, selon un communiqué du 17 janvier. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé, le 6 janvier, un prix de l’électricité plafonné à 280 €/MWh en 2023 pour les très petites entreprises (TPE), au-dessous de dix salariés et de 2 M€ de chiffre d’affaires. Des critères que la FNP ne souhaite pas voir se cumuler, car « nombre d’élevages dépassent les 2 M€ de chiffres d’affaires pour moins de 10 salariés ». Pour les exploitations privées de cette aide, le surcoût lié au prix de l’électricité atteindra « plusieurs euros par porc », pointe l’association spécialisée. Les éleveurs se voient proposer des contrats 2023 aux alentours de 74 000 € par an (contre 15 000 € en 2022), rapporte la FNP, sur la foi d’une « moyenne de 25 élevages de diverses régions et divers fournisseurs ». Les aides gouvernementales peuvent limiter la facture à 60 000 € (avec l’amortisseur tarifaire ouvert à toutes les entreprises), voire 37 000 € (avec le prix plafond).

 

Porc : la marque Origine Montagne veut doubler ses ventes dans les cinq ans

Rassemblant des éleveurs de porcs, des abatteurs et des transformateurs, la marque Origine Montagne ambitionne de « doubler [ses] volumes et [son] chiffre d’affaires » d’ici cinq ans, apprend-on dans un communiqué du 13 janvier. « Ce sont des objectifs tout à fait réalistes », estime Bruno Douniès, coordinateur de l’association Porc Montagne (à l’origine de la marque), cité dans le communiqué. En dix ans d’existence, la marque a doublé le nombre de ses éleveurs fournisseurs (à 96 en 2022), et presque quadruplé le nombre d’animaux commercialisés (à 190 000 porcs). Les abatteurs et transformateurs, essentiellement situés dans le Massif central et en Rhône-Alpes, sont au nombre de dix En 2020, les adhérents de cette démarche collective revendiquaient un chiffre d’affaires de 4 M€. La démarche Porc Montagne est adossée sur une charte, qui prévoit – outre la situation en zone de montagne (au-delà de 600 m d’altitude) – des critères de qualité. Les éleveurs doivent ainsi être adhérents à un signe de qualité officiel (IGP, Label rouge ou CCP). Cet accord prévoit aussi une « redistribution de la valeur ajoutée » à travers une caisse commune alimentée par une « prime qualité » au kilo de viande. Une plus-value qui atteint 1700 euros par éleveur et par an.

 

Génétique bovine : Innoval va sélectionner la sensibilité à la paratuberculose

Le groupe Innoval, spécialiste de la génétique bovine, annonce, dans un communiqué du 17 janvier, la création d’un outil permettant de sélectionner les animaux en fonction de leur résistance à la paratuberculose, une maladie contagieuse et incurable. Cet outil de génotypage, intégré aux services d’Innoval, s’appuie sur les travaux réalisés par le consortium de recherche Paradigm. Ces recherches ont « mis en évidence des indicateurs génomiques de résistance à la paratuberculose », explique le communiqué. « Les chercheurs ont démontré que les animaux présentent des niveaux de sensibilité ou de résistance génétiques à la maladie, qui s’expriment ou non, en fonction de leur environnement », précise-t-il. Les bovins sont classés selon quatre niveaux de sensibilité : très sensible, sensible, standard et résistant. Les indicateurs génomiques sont disponibles pour la race holstein et le seront prochainement en race normande. Le groupe coopératif se félicite de cette « avancée majeure pour les éleveurs et la filière », en rappelant que la présence de la paratuberculose dans un troupeau peut avoir de « sérieux » effets sur la production : pertes de production laitière, réformes précoces, non-valeur marchande des animaux…

 

Viande : au Sirha, Terrena signe un partenariat de trois ans avec Metro

La coopérative Terrena et le grossiste Metro France s’engagent dans un partenariat de trois ans pour fournir aux restaurateurs des « produits issus de filières agricoles françaises à (effets) positifs », annoncent les deux partenaires dans un communiqué commun du 17 janvier, à l’occasion du Sirha (salon d’hôtellerie-restauration) de Lyon. Les deux parties s’engagent sur « des filières complètes et les plus courtes possible, garantissant une traçabilité totale des produits » ; « la garantie d’une meilleure rémunération (des) producteurs » ; « le respect du bien-être animal et la réduction des intrants chimiques » et « des produits gustativement et nutritionnellement bons […] à des prix accessibles », détaille le communiqué. L’accord tient sur trois ans pour « sécuriser les approvisionnements ». Les poulets commercialisés par Terrena sous la marque La Nouvelle Agriculture Professionnels seront proposés sous les halles du grossiste à partir du mois de mai. Le partenariat pourra se déployer par la suite sur d’autres filières. Cet accord s’inscrit « pleinement » dans la charte « Origine France » signée en janvier 2020 entre Metro et douze autres organisations dont la FNSEA, JA et la Coopération agricole.

 

Céréales : campagne céréalière « exceptionnelle » pour Le Havre et la Seine

Dans un communiqué de presse du 16 janvier, le complexe portuaire Haropa Port – qui regroupe les actifs portuaires du Havre, de Rouen et de la région parisienne depuis une fusion en 2021 –, a annoncé une hausse de son trafic de 2 % en 2022, à 85,1Mt transportées à l’import comme à l’export. Les vracs solides représentent 14,2Mt, soit une progression de 3 %, portés par une campagne céréalière « exceptionnelle » de 8,6Mt, en hausse de 12 % en un an. « Le conflit en Ukraine a engendré une demande accrue et issue de pays rarement desservis ces dernières années, notamment au second semestre 2022, où 5Mt ont été chargées, un record pour cette période de l’année », précise le communiqué de presse. En 2023, le complexe Haropa Port dit vouloir « poursuivre ses investissements et sa transformation », en développant notamment « le premier écosystème industriel décarboné » mais aussi en « poursuivant la structuration de son corridor logistique multimodal », pour traiter les marchandises du monde entier jusqu’à l’Île-de-France, premier bassin de consommation national. L’année passée, l’entreprise a investi 555 M€ à cette fin, dont 251 M de fonds publics et 304 M de fonds privés. À ce stade, elle ne connaît pas le montant précis des investissements pour 2023, précise-t-elle à Agra.

 

Urée et ammoniac : l’AGPB appelle à proroger la suspension temporaire des droits de douane

Suite à l’accord trouvé le 12 décembre par les Vingt-sept de suspendre les droits de douane sur l’ammoniac et l’urée (compris entre 5,5 et 6,5 %) jusqu’au 17 juin 2023, l’AGPB (syndicat des producteurs de blé) appelle dans un communiqué publié le 13 janvier, à la prorogation de cette mesure et à l’étendre à l’ensemble des engrais azotés et phosphorés. Une décision qui s’appliquera pour tous les pays tiers sauf la Russie (deuxième fournisseur) et la Biélorussie. Dans sa proposition initiale soumise le 19 juillet dernier, la Commission européenne proposait d’étendre cette mesure jusqu’à fin 2024. Malgré cette bonne nouvelle, l’AGPB estime que cette décision « aurait dû intervenir bien plus tôt pour tenir compte des réalités du terrain et des difficultés des agriculteurs pendant la campagne en cours ». Tout en regrettant que la durée de cette mesure soit « bien trop courte pour réellement bénéficier aux agriculteurs ». Sur la base d’un rapport d’évaluation des conséquences de cette suspension qui sera soumis au Conseil au plus tard le 17 mai 2023, Bruxelles pourrait proposer une prorogation de ladite mesure.

 

Soja : en Argentine, la sécheresse persistante menace les récoltes

Pour la troisième année consécutive, la sécheresse durable dans plusieurs régions centrales d’Argentine soulève des inquiétudes quant aux perspectives de récolte, en particulier celle de soja, rapporte l’AFP le 17 janvier. Plus de 54 % du territoire argentin ferait face à un degré de sécheresse ou de stress hydrique, dont 14 % atteints de sécheresse « grave » et 9 % « d’extrême ou exceptionnelle », estime un rapport du Sissa, un organisme de suivi du climat en Amérique du Sud, consulté par l’AFP. Plusieurs régions, notamment les provinces centrales de Cordoba, Buenos Aires et Santa Fe, ont rapporté ces dernières semaines de graves conséquences, localement, sur les cultures, les semences impossibles, voire la mortalité du bétail. En 2023, les exportations de céréales et dérivés « devraient baisser de 21 % dans le meilleur des scénarios, et de 33 % au pire », selon la Bourse de céréales de Rosario, place de référence du plus grand port céréalier du pays. Concernant le soja, dont l’Argentine est le premier exportateur mondial, la prévision de 48 Mt pour la campagne à venir pourrait se limiter à 44 Mt dans le meilleur des cas et à 35,5 Mt dans le pire des cas.

 

Levures : la production Alsa regroupée à Strasbourg, annonce Dr. Oetker

Après avoir vendu le 1er janvier le site de production de la levure chimique Alsa, situé en Meurthe-et-Moselle, à l’Italien Newlat, le groupe allemand Dr. Oetker a annoncé dans un communiqué de presse du 16 janvier la fabrication des sachets roses à Strasbourg. L’entreprise allemande regroupe ainsi la production Alsa en Alsace ; les préparations pour desserts et gâteaux y étant d’ores et déjà produites. « Après des investissements importants, une nouvelle ligne de production dédiée à la levure a ainsi été mise en service en 2023, tandis que les volumes des autres préparations ont été transférés sur les lignes existantes », précise Dr. Oetker dans un communiqué. Et d’ajouter qu’il n’a jamais été dans [son] intention […] de cesser ses activités de production et de commercialisation dans l’Hexagone », rejetant les informations « rapporté [es] dans certains médias ». La levure sera ainsi produite « à 90 % en France », le complément provenant d’usines installées en Allemagne et en Italie, rapporte l’AFP. L’entreprise allemande explique également avoir « sécurisé l’emploi sur le site de Ludres (Meurthe-et-Moselle NDLR), rebaptisée EM Foods », où tous les salariés, soit 93 personnes, « ont été repris par le groupe italien ».

 

Céréales : Muriel Lienau à la tête de Nestlé France en mars

Le géant suisse de l’alimentation Nestlé a annoncé la nomination de Muriel Lienau à la tête de sa filiale française à partir du 1er mars 2023, dans un communiqué de presse daté du 17 janvier. C’est en 1991 que la future présidente de Nestlé France a intégré la multinationale, y occupant plusieurs fonctions managériales au sein des équipes marketing en Allemagne. En 2007, elle rejoint le siège de Nestlé France. En 2015, elle est nommée responsable mondiale du marketing et de la stratégie pour Nestlé Waters. Trois ans plus tard, elle prend la tête du marché suisse pour Nestlé avant de diriger Nestlé Waters à l’échelle internationale à partir de 2021. Elle succède à Christophe Cornu, président de Nestlé France depuis 2018.