Dossier sécheresse 2020
Quel sort réservé à notre dossier calamités sécheresse ?

Alors que l’examen de notre dossier calamités sécheresse 2020 a eu lieu ce jeudi, l’inquiétude grandissait ces dernières semaines quant à la manière dont le ministère traitera les dossiers de sécheresse sur fourrages. En effet, des signaux inquiétants émanaient du national. FDSEA et JA se sont mobilisés dans cette dernière ligne droite.   

Quel sort réservé à notre dossier calamités sécheresse ?
Manifestation le 28 janvier devant la préfecture de Mâcon

Comme indiqué précédemment dans nos colonnes, le dossier de reconnaissance en calamités sécheresse pour l’année 2020 pour le département de Saône-et-Loire qui devait initialement être étudié lors du CNGRA du 20 janvier a été repoussé à ce 18 février, après le bouclage de votre journal. La FDSEA et les JA (lire aussi page 4) ont mené une série de rendez-vous ces derniers jours avec les parlementaires du département pour leur demander de monter au créneau auprès du ministère de l’Agriculture en vue du CNGRA de ce 18 février.

En effet, lors de l’examen du dossier en CDE (Comité départemental d’expertise) le 9 décembre dernier, un taux de pertes sur fourrages de 48 % pour l’ensemble du département avait été validé, taux cohérent aussi bien avec les données satellites de pousse de l’herbe disponibles (Isope) qu’avec les éléments issus des bilans fourragers réalisés sur les exploitations. Cependant à l’époque, la DDT ne disposait pas de toutes les données satellites (données Airbus et Geosys), le ministère ne leur ayant pas fourni ses données. L’inquiétude est donc grande par rapport aux conséquences que pourrait avoir l’intégration de ces données supplémentaires sur le taux de pertes retenu lors du CNGRA. D’autant que ces données sont basées sur une période de cinq ans, avec le principe de la moyenne olympique (en enlevant la plus haute valeur et la plus basse), ce qui va inévitablement pénaliser les départements comme la Saône-et-Loire qui ont été touchés par trois sécheresses successives.

D’où l’importance d’une mobilisation de tous, et notamment des élus pour éviter un « coup de rabot » trop important sur le taux de pertes... D’autant que plus le taux de pertes retenu est faible, plus le nombre d’exploitants sortant du dispositif calamité augmente. Les exploitants diversifiés ou ayant des productions ovines et caprines notamment se trouvant les plus pénalisés. Le taux de pertes retenu au final en CNGRA est donc un enjeu majeur !

Les élus de la FDSEA et des JA ont aussi profité des rendez-vous avec les parlementaires pour rappeler les problèmes de calendrier rencontrés cette année sur la procédure « calamités ». Une situation déjà dénoncée vivement, notamment lors de la mobilisation du 28 janvier devant la préfecture et qui a d’ores et déjà fait prendre trois mois de retard par rapport aux années précédentes dans le versement des acomptes et donc des soldes. Et ce, alors que les trésoreries des exploitations d’élevage sont déjà au plus mal…. 

Thibault Laugâa

Autres dialogues de sourds… 

Les rencontres avec les parlementaires ont aussi permis d’aborder les autres sujets d’actualité : les prix des broutards restent désespérément bas, mais aussi le travail en cours sur la future Pac pour conserver des niveaux de couplage significatifs et préserver une ICHN « uniquement animale ». Sur la problématique des prix, le président de la FDSEA, Christian Bajard rappelait « que les éleveurs sont prêts à se battre pour aller chercher de la valeur, mais que l’État doit faire appliquer les ÉGAlim ». Il soulignait aussi que sur la « voie mâle, on n’y arrive pas à faire imposer les ÉGAlim ». Sur la directive nitrates, les élus FDSEA et JA profitaient de l’échange avec les parlementaires pour souligner une fois de plus l’aberration de la situation et notamment le fait que « l’on risque de faire des investissements coûteux, qui n’auront pas d’impact au final sur la qualité de l’eau ».