Association Randicap Solidaire 71

Handicap et randonnées, c’est possible

Randicap Solidaire 71 est une association mâconnaise organisant des randonnées partagées entre personnes en situation de handicap et personnes valides. Comment cela est mis en place ? Grâce à un outil créé il y a 35 ans : la Joëlette.

L’histoire de Joël et de la Joëlette

Joël Claudel est accompagnateur en montagne. Il randonnait avec son neveu myopathe. Concevant qu’un fauteuil à deux roues avait ses limites sur un chemin accidenté, il invente la joëlette en 1988. Un « engin magique » comme le dit Élisabeth Charles, présidente de Randicap Solidaire 71, qui ressemble à un fauteuil roulant avec une seule roue sous le siège. Trois personnes sont nécessaires pour utiliser la joëlette : un accompagnateur à l’avant qui la tracte, un accompagnateur à l’arrière qui gère l’équilibre et le freinage si nécessaire et enfin, le passager ! L’ergonomie de l’outil permet « d’aller partout où les fauteuils ne peuvent pas passer ».

Grâce à cet outil et aux bénévoles, les personnes accompagnées retrouvent la joie d’être dans la nature. Élisabeth partage le témoignage d’une dame à mobilité réduite qui n’était pas allée se promener en pleine nature depuis plus de 30 ans, faute de moyens pour pouvoir le faire.

Pour une nature accessible à tous

Randicap Solidaire 71 a été créée en 2015 par Jean Meunier. Ce monsieur découvre la joëlette avec l’association « Handi Cap Évasion », qui organise des séjours en montagne en utilisant la joëlette. Originaire de Saône-et-Loire, il décide d’initier le concept dans son département en 2015.

Avec aujourd’hui une cinquantaine de membres, l’association a la chance d’avoir à sa disposition quatre joëlettes, dont deux récentes : une prêtée par la mairie de Mâcon et l’autre achetée grâce à des subventions. Cela permet à des personnes de tout âge de profiter du bonheur de randonner en pleine nature : personnes âgées, adultes, enfants, personnes à mobilité réduite ou avec un handicap visuel… La seule limite de la joëlette est « la force de l’équipe d’accompagnateurs » précise Élisabeth. La présidente appuie sur l’importance d’avoir plusieurs personnes valides (environ 4 ou 5 par joëlette) pour se relayer au cours de la journée, mais indique que les sorties sont « à la portée d’une personne randonneuse habituelle, sans souci de santé ».

Un partage mensuel

De mars à octobre, l’association organise des randonnées une fois par mois. Il s’agit de parcours d’environ 10 kilomètres, se déroulant sur une journée avec un pique-nique le midi. En 2023, une centaine de personnes ont participé sur huit randonnées différentes allant de Mâcon à Saint-Martin-du-Mont ou Izernore (Ain). Les lieux de randonnées varient chaque mois pour être au plus proche des personnes et découvrir de nouveaux paysages.

Chaque randonnée est repérée en amont de la sortie, pour qu’elle puisse être praticable. Bien que la joëlette soit un outil quasi tout-terrain, s’il y a des obstacles naturels trop importants (troncs d’arbre, chicanes « anti-moto / quad »), le parcours n’est pas possible. Sur le site internet de l’association, tous les lieux ne sont pas indiqués pour cette raison, car ils sont « choisis au fur et à mesure » en fonction de l’état du terrain et de la météo.

Les sorties sont ouvertes à tout le monde, il n’y a pas besoin de connaître la joëlette ou le « monde du handicap » pour participer. Élisabeth complète qu’ « il y a une équipe pour cela qui explique de façon fluide et simple ».
De plus, il est possible d’aider, même sans piloter la joëlette, par exemple en guidant les personnes mal / non-voyantes ou en aidant les personnes à mobilité réduite avec leurs sacs et affaires. Et pour les personnes qui seraient dans le besoin, l’association peut mettre à disposition des joëlettes sur demande.

Si les randonnées partagées vous tentent, l’association vous donnera toutes les informations nécessaires pour participer à cette aventure.