Livre de Julien Denormandie et Érik Orsenna
Nourrir sans dévaster - Petit précis de mondialisation - VIII

Le premier est membre de l'Académie Française, le second est ancien ministre de l'Agriculture et proche d'Emmanuel Macron. Ensemble, Erik Orsenna et Julien Denormandie ont écrit un livre au titre positif, "Nourrir sans dévaster", qui souligne les contradictions des citoyens consommateurs, loin des consomm'acteurs tant vantés. Ce qui fait que l'agriculture se retrouve aujourd'hui à la "croisée de nos chemins".

Nourrir sans dévaster - Petit précis de mondialisation - VIII

Paru le 7 février aux éditions Flammarion, la quatrième de couverture résume bien un tabou français sur sa gastronomie, son histoire, son patrimoine, son économie, son agriculture… " Nous aimons le pain mais ne chérissons guère les céréaliers. Depuis l’enfance, nous adorons les vaches mais condamnons les éleveurs. En bons Français, nous répétons adorer manger mais accordons de moins en moins d’attention à notre alimentation. Au pays de Pasteur, nous nous méfions de la Science alors que, grâce à elle, une révolution se prépare ". Autant dire que dans ce livre, le "en même temps" du parti du Président de la République est plutôt à charge sur l’ambiguïté des Français et consommateurs que nous sommes tous. L’idée étant peut-être d’accepter plus nos contradictions de mangeur et d’enfin arrêter de culpabiliser et mentir aux enquêtes. La réalité des chiffres étant le moteur des marchés agroalimentaires, de la grande distribution ou des repas hors domicile.

Pour tenter de comprendre et de dépasser ces contradictions, "Julien a été ministre de l’Agriculture. Érik aurait rêvé de l’être", tous deux sont partis en voyage pour ce livre. Aux quatre coins de la France, mais aussi ailleurs en Europe. Et en Chine, au Brésil, en Égypte, en Ukraine. Ils ont ainsi visité des fermes et des élevages de toutes tailles et des laboratoires prometteurs envisageant d’autres modèles économiques agroalimentaires et donc agricoles derrière. L’occasion donc d’analyser le passé, le présent et des futurs possibles. " Loin de tomber toujours d’accord, nous nous sommes réunis sur l’enjeu essentiel : nourrir toujours plus d’êtres humains sans dévaster leur planète ", témoignent les auteurs.

Décidément, Erik Orsenna est prolifique sur le sujet puisqu’en parallèle il signe la préface d’un autre livre, celui d’Hervé Pillaud "Vers un monde sans faim. L’agriculture, là commence notre futur !", aux éditions Diateino. Une des phrases du livre semble donner la solution : “une ère nouvelle se dessine, un récit collectif est à construire, c’est d’abord en chacun de nous que doivent s’opérer les changements.”