Terroir et viticulture
« Pouilly-Fuissé, monographie d’un vignoble »

Frédéric RENAUD
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Le 5 avril dernier, le Département de Saône-et-Loire a prêté son hémicycle pour la présentation du deuxième volume des Cahiers de Solutré, qui dressent la monographie du vignoble du "Pouilly-Fuissé".

 

« Pouilly-Fuissé, monographie d’un vignoble »
Jean-Pierre Sylla (premier à gauche), Hervé Reynaud, vice-président du Département délégué à la culture et au patrimoine, et Aurélie Cheveau, présidente de l’Union des producteurs du cru Pouilly-Fuissé, ont présenté le deuxième volume des « Cahiers de Solutré ».

Le deuxième volume des Cahiers de Solutré a été présenté par le Grand site de France Solutré-Pouilly-Vergisson, dans l’hémicycle du Département de Saône-et-Loire. Cet ouvrage collectif intitulé « Pouilly-Fuissé, monographie d’un vignoble » a été réalisé sous la direction de Jean-Pierre Sylla et met en avant le vignoble sous les angles historique, économique et patrimonial.

Personnalités scientifiques ou culturelles, élus, viticulteurs… ont effectué une présentation de ce vignoble mâconnais sous plusieurs angles (historique, économique, sociale). 41 contributeurs ont collaboré à cet ouvrage, soit en rédigeant des apports scientifiques, soit avec des réalisations artistiques (photos, dessins, peintures, cartes postales), soit au travers de réflexions personnelles et de témoignages professionnels.

Ce beau livre contribue à une meilleure connaissance et à une valorisation du patrimoine matériel et immatériel du Grand Site, conformément aux engagements pris par le Département dans le programme d’actions du Grand Site pour la période 2020-2026.

Les cahiers de Solutré ont pour ambition de former une collection thématique autour des grands enjeux qui fondent son identité et sa notoriété : une histoire du temps long (site archéologique), un milieu naturel remarquable par ses paysages et sa biodiversité, la révélation d’un terroir viticole façonné par les usages et la main de l’homme.

Le Grand site s’est engagé dans ce deuxième volume car sa mission « c’est de porter à la connaissance du plus grand nombre notre patrimoine, qu’il soit naturel ou culturel. Et ceci afin de mener ensuite des actions concrètes de préservation, restauration ou mise en valeur », indiquait Laurent Richard.

Le deuxième élément de réponse, c’est que le vignoble est « un élément clé dans le paysage du Grand site ». Et si le dialogue entre l’institution et le monde viticole « n’est pas toujours parfait », il existe depuis un certain temps et « permet de mieux se comprendre, car nos objectifs sont communs », ajoutait-il encore le directeur du Grand site.

Pouilly-Fuissé ne se résume pas simplement

« La somme de travail et les connaissances sont énormes, organisées par M. Sylla. Beaucoup de facettes sont réunies et exposées en détail : cépages, savoir-faire, culture, … », admire Romain Cornin, l’un des viticulteurs du cru.

« L’appellation d’origine contrôlée ne se résume pas seulement à un produit qualitatif, qui respecte un cahier des charges », poursuit Aurélie Cheveau, la présidente de l’ODG Pouilly-Fuissé. « Il faut chercher des origines plus profondes, un savoir-faire ancestral et collectif, une interaction entre les paysages, le climat, l’histoire et les Hommes qui ont façonné, au fil des générations, par leurs expériences, l’expression de ces beaux terroirs. »

Le deuxième volet des cahiers de Solutré, par son contenu circonstancié, est une mine d’informations, affirme Aurélie Cheveau « pour comprendre la dimension culturelle, historique et économique du Pouilly-Fuissé, à travers les différents témoignages de ses acteurs. »

En 1832, André Julien, le premier classificateur des vins, décrivait le Pouilly-Fuissé avec « du moelleux, du bouquet et beaucoup de spiritueux ». « Sa notoriété vient avec les pratiques de dégustation, les concours, qui lui permettent de rivaliser avec le Meursault et le Montrachet », précise Jean-Pierre Sylla, membre de l’Académie de Mâcon.

« Présente, voire omniprésente à toutes les époques, la vigne se confond avec l’histoire du Mâconnais. Pour ne pas dire qu’elle constitue un fait économique et social majeur », concluait Jean-Pierre Sylla. Ces cahiers de Solutré sont là pour en témoigner et aspirent à perpétuer ces longues Histoires, avec un grand H.