Vin
Vin : toujours moins de consommateurs réguliers

Une étude confirme l’érosion du nombre de consommateurs réguliers de vin en France – sur 2022. En parallèle, un « éloignement progressif » à l’égard du vin est noté, notamment chez les jeunes.

Vin : toujours moins de consommateurs réguliers

La rupture générationnelle se confirme. Selon une étude menée tous les cinq ans par FranceAgriMer et le Cniv (interprofession des vins d’appellation et IG), la part des consommateurs réguliers de vin en France a encore diminué en 2022 par rapport à 2015. Évolution qui s’inscrit dans « une tendance globale de baisse de la consommation d’alcool », pointent les auteurs. En 2022, les consommateurs réguliers, consommant du vin « tous les jours ou presque », représentaient ainsi 11 % de la population, une part en baisse de 5 points par rapport à 2015, d’après les résultats de cette enquête Ipsos Observer, publiée le 22 décembre. En 1980, c’était la moitié de la population. « Le vin reste très majoritairement présent dans la consommation, mais celle-ci se fait dorénavant occasionnellement », souligne l’étude dont il s’agit de la neuvième édition. En 2022, cette consommation occasionnelle, « majoritaire », concernait 51 % des Français de 18 ans et plus, comme en 2015. La cause de ce changement ? Le fait que « les consommateurs réguliers de vin tendent à disparaître, sous l’effet du renouvellement des générations », expliquent les auteurs de l’étude, « les jeunes générations consommant du vin de façon occasionnelle le plus souvent ».

Une consommation d’alcool en baisse

Mais cela s’inscrit aussi « dans une tendance globale de baisse de la consommation d’alcool », notent FranceAgriMer et le Cniv, en rappelant qu’entre les années 1960 et 2022, la consommation individuelle a chuté de près de 70 %. En 2022, la proportion de personnes ne consommant pas de vin « semble atteindre un plateau autour de 37 % des Français depuis 2010 », incluant 8 % de consommateurs très exceptionnels (mariages, fêtes de fin d’année) dont la part est stable dans le temps, précise l’étude. Au-delà du vin, 19 % des Français déclarent ne consommer aucune boisson alcoolisée, une tendance en progression de 4 points par rapport à 2015. « Dans l’univers des boissons alcoolisées, seule la bière gagne de nouveaux consommateurs », remarquent les auteurs.

Un « éloignement progressif » à l’égard du vin est aussi noté. L’allégation « le vin c’est bon pour la santé » remporte beaucoup moins d’adhésion en 2022 (baisse de 14 points par rapport à 2015). Plaisir, connaissance et intérêt sont des dimensions beaucoup moins actives, dans l’enquête. Cela concorde pour montrer « une prise de distance qui se creuse dans le rapport au vin : la difficulté perçue à choisir du vin est en hausse, tout comme le manque de connaissance (« je n’y entends pas grand-chose ») et les freins liés au prix », jugent les auteurs. Cette distance est plus marquée auprès des plus jeunes (moins de 35 ans) mais aussi des 35 à 49 ans.