Abattoir d’Autun
Des règles pour les bêtes accidentées

Marc Labille
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Outil de proximité par excellence, l’abattoir d’Autun offre la possibilité aux éleveurs de valoriser certaines bêtes accidentées. Mais l’acceptation de cette catégorie particulière d’animaux nécessite le respect d’un certain nombre de règles. Un petit rappel s’impose.

Des règles pour les bêtes accidentées
« L’arrivée d’une bête accidentée doit coïncider avec les horaires d’activité de la chaîne d’abattage. L’idéal est de prévenir les bouviers. L’animal doit être accompagné d’un certificat vétérinaire et il doit être transporté séparé d’autres animaux, dans une bétaillère propre et abondamment paillée », rappellent Jean-Philippe Nivost et Didier Talpin, en présence du directeur de l’abattoir Louis-Bertrand Jeannerod.

« Le fait de disposer d’un abattoir de proximité à Autun est une chance pour les éleveurs qui ont ainsi la possibilité de valoriser certains animaux accidentés », font valoir Jean-Philippe Nivost, président de l’association Bourgogne Centrale pour la promotion et le développement de l’abattoir du Grand Autunois-Morvan et Didier Talpin, président du CSEA (FDSEA) de l’Autunois. « C’est le cas pour les animaux accidentés de moins de 48 heures transportables ou les animaux à traumatismes consolidés (animaux en bonne santé mais présentant une malformation ou un défaut de locomotion). Certains animaux accidentés de moins de 48 heures non transportables peuvent également être valorisés, sous certaines conditions », rappellent-ils.

De vraies opportunités de débouchés…

De son côté, Louis-Bertrand Jeannerod, directeur de l’abattoir, confirme « qu’il existe de vraies opportunités de filière, un débouché, des clients pour ce type de bêtes. Mais cela impose le respect d’un certain nombre de règles sanitaires et de bien-être animal », met en garde le directeur. 

En effet, le cadre des animaux accidentés ou des bêtes « bancales » n’autorise pas « le grand n’importe quoi », mettent en garde les intéressés. En clair, « si certains animaux peuvent être reçus à l’abattoir sous certaines conditions, d’autres ne devraient pas arriver là ». Et pour les animaux admis, il faut que les éleveurs les présentent en respectant un certain nombre de règles. D’abord, « il faut que le dépôt de la bête coïncide avec les horaires d’activité de la chaîne d’abattage. L’idéal est de prévenir les bouviers pour qu’ils soient en capacité d’accueillir l’éleveur et sa bête », recommande Jean-Philippe Nivost. Il faut aussi s’assurer au préalable que le chevillard ait bien le débouché correspondant le moment venu. « L’animal doit être accompagné d’un certificat vétérinaire et il doit être transporté séparé d’autres animaux, dans une bétaillère propre et abondamment paillée », complète Didier Talpin qui rappelle que « tous les animaux livrés à l’abattoir doivent être transportés dans une bétaillère propre ». Enfin, « la valorisation d’animaux accidentés de moins de 48 heures non transportables ne se justifie que pour des bovins à bonne valeur bouchère », fait remarquer Jean-Philippe Nivost.

Question de bon sens

C’est un appel « au bon sens » que lancent les responsables de l’abattoir à leurs collègues éleveurs. Certains animaux arrivent à l’abattoir d’Autun en ne répondant pas à ces critères de bonnes pratiques d’où des rappels à l’ordre par les services vétérinaires aux éleveurs concernés. Mal compris, ces rappels de la loi valent à l’abattoir d’être toujours tenu pour fautif par les éleveurs, confie Jean-Philippe Nivost. « Nous ne sommes pas des magiciens ! », recadre Louis-Bertrand Jeannerod. « Lorsqu’une bête est saisie, il faut avoir conscience que nous avons les mêmes frais qu’une bête valorisée en filière avec en plus le coût de l’équarrissage », informe-t-il. Ce rappel pédagogique ne s’adresse pas qu’aux éleveurs, car la responsabilité incombe aussi aux vétérinaires en capacité de délivrer les certificats aux animaux ainsi qu’aux opérateurs commerciaux qui peuvent être parfois amenés à inciter des éleveurs à faire abattre une bête pourtant non conforme à la réglementation. Une mise au point était nécessaire.