Élevage ovin
En élevage ovin, bien s’équiper pour durer !

Marc Labille
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En élevage ovin, une réflexion sur les conditions de travail de l’éleveur s’impose. La santé de ce dernier découle de la bonne organisation du travail. Des équipements de bergeries adéquats sont incontournables.

En élevage ovin, bien s’équiper pour durer !
Les cornadis, qui bloquent les animaux à l’auge, permettent de réaliser toutes les interventions à l’exception de la tonte et du parage.

Les équipements de bergerie sont déterminants dans le confort de travail et la santé de l’éleveur dans la durée. 

À la conception du bâtiment, « on pense bien au bien-être animal, mais on oublie trop souvent le bien-être de l’éleveur », introduisait Jean-François Descloix de Sicarev Coop.

La distribution des aliments est un poste clé de la pénibilité du travail. Tout dépend d’abord du type de système d’alimentation fourragère choisi. La présence d’ensilage ou d’enrubannage rend les choses plus compliquées qu’avec du foin, observe le technicien qui incite aussi à penser, dès la conception d’un bâtiment, que le système d’alimentation peut évoluer dans le temps. Un tapis d’alimentation peut être une solution intéressante dans un bâtiment étroit, fait-il valoir. Pour les concentrés, en comptant 150 à 180 kg distribué par an et par brebis, cela équivaut à 6.000 seaux de 12 kg (70 tonnes !) portés pour un élevage de 450 brebis. « C’est quatre fois la hauteur de la Tour Eiffel ! », illustre Jean-François Descloix. Une charge de travail colossale qui justifie pleinement « un investissement dans une vis », fait remarquer le technicien.

« Beaucoup à gagner dans les cases d’agnelage » 

« Il y a beaucoup à gagner dans les cases d’agnelage », poursuit l’intervenant qui constate que la plupart des éleveurs portent l’eau, le foin et les concentrés aux mères suitées de leurs agneaux à la main… Le coût d’un abreuvoir n’est que de 35 € pour deux cases, fait valoir Jean-François Descloix et sans aller jusque-là, il est toujours possible d’installer un robinet au plus près des cases, complète-t-il. Pour le foin, des petits râteliers peuvent être installés dans les cases d’agneaux.

En ce qui concerne la mécanisation du paillage, la dérouleuse est préférable à la pailleuse, recommande le technicien.

Circulation des animaux, circulation des hommes…

La circulation des hommes dans la bergerie est un aspect important pour leur santé. Devoir enjamber sans arrêt des barrières en étant chargé de seaux, de flacons, etc., peut rapidement engendrer fatigue, maux et autres douleurs quand ce ne sont pas des chutes. L’installation de portillons est recommandée, invite Jean-François Descloix. Même s’il est vrai que la litière accumulée en complique l’usage. La présence de couloirs latéraux est un plus, tant pour la circulation des hommes que pour celle des animaux, fait valoir l’expert. Mais cela suppose de prévoir un bâtiment plus large avec des couloirs de 1 m voir 1m10 pour passer aisément avec deux seaux.

Contention indispensable

Pour les interventions sur les animaux, la contention est primordiale. Claies, cornadis, parcs de contention en sont les composantes incontournables et remplacent avantageusement palettes, ficelles et bouts de fil de fer… Il faut compter 26 € pour une claie en bois ; 55 € pour une claie à barreaux et 110 pour une claie en aluminium, indiquait Jean-François Descloix. Il existe des claies pleines qui évitent que les animaux puissent voir à travers. Recommandés dans une bergerie, les cornadis qui bloquent les animaux à l’auge, permettent de réaliser toutes les interventions à l’exception de la tonte et du parage, indiquait le technicien. Compter 16 € pour un cornadis en bois et 45 pour un modèle en métal.

Outil ultime dans l’efficacité et le confort de travail, le parc de contention est indispensable à une bergerie. « Dans un parc de contention, c’est la brebis qui vient à vous », résumait Jean-François Descloix. Pour cela, il existe de nombreux équipements ou options ; parc d’attente, couloir, bascule, cage de retournement, portillons, porte de tri, cornadis…

« Travailler avec sa tête ! »

Pour préserver sa santé, Jean-François Descloix recommande des équipements évitant d’avoir à passer au milieu des animaux. À proscrire aussi les barrières à enjamber, les marches, l’absence de barrières, devoir courir après les animaux pour les attraper… Le technicien suggère de « travailler d’abord avec sa tête ». En clair, avant de se précipiter pour soulever des charges trop lourdes ou encore utiliser la force pour manipuler des animaux, il faut imaginer la meilleure posture ; celle qui économisera la force, préservera le dos, privilégiera le calme et l’efficacité dans la durée.