Saccage de 7.500 fruitiers à Fontorbe
7 500 arbres fruitiers saccagés dans le Tarn : Jusqu'où ira l'obscanturisme ?

Plus de 7.000 arbres fruitiers, dont des greffons de pommiers, ont été arrachés sur trois hectares dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 juillet dans le domaine des Vergers de Fontorbe à Lavaur (Tarn). Une enquête a été ouverte pour « dégradation volontaire ».

7 500 arbres fruitiers saccagés dans le Tarn : Jusqu'où ira l'obscanturisme ?
Les pseudo-écologistes ont coupé des arbres fruitiers !

C’est la stupeur dans la commune de Lavaur (10.000 habitants). Dans la nuit du 13 au 14 juillet, ce sont près de 7.500 arbres fruitiers plantés sur trois hectares qui ont été vandalisés. Lucas Crosnier, directeur du domaine de Fontorbe où ces tristes événements se sont déroulés, a porté plainte pour dégradations volontaires. « C’est un véritable saccage […] On a constaté que nos vergers pommiers tout juste surgreffés étaient dégradés. On fait les comptes et on espère que cela ne détruise pas les porte-greffes. Le renouvellement d’un verger c’est 3-4 % par an et beaucoup d’investissements », a-t-il confié à nos confrères de France Bleu et de France 3 Régions. « C’est un acte scandaleux » qui « réduit à néant » trois ans de travail, a-t-il ajouté.

Déconversion

Quels peuvent bien être les auteurs de ces déprédations ? L’enquête diligentée par le procureur de la République de Castres devrait permettre d’y répondre. Cependant, Lucas Crosnier a fait part de ses doutes sur certains extrémistes écologistes qui voient d’un mauvais œil que le domaine de Fontorbe, autrefois cultivé en agriculture biologique ait entamé sa déconversion et revienne au conventionnel. Les relations entre le domaine et le voisinage sont d’ailleurs assez conflictuelles, les riverains reprochant à l’agriculteur de les avoir intoxiquées pendant le terrible gel d’avril 2021, en utilisant de la paille et du fuel pour sauver ses cultures. Les rapports sont plus que tendus entre Fontorbe et l’association Vaurais Nature Environnement (VNE) qui avait manifesté le 1er juillet dernier contre la déconversion du domaine et d’une manière générale « contre les pratiques invasives et dangereuses des vergers de Fontorbe ». Par anticipation, VNE tient à réfuter toute participation aux actions de vandalisme du 14 juillet. « Nous déplorons […] que la direction des vergers et le maire de Lavaur tentent de faire un lien entre l’activité de notre association de riverains et cette forme d’action », a indiqué son président, Maxime Lacoste le 15 juillet sur son compte Twitter. Il assure « vouloir rechercher l’apaisement ».

Écologistes radicaux

Les réactions n’ont pas tardé. Représentants de l’État, organisations agricoles et élus ont apporté leur soutien à l’exploitation de 325 ha qui emploie une centaine de salariés. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a condamné ce saccage tandis que dans un mail aux médias, le préfet du Tarn, François-Xavier Lauch, a « condamné fermement » un acte qui « met à mal cette exploitation agricole ». L’ancien député et maire de Lavaur, Bernard Carayon, a réagi le 14 juillet en accusant les auteurs de ces dégradations d’« extrémistes » et mettant en cause, sans les nommer, les membres de l’association VNE. « Il y a 15 jours, une manifestation avait réuni une cinquantaine de militants écologistes d’extrême-gauche, exprimant leur haine contre ces vergers qui font vivre 150 familles. La production de pommes françaises s’effondre depuis 30 ans. Nous importons des pommes américaines, turques, ukrainiennes traitées avec des pesticides interdits chez nous. Encore bravo aux écolos qui, une fois de plus, trahissent nos intérêts locaux et nationaux », a twitté Bernard Carayon. L’Association nationale pommes-poires (ANPP) a, quant à elle, condamné « avec la plus grande fermeté […] les nouvelles violences des écologistes radicaux […] elle espère que les coupables seront identifiés et condamnés au plus vite ».

Le saccage revendiqué par un mystérieux collectif

Le Journal d’Ici Tarn et Laurgais basé à Castres, a reçu le 17 juillet, un communiqué de presse revendiquant le saccage du domaine de Fontorbe. Rédigé en écriture inclusive, ce communiqué du collectif « Le Chardon », explique son geste par ces termes : « Votre industrie de l’agriculture a asphyxié, éliminé, rendu pauvres et dépendants nos parents et grands-parents ; cette même agro-industrie aujourd’hui empoisonne nos familles, nos futurs, répandant des poisons dans notre air, notre eau, nos sols et nos assiettes ». Se réclamant d’être des « habitant.e.s des campagnes ou des villes, descendant.e.s des paysan.ne.s qui ont nourri les humains de ce monde pendant des millénaires sans le détruire », ils estiment ne plus pouvoir « croire des menteurs avérés ». « Vous avez créé un peuple en état de légitime défense. Et ce peuple va se défendre, et sauver ses enfants de vos poisons », conclut ce communiqué qui reste à être authentifié.

FNPF : « Jusqu’où ira la violence ? »

Dans un communiqué du 18 juillet, la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) a réagi à la dégradation, dans la nuit du 13 au 14 juillet, de plus 7.500 pommiers du domaine de Fontorbe, à Lavaur (Tarn). « Après les éleveurs, les viticulteurs et les grandes cultures, nous voilà passés aux maraîchers puis aux arboriculteurs : mais jusqu’où ira-t-on dans la violence (écologiste) ? », s’interroge la FNPF qui condamne « avec la plus grande fermeté des actes d’une telle bêtise » et ces « faits odieux ». Pour l’association spécialisée de la FNSEA « la violence n’est ni une solution, ni un moyen d’expression. Il faut donc que justice se fasse et avec la plus grande fermeté », ajoute-t-elle. La FNPF demande d’ailleurs au gouvernement de réagir et « de prendre ses responsabilités ».