FDSEA de Saône-et-Loire
La brigade « loup » est arrivée

Cédric MICHELIN
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Ce 14 septembre, les sujets étaient nombreux sur le bureau de la FDSEA et des JA : loup, sécheresse, cours des broutards…

La brigade « loup » est arrivée

Un sujet en chasse un autre et actualité oblige, le loup était abordé avant même la sécheresse, lors du dernier bureau de la FDSEA, ce lundi 14 septembre à Jalogny. Il faut dire que ce « loup est particulièrement agressif » avec encore une série d’attaques le weekend même portant le décompte à 90 ovins tués, 40 blessés en 25 attaques depuis l’officialisation de son arrivée le 25 juillet. Si la procédure avance grâce à de multiples rencontres départementales (DDT, préfecture, préfet référent…) comme nationales (préfet coordinateur, FNO…), les tirs de défense simple et ceux renforcés n’ont pas permis de « tirer ce loup solitaire en front de colonisation », déplore chacun. « Cela peut marcher dans les Alpages mais pas chez nous, avec des kilomètres de haies bocagères et une multitude de lots », insiste depuis le début Alexandre Saunier, président de la section ovine qui depuis « met la pression » sur la notion de « non protégeabilité » de notre zone d’élevage. Le but est d’obtenir rapidement « des tirs de prélèvements ». Ce qui semble en bonne voie puisque plusieurs binômes de la brigade spécialisée sont en Saône-et-Loire cette semaine pour "former" et conseiller les 16 louvetiers du département qui leur montrent les spécificités de notre territoire et de nos élevages. Le préfet « loup » Celet a donc tenu parole suite à sa venue à Martigny-le-Comte. L’urgence augmente cependant jour après jours en cette période de monte.
Ce sujet peu réjouissant déjà éclipsait presque les sordides histoires de mutilations de chevaux, poneys et dernièrement d’un veau à Matour. La profession est là aussi en lien permanent avec les autorités, les gendarmes en l’occurrence.

Tout le département sec

Mais le dossier le plus structurel reste la sécheresse où plutôt la troisième consécutive. Après avoir effectués plusieurs tournées avec les services du Préfet pour commencer à constituer le dossier calamité, les élus de la FDSEA et des JA vont maintenant rencontrer les parlementaires du département pour « qu’ils poussent eux aussi au niveau national ». La profession l’a déjà fait lors de la venue du ministre de l’Agriculture à Autun car cette année, la situation semble encore pire. « La Bresse n’est pas souvent sèche mais là, si », regrettaient Anton Andermatt, Cédric Tissot, Benoît Regnault ou encore Stéphane Convert pour les différents secteurs à l’Est de la Saône et le Val de Saône. Comme sur les brebis déchiquetées, les chevaux mutilés, « on n’entend pas, ni ne voit les associations et ONG sur le bien-être animal venir nous aider », ironisait Guillaume Gauthier, président de la section bovine à la FDSEA.
Il y a en tout cas urgence à revoir la « gestion du risque » au niveau national voir Européen, plaidait Luc Jeannin, vice-président et élu FNSEA au national, en raison de la « moyenne olympique » qui rend caduque ce système, tout comme celui assurantiel. « On maintient la pression sur la DDT, DDFIP, Préfet… car les dégrèvements donnent généralement le ton pour les calamités », assurait Christian Bajard, président de la FDSEA. Des réponses sont attendues sur les SIE ou les pertes sur semis.

Offre et demande équilibrées en broutards

Autres pertes mais cette fois, incompréhensibles et inadmissibles : la chute des cours des broutards. « Lorsqu’on a demandé de l’aide au ministre à Autun, il a signalé – comme nous – les bons chiffres à l’export », preuve que la demande des marchés est bien là. Les opérateurs font de la « cueillette » certes mais la consommation tient en Italie comme ailleurs. Le ministre va donc rencontrer les opérateurs et voir avec les exportateurs Italiens ce qu’il en est exactement. Espérons que comme pour les vaches, l’impossible devienne soudainement possible avec des cours en forte hausse dans les prochaines semaines.

Wizifarm : les services de demain

Le bureau de la FDSEA et les membres des JA étaient invités à s’exprimer sur Wizifarm. Ce fut un plébiscite pour ces outils informatiques « qui préparent les métiers de demain », se réjouissait Christian Bajard. Derrière cette start-up se cache en réalité l’équipe informatique de la FDSEA de la Marne, ce qui « rassure sur l’infrastructure à long terme ». Et surtout, qui connaît parfaitement les besoins métiers des agriculteurs et des viticulteurs (puisque né en Champagne). Une série de logiciels et applications vont donc venir « digitaliser » les services de la FDSEA de Saône-et-Loire sur ses métiers historiques (syndical, économique, social, juridique, fiscal, emploi, paie…) et tout un tas de nouveaux services. Si desbraspourtonassiette.fr est le site le plus connu suite à la recherche de main d’œuvre (359.000 inscrits ; 81.000 candidats toujours motivés) lors du confinement qui avait été plébiscité par le Ministre d’alors et les médias nationaux, la suite logicielle comprend également des outils pour faciliter les ventes directes des agriculteurs, pour aider à tenir des « petits comptes » ou « petites missions » entre agriculteurs. De nombreux actionnaires de renom ont misés dessus (BPI, Crédit Agricole, Groupama, Régions…) et de nombreux partenariats (Anefa, Départements, Ministère, Intermarché…) vont démultiplier les possibilités. Par exemple, « avec le logiciel Prosper pour les ventes directes, un partenariat avec la société émettant les Tickets Restaurant® devrait permettre de payer directement en Tickets Restaurant® les agriculteurs, d’où un effet de levier économique immédiat » pour les adhérents à passer à ce logiciel contrôlant ces transactions.