Enseignement
Enseignement : A Gron, Marc Fesneau a salué la spécificité des MFR

Berty Robert
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Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Marc Fesneau, s'est rendu à la MFR de Gron, dans l'Yonne, le 7 septembre. Une visite qui s'inscrivait dans le contexte de la rentrée scolaire, mais aussi dans celui de la réforme des lycées professionnels qui touche plus de 100.000 lycéens dans l'enseignement agricole.

Enseignement : A Gron, Marc Fesneau a salué  la spécificité des MFR
Marc Fesneau (au centre) a découvert les activités menées au sein de la MFR du Sénonais grâce aux explications de son directeur, Stéphane Pérennes (chapeau).

N’oublier personne : en politique, c’est une vertu cardinale et, dans le cadre d’une visite organisée le 7 septembre, si le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Marc Fesneau, s’est bien rendu dans un lycée agricole public, puis dans un établissement similaire, mais privée (respectivement à Saint-Pouange et Sainte-Maure, dans l’Aube) il avait aussi pointé sur sa feuille de route une Maison familiale rurale (MFR) en l’occurrence, celle de Gron, dans l’Yonne. La visite s’inscrivait dans le cadre de la rentrée scolaire, mais aussi dans le contexte d’une réforme de l’enseignement professionnel qui fait débat. « Dans la réforme de l’enseignement professionnel, précisait Marc Fesneau lors de sa visite, on s’est plutôt inspiré de ce qui se fait déjà dans l’enseignement agricole, parce que les taux de réussite scolaire et d’intégration professionnelle y sont très forts. Finalement, les modifications liées à la réforme sont plutôt marginales dans l’enseignement agricole ».

Une spécificité supplémentaire

La MFR du Sénonais, qui a récemment fêté ses 70 ans, avait donc mis les petits plats dans les grands à l’occasion de cette mise en lumière. Elle accueillait d’ailleurs ce même jour une réunion de directrices et directeurs de structures de ce type, (Villevallier (89), Champeaux-Toucy (89), Baigneux-les-Juifs (21), Semur-en-Auxois (21), Pouilly-en-Auxois (21), Agencourt (21), Étang-sur-Arroux (71)) avec lesquels Marc Fesneau a pu échanger.

Dominique Ravon, président national du mouvement des MFR, a accueilli le ministre en soulignant le rôle important joué par les MFR, notamment dans la promotion de l’alternance, et les performances de ces structures en termes d’insertion professionnelle. « Dans la spécificité que représente l’enseignement agricole, insistait pour sa part le ministre, les MFR, de par leur structure associative, sont elles-mêmes une spécificité. Pour moi, venir dans une MFR, c’était donc le moyen de saluer l’enseignement agricole dans son ensemble et sa diversité ». La Bourgogne Franche-Comté compte 29 MFR qui regroupe 3.000 élèves et un millier d’apprentis, auxquels s’ajoutent des adultes en formation continue. Au niveau régional, les MFR assurent chaque année 65.000 heures de formation continue. Marc Fesneau a salué la diversité des métiers auxquels les MFR forment en insistant sur ceux des espaces verts - secteur sur lequel Gron est bien positionné - « planter des arbres ou des forêts, c’est quand même un des grands sujets que l’on a devant nous dans les années qui viennent, insistait-il, en lien avec le dérèglement climatique ».

Une attente de revalorisation des métiers

Stéphane Pérennes, directeur de la MFR du Sénonais et par ailleurs maire de Gron, a conduit Marc Fesneau dans une visite guidée montrant les multiples aspects de l’établissement, avant que le ministre ne soit mis à contribution pour planter un cyprès de Provence en donnant la main à des élèves qui se forment au métier de paysagiste. Lors d’un échange avec les élèves, il a été sensibilisé à la difficulté, pour les élèves en bac pro Conduite de productions horticoles (CPH), de trouver des maîtres de stage et d’apprentissage. « Que pouvez-vous faire, lui a demandé Lou, une étudiante en terminale de bac pro CPH, pour revaloriser l’horticulture auprès des jeunes ? » Le ministre partageait le constat de la jeune femme sur la baisse de l’intérêt pour ces métiers, dans un pays qui a pourtant un vrai savoir-faire dans le domaine : « La nécessité de végétaliser nos villes, de replanter des haies à la campagne, va faire qu’on aura de vrais besoins en pépiniéristes, en horticulture. On va devoir produire des plantes. Je ne suis pas inquiet pour l’avenir, l’important, c’est d’organiser les choses, notamment pour que les apprentis trouvent des maîtres de stage. Il faut qu’on arrive à travailler avec les collectivités locales afin d’avoir une vision claire des besoins en végétalisation qui vont s’exprimer et plus globalement, pour revaloriser les métiers agricoles, nous devons insister sur les nouvelles fonctions de l’agriculture ».

Le ministre s'est ensuite prêté au jeu de la plantation d'un arbre avec des élèves en formation de paysagistes.