Zones vulnérables, Pac, sécheresse
Un « menu » copieux pour les parlementaires…

Françoise Thomas
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Les 11 et 14 décembre derniers, FDSEA, JA et chambre d’agriculture ont rencontré, en visio, l’ensemble des parlementaires nationaux et européens de notre département. Des temps d’échange appréciés par chacune et chacun pour permettre d’alerter à nouveau sur les principaux sujets d’actualité agricole de la Saône-et-Loire. Des visios qui faisaient aussi suite à la rencontre avec le conseiller agricole de l’Élysée le 8 décembre au Creusot. Retour…

Réforme de la PAC, des échéances clés à venir…

Premier sujet abordé avec les parlementaires, la réforme de la Pac. À cette occasion, Christian Bajard et les élus FDSEA rappelaient toute l’importance de maintenir des aides couplées animales et une ICHN à un niveau important. Représentant la filière ovine, Alexandre Saunier abondait dans ce sens en rappelant que l’aide couplée ovine a permis ces dernières années de faire monter les prix et d’installer des jeunes. Et il insistait, « une baisse du couplage, ce serait forcément une baisse de production et donc plus d’importation ». De son côté, Arnaud Danjean, député européen, rappelait que le budget de la Pac a été validé et que désormais le trilogue se poursuit, mais qu’il ne devrait pas aboutir à un accord entre le Conseil, le Parlement et la Commission avant l’été 2021. De son côté, Jérémy Decerle, député européen, reconnaissait que la « machinerie n’avance pas vite » et ajoutait que « si le contour définitif des futurs éco-régimes reste flou, on est en bonne voie pour faire reconnaître l’existant sur la rotation des cultures ou le travail déjà réalisé sur les antibiotiques ». 

Sécheresse, gestion de l’eau : le sujet de demain….

Il reconnaissait que la future Pac manque en l’état d’ambition sur les sujets de sécheresse et de gestion de l’eau. Il insistait sur la nécessité d’y travailler lors de l’élaboration du PSN (Programme stratégique national). Un constat partagé par Josiane Corneloup, députée du Charolais qui indiquait que plusieurs projets de retenues d’eau avaient été abandonnés sur sa circonscription devant la complexité des démarches. Sur ce sujet de la sécheresse, les élus FDSEA rappelaient les enjeux pour faire à nouveau reconnaître notre département en calamités agricoles. Et ils insistaient sur la nécessité de faire rapidement évoluer les critères du fonds de calamité qui pénalisent à ce stade les éleveurs laitiers, ovins, caprins ou diversifiés (critère de 13 % de pertes de produit brut). Sur ce sujet, Raphaël Gauvain, député du Chalonnais, proposait une initiative commune des parlementaires du département pour interpeler le ministre. De son côté, Rémy Rebeyrotte, député de l’Autunois, saluait l’initiative du préfet de réunir début 2021 l’ensemble des acteurs autour de la gestion de l’eau, une demande qu’il portait lui-même depuis plusieurs mois. 

Enfin, les questions économiques n’étaient pas oubliées. Ainsi, Christian Bajard demandait-il une nouvelle fois à l’État de mettre la filière devant ses responsabilités sur la problématique des prix des broutards et des JB. La question des effets de la crise Covid-19 sur les filières agricoles, notamment pour les viticulteurs en vente directe et les producteurs de volailles de Bresse, était aussi abordée. Sur ce point, Benjamin Dirx appelait « les agriculteurs à se saisir des aides du plan de relance, exprimant au passage l’inquiétude que ces aides ne soient pas ou peu utilisées ». 

Rencontre avec le conseiller agricole de l’Élysée

Le 8 décembre en marge de la visite présidentielle au Creusot, les représentants agricoles ont rencontré Paul Delduc, conseiller agricole du président. L’occasion de dénoncer le projet d’extension des zones vulnérables et de souligner la différence d’approche entre les deux bassins (Loire Bretagne et Rhône Méditerranée Corse). Le travail sur la reconnaissance de la non–protégeabilité du territoire par rapport au loup a aussi été évoqué.