Plan de relance
Trois appels à projets agri/agro lancés pour 207 M€

Cédric MICHELIN
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Le 23 décembre, dans le cadre du plan de relance, l’exécutif a lancé trois nouveaux appels à projets (légumineuses, robotique et démonstrateurs territoriaux) afin d’« accélérer les transitions agricoles et alimentaires ». Si tous les projets du plan de Relance ne sont pas forcément nouveaux, petites sélections de ceux qui concernent la région.

Trois appels à projets agri/agro lancés pour 207 M€

Légumineuses, robotique agricole et démonstrateurs territoriaux : comme annoncé en novembre, le gouvernement a lancé le 23 décembre trois appels à projets (AAP) totalisant 207 millions d’euros (M€), dans le cadre du plan de relance et du PIA4 (programme d’investissements d’avenir).

Ouvert jusqu’au 28 avril 2022 et réservé aux partenariats publics-privés, l’appel à projets sur les légumineuses (30 M€) vise à « lever plusieurs verrous scientifiques et techniques » concernant leur production, leur transformation et leur « adoption […] par les consommateurs ».

Financement des préséries en robotique

Quant aux « démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires », ils font l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt doté de 152 M€ sur cinq ans. Il s’agit de « faire émerger des projets territoriaux agissant pour une alimentation durable, performante et structurée entre les acteurs locaux ». Parmi les thématiques citées : changement climatique, gestion collective de l’eau, amélioration génétique, infrastructures agroécologiques, ou encore amélioration de la qualité des sols. Deux échéances sont prévues : le 1er juin et le 2 décembre 2022.

Par ailleurs, 47 nouveaux projets ont été retenus dans le cadre de l’AAP « Structuration des filières » du plan de relance, a annoncé le ministère de l’Agriculture le 20 décembre. Certains sont d’envergure nationale ou inter-régionale, comme le recyclage des pots horticoles en plastique porté par Val’hor (interprofession) ou En’Vol sur la valorisation des veaux laitiers (Terrena). Ont été sélectionnés, entre autres, les projets RBI (transformation de fruits et légumes à La Réunion), Equit’ail (ail IGP de la Drôme), ou encore Teillage lin et chanvre bio (projet textile porté par la coopérative linière du Nord de Caen). Ces nouveaux lauréats s’ajoutent aux 53 déjà soutenus, soit un total de 100 projets pour 81,70 M€. « Les guichets sont aujourd’hui temporairement suspendus », précise la Rue de Varenne ; ils « pourront être amenés à être rouverts ultérieurement à de nouveaux projets ».

Des projets régionaux et nationaux

Parmi les 47 projets, on retrouve des projets qui concernent plus particulièrement la région et la Saône-et-Loire. Le projet « Le veau durable » porté par l’institut de l’élevage (Idele) par exemple en partenariat avec Interbev. Il vise à préparer la filière veaux aux nécessaires mutations qu’elle va devoir mettre en œuvre si elle veut enrayer le déclin qu’elle connaît actuellement.

Il y a également le projet « Prémultiplication Vigne + » porté par l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) qui testera à grande échelle des solutions innovantes pour transformer en profondeur la production de plants de vigne et répondre aux enjeux de la viticulture de demain : réduction des produits phytosanitaires, adaptation au changement climatique, maladies de la vigne. Le projet est construit et porté par toute la filière, depuis la sélection génétique des plants jusqu’à leur implantation dans le vignoble, et permettra de réaliser la transition de la filière vers un mode de culture de la vigne plus résilient.

Propre aux trois départements de production, le projet « Volaille de Bresse » est porté par le Centre de Sélection de Béchanne (Ain), seule entité assurant la conservation, la multiplication et l’accouvage des lignées Bresse AOP, ainsi que la conservation de races patrimoniales. Le projet veut ainsi redynamiser la filière volaille de Bresse en positionnant de manière centrale le maillon de la sélection génétique, répondant à des besoins du marché bien identifiés.

Citons également, le projet « Premier Plateau » qui cherche à renforcer une filière locale de transformation de porc en Bourgogne par la construction d’une usine dédiée à la production de salaisons traditionnelles à côté de l’abattoir et de l’atelier de découpe de Champagnole. Le projet est donc implanté localement et vise à maîtriser l’ensemble des éléments de la chaîne de fabrication de ces productions du terroir.

Enfin, le projet « T800 » porté par la SAS Matines vise à développer la production et le conditionnement de la filière œufs du Sud-Est par des d’œufs de qualité, labellisés et bio. Le projet s’engage ainsi sur la qualité de production, l’optimisation de la logistique et la rationalisation des déplacements des œufs.

Deux projets pour Feder

À noter que la coopérative Feder basée à Vendenesse-lès-Charolles s’est positionnée sur deux projets de relance très intéressants. Le premier vise à optimiser la filière bovin mâle charolais français pour produire de jeunes bovins sur le territoire et « apporter de la plus-value et un débouché rentable aux éleveurs et à la filière ». Pour cela, l’ensemble des maillons de cette filière doivent travailler de façon coordonnée pour améliorer l’efficacité de la filière et répondre aux besoins des clients. Ces animaux devront donc être contractualisés et planifiés pour répondre à la régularité de production et éviter les excédents ou pénurie, synonymes de baisse des prix et de la rentabilité de toute la filière.

Le second projet se nomme Changus, laissant apparaître la race angus dans le nom, et qui correspond à des tests pour mettre au point un type d’animal, un itinéraire technique et une transformation de viande adaptée aux « nouveaux modes de consommation éthiques », explique la préfecture de Région.