Exportations de céréales
Exportations de céréales : La Chine est le premier client de la France et le restera

La Chine a déjà importé de France 1,5 Mt de blé et 1,03 Mt d’orges. Après une mauvaise récolte 2020, les quantités de céréales encore disponibles à l’export sont très limitées, a estimé FranceAgriMer qui tenait, le 10 février, un conseil spécialisé Grandes Cultures.

Exportations de céréales : La Chine est le premier client de la France et le restera

La France racle les fonds de silos pour approvisionner ses clients en céréales. Chaque mois, notre pays projette d’exporter un peu plus de blé et d’orges vers les pays tiers que le mois précédent (+240.000 t en février par rapport à janvier) aux dépens des pays européens (- 51.000 t), rapporte FranceAgriMer. Mais comme la récolte 2020 a été très faible, notre pays n’aura expédié à la fin du mois de juin prochain, hors de l’UE, que 7,2 millions de tonnes (Mt) de blé et 3Mt d’orges (- 46 % et – 26 % par rapport à 2020-2021). Et il ne disposera plus en stocks que de 2,48 Mt de blé (-18 % par rapport à 2019-2020), de 1,07 Mt d’orges (-23 %) et de 1,86 Mt de maïs (-9 %). Ces stocks de report seront les plus faibles depuis 2013-2014 pour le blé et depuis 2011-2012 pour l’orge.

Hiver et El Niña 

Malgré les quantités de céréales expédiées bien inférieures à celles de l’an passé, la première moitié de la campagne a été très dynamique. La Chine est devenue le premier client de la France en blé (1,5 Mt), devant la Belgique et l’Algérie mais aussi en orges (1,03 Mt). Les importateurs chinois pourraient importer jusqu’à 2 Mt d’orges d’ici la fin de la campagne car le prix de la céréale est très compétitif par rapport à celui du maïs en vigueur en Chine. Pour 2021-2022, 2 Mt d’orges ont été commandées. La seconde partie de la campagne française d’exportations de céréales s’annonce naturellement moins dynamique que la première. Pour autant, l’Algérie et l’Egypte convoitent le blé et l’orge français car la Russie et l’Ukraine n’ont plus les moyens d’être les fers de lance du marché mondial des céréales. En ayant expédié 28 Mt et 12,4 Mt de blé, les deux pays ont déjà réalisé plus de 74 % et 71 % de leurs objectifs de campagne. Selon les résultats d’une étude économique chinoise rapportée par FranceAgriMer, le taux d’autosuffisance de la Chine en céréales et en soja pourrait baisser de 10 points d’ici 2025 et passer de 90 % à 80 %. Autrement dit, les céréales que l’empire du milieu ne serait plus en mesure de produire seraient importées. Les quantités de grains en jeu porteraient sur des dizaines de millions de tonnes. Ces dernières semaines, la rigueur hivernale dans l’hémisphère nord et les dégâts causés par l’El Niña en Amérique du Sud ont inquiété les marchés céréaliers. Les cours ont flambé à des niveaux jamais atteint depuis plusieurs années.

Les opérateurs se sont aussi affolés en prenant connaissance des mesures fiscales prises pas l’Argentine et la Russie pour encadrer leurs exportations de céréales. Les marchés financiers ont aussi investi d’importantes liquidités dans les marchés à termes. De plus, le différentiel de prix entre le marché chinois avec les cours mondiaux tire ces derniers à la hausse.

 

Crise sanitaire et aviaire 

En France et sur son marché intérieur, la campagne de commercialisation des céréales porte les stigmates de la crise sanitaire et économique que vit notre pays. Pour le blé, on constate une baisse des mises en œuvre de la meunerie et du secteur de la biscuiterie. La grippe aviaire restreint aussi la production d’aliments. Les exportations supplémentaires de maïs vers les pays européens compensent quelque peu le déclin de l’industrie amidonnière. Pour l’orge, les mises en œuvre en malterie porteront finalement sur 240 000 t de grains et non pas sur 250 000 t car la consommation de bières est pénalisée par les fermetures des bars et restaurants.