Réduction des doses phytos
Optimiser la pulvérisation

Régis Gaillard
-

Pour réduire les quantités de phytosanitaires épandus, pas de mystère, Pierre Petitot, conseiller vigne à la chambre d’agriculture de Côte-d’Or, a évoqué l’importance de la qualité de pulvérisation et du réglage des pulvérisateurs.

Optimiser la pulvérisation
De nombreux tests sont effectués afin de mesurer la qualité de la pulvérisation.

« La qualité de pulvérisation est le levier majeur dans la réduction des phytos », souligne Pierre Petitot. Et d’évoquer l’utilisation d’EvaSprayViti qui n’est autre qu’une vigne artificielle avec quatre rangs de vigne de dix mètres de long et trois configurations de végétation. Pierre Petitot a également rappelé la création d’un nouveau label, Performance Pulvé, qui permet d’effectuer un classement des pulvérisateurs selon leur capacité à réduire les intrants. Il s’agit là d’une démarche volontaire des constructeurs. Quant à la dérive, il estime qu’il s’agit d’« un enjeu majeur. Pour une grande majorité du matériel référencé, les chiffres annoncés demeurent très théoriques quant à la quantité de dérive. Cela demande à être confirmé sur un banc d’évaluation ». Et d’évoquer EoleDrift, un outil permettant de quantifier la dérive par fils tendus à différentes hauteurs. Un outil qui prend la forme d’un mur de 25 ventilateurs. À terme, il y aura un classement des pulvérisateurs selon deux paramètres : la capacité à réduire les intrants et la capacité à réduire la dérive. Par ailleurs, le technicien a présenté Dériv’Haie. Un projet qui vise à tester d’autres dispositifs anti-dérive. Des essais sont ainsi menés par l’Institut français de la vigne (IFV) et les chambres d’agriculture de Côte-d’Or et de Saône-et-Loire afin d’évaluer les dispositifs végétalisés pour limiter la dérive. On citera aussi l’essai Pulvétroit réalisé sur la période 2019-2021 avec les mêmes partenaires. L’objectif est d’acquérir des références sur la relation dépôts de pulvérisation par rapport à la surface du feuillage à traiter (LWA) en vignes étroites.

Un indispensable réglage des pulvérisateurs

Lors de son intervention, Pierre Petitot a rappelé l’importance de mesurer les débits. Ainsi, pour ce qui est de la vitesse d’air qui fait la qualité de la pulvérisation, elle doit être homogène et régulière. Aujourd’hui existe un outil baptisé Réglage Rapide Pulvé réalisé en direct sur le terrain. Il suffit de 30 minutes pour régler un pulvérisateur. Ainsi, depuis 2018, 120 pulvérisateurs ont été réglés. Un outil juste indispensable lorsque l’on sait qu’en 2019, grâce à la réalisation in situ de Réglage Rapide Pulvé sur 43 pulvérisateurs, des problèmes ont été constatés dans 77 % des cas ! Avec, pêle-mêle, des soucis tels que l’usure de buse, des diffuseurs abimés, une vitesse de turbine mal réglée, une mauvaise pression de la cloche à air ou encore des débits non homogènes.